Les meilleurs sauveteurs miniers s’affrontent à Val-d’Or

Les meilleurs sauveteurs miniers s’affrontent à Val-d’Or.
Photo : Gracieuseté, Régis Massicotte
Les six meilleures équipes de sauvetage minier étaient réunies à la Cité de l’Or de Val-d’Or pour leur 59e compétition provinciale annuelle, vendredi et samedi.
Ces équipes s'étaient qualifiées pour cette compétition l’automne dernier. Il s’agit des sauveteurs des mines Raglan, Stornoway, Niobec, Canadian Royalties, Eldorado et Casa Berardi. Ils ont croisé le fer dans six épreuves où chaque minute compte pour sauver des vies, comme c’est souvent le cas sous terre.
On a un atelier de premiers soins, de premiers secours, où on simule une espèce de triage. On a fait ça dans les bâtiments de surface. On a eu un problème électrique dans un autre atelier, un problème d’incendie à la surface avec un simulateur d’incendie. Les sauveteurs devaient établir un protocole d’intervention pour aller secourir les victimes derrière les foyers d’incendie
, explique Jean Proulx, chef du service de sauvetage minier à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST).

Jean Proulx, chef du service de sauvetage minier à la CNESST, et Martin Gagnon, directeur prévention santé et sécurité à l'Association minière du Québec.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Pour l’Association minière du Québec (AMQ), il s’agit d’une activité importante.
En fait, [ça permet] de vérifier les compétences des sauveteurs. Cette compétition vient aussi récompenser les meilleurs qui ont performé dans la dernière année. C’est aussi une façon d’échanger entre sauveteurs, de partager les bonnes pratiques. C’est aussi une activité de promotion pour attirer de nouveaux sauveteurs dans les mines
, estime Martin Gagnon, directeur prévention santé et sécurité à l’AMQ.
Une occasion de s’améliorer
Une telle compétition permet donc de mesurer les connaissances, les compétences et la vitesse d’exécution des sauveteurs miniers. De plus, le processus de qualification et tous les préparatifs pour cette 59e compétition provinciale sont autant d’occasions de s’améliorer.
Ça les oblige à être meilleurs. Ils se regroupent entre eux, s'entraînent selon les protocoles d'intervention que l’on enseigne et viennent nous montrer leur savoir-faire. On est entre bonnes mains au Québec avec nos sauveteurs miniers.

Maxime Allard, superviseur sûreté et mesures d’urgence chez Canadian Royalties et directeur des opérations de l'équipe de sauvetage.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
C'est là un avis que partage entièrement Maxime Allard, superviseur sûreté et mesures d’urgence ainsi que directeur des opérations pour l’équipe de sauvetage de la mine Canadian Royalties.
On s’est entraînés pendant une semaine afin de participer à la compétition provinciale. On avait pas mal tout révisé. On a fait plusieurs scénarios. C’est sûr que pour notre équipe, les sauveteurs ont pris une longueur d’avance. On est très bien préparés en cas de sinistre. C’est un bon entraînement. En plus, du côté du travail d'équipe, ça apporte une belle complicité
, affirme Maxime Allard.
Être prêt à intervenir

Benjamin Rancourt, membre de l'équipe de sauvetage minier de la mine Casa Berardi.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
C'est aussi un avis que partage Benjamin Rancourt, sauveteur minier depuis une quinzaine d’années à la mine Casa Berardi, tout comme son père avant lui.
« Ça nous met à l’épreuve sur tout ce qu’on a appris. Il faut penser rapidement, réagir rapidement. Parfois, on prend de bonnes décisions, parfois des moins bonnes. C’est sûr qu'on ne souhaite pas que ça arrive dans la vraie vie, mais quand ça arrive, avec des événements comme celui-ci, ça nous rend plus prêts à intervenir », fait-il valoir.

L'équipe de sauvetage de la mine Casa Berardi évacue rapidement un blessé lors de la course à relais amicale samedi.
Photo : Radio-Canada / Martin Gundon
Robert Tanguay, mineur de carrière et aide technique pour l’équipe de la mine Raglan, entreprend sa 29e année comme sauveteur minier.
« Le but d’une compétition comme celle-ci, c’est de tous nous améliorer. Tous les gars qui sont ici, ce sont des futurs chefs d’équipe si jamais il y a une situation d’urgence. Il ne faut pas oublier que c’est le fun, la compétition, mais on fait ça dans le but de nous améliorer. S’il y a une intervention dans nos mines respectives, on a des gens qui sont qualifiés », souligne-t-il.

Un membre de l'équipe de sauvetage minier de la mine Eldorado transporte une victime sur son épaule lors de la compétition amicale, samedi.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Robert Tanguay a lui aussi suivi les traces de son père et, pour lui, le sauvetage minier est avant tout une passion.
« C’est surtout d’avoir à cœur d’aller sauver tes chums sous terre. C’est la raison pour laquelle on fait ça. Moi, je n’ai jamais fait ça pour l’argent. C’est une passion », assure-t-il.
Samedi, la journée était consacrée davantage aux activités sociales avec la présentation d’une course à relais amicale et du gala de remise des prix.