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Traité contre la pollution par le plastique : donner un élan aux négociations

Une grande quantité de déchets de plastique sur une plage.

La plage de Kamilo, à Hawaii, est connue pour la grande quantité de déchets de plastique qui s'y accumulent.

Photo : Radio-Canada / Gracieuseté - Sarah-Jeanne Royer

Agence France-Presse

Les ministres ou représentants d'une soixantaine de pays ont débattu samedi à l'UNESCO des solutions à la crise mondiale du plastique à l'occasion d'un sommet organisé par la France pour donner de l'élan aux délicates négociations sur un futur traité mondial, qui reprennent lundi à Paris.

Nous avons abordé la production du plastique, [sa] composition, la lutte contre les microplastiques, également la question d'une meilleure collecte et du recyclage, notamment l'accompagnement des pays en développement qui rencontrent parfois plus de difficultés à collecter, a résumé en fin de journée la secrétaire d'État à l'Écologie, Bérangère Couillard, lors d'un point de presse.

Il faut qu'on fasse attention à ce que la question du recyclage ne remplace pas le débat sur la réduction de la production de plastiques, avait toutefois mis en garde le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, en amont des débats.

Cette question s'annonce comme un point clé des négociations alors que la production annuelle a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes (Mt). Elle pourrait encore tripler d'ici 2060 si rien n'est fait.

Or, les deux tiers de cette production mondiale ont une faible durée de vie et deviennent des déchets à gérer après une seule ou quelques utilisations. 22 % d'entre eux sont abandonnés (décharges sauvages, incinération à ciel ouvert ou rejet dans la nature) et moins de 10 % sont recyclés.

Si on augmente nos taux de recyclage mais qu'en parallèle on augmente notre production, on aura reculé dans la résolution du problème. Donc, premièrement, on réduit; deuxièmement, on majore la part de recyclage.

Une citation de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique

L'ennemi plastique

Consulter le dossier complet

56 pays, dont le Canada

Cette perspective est portée par la Coalition pour la haute ambition, conduite par le Rwanda et la Norvège et composée de 56 pays, dont l'Union européenne, le Canada et le Chili.

Depuis vendredi, le Japon, le Gabon et la République de Maurice ont rejoint ce bloc. L'Argentine a manifesté son intérêt samedi, selon Mme Couillard.

Réduire en premier lieu la production est aussi martelé par les ONG et par les scientifiques. Cependant, d'autres nations, du côté de l'Asie (Chine et Inde, notamment) ou des États-Unis, se montrent plus réticentes, insistant sur le recyclage et sur une meilleure gestion des déchets.

Chaque pays doit être clair quant à l'objectif de réduire à zéro les rejets dans l'environnement d'ici 2040, a déclaré à l'AFP le ministre américain Jose W. Fernandez, qui mène la délégation à Paris des négociateurs états-uniens.

Toutefois, nous devrions laisser le soin à chaque pays de tracer sa route pour remplir cet engagement, déjà pris par les pays du G7 en avril. Cela passe par la conclusion d'un traité flexible plutôt que prescripteur, sans diaboliser le plastique, selon M. Fernandez.

Les données les plus probantes montrent que la réduction de la production sera essentielle pour résoudre le problème.

Une citation de Richard Thompson, membre de la Coalition des scientifiques pour un traité plastique performant

La part minime du recyclage s'explique aussi, car peu de produits ont été conçus en vue d'une économie circulaire, a-t-il expliqué, rappelant la nécessité de repenser la conception des matériaux, un des leitmotivs du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).

En 2022 à Nairobi (Nouvelle fenêtre), 175 pays ont conclu un accord de principe pour mettre fin à la pollution plastique avec l'ambition d'élaborer d'ici la fin de 2024 un traité juridiquement contraignant sous l'égide du PNUE.

Après des débats techniques fin 2022 en Uruguay, Paris accueille de lundi à vendredi la deuxième session de négociations sur les cinq prévues. Elle doit permettre de dessiner les principales orientations, voire une première ébauche de texte.

L'enjeu est de taille, car le plastique, issu de la pétrochimie, est partout : emballages, fibres de vêtements, matériaux de construction, outils médicaux...

Des déchets de toutes tailles se retrouvent au fond des océans, dans la banquise, dans l'estomac des oiseaux et même au sommet des montagnes. Des microplastiques ont été détectés dans le sang, dans le lait maternel et dans le placenta.

Le plastique pose aussi un problème pour son rôle dans le réchauffement climatique : il a représenté 1,8 milliard de tonnes de gaz à effet de serre en 2019, soit 3,4 % des émissions mondiales, un chiffre qui pourrait plus que doubler d'ici 2060, selon l'OCDE.

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