Des milliers d’Albertains doivent rembourser une dette d’électricité différée

Les clients du tarif réglementé ont une augmentation de leur facture d’électricité d’environ 2,5 cents par kilowattheure (archives).
Photo : Associated Press / Robert F. Bukaty
Les Albertains ayant bénéficié du plafond sur les tarifs d’électricité réglementés l’hiver dernier devront rembourser une facture différée de 200 millions de dollars, selon l’économiste Blake Shaffer.
Dans le cadre du plan élaboré par le gouvernement du Parti conservateur uni (PCU), les consommateurs bénéficiant du tarif d'électricité réglementé devaient payer un maximum de 13,5 cents par kilowattheure au cours des mois de janvier, février et mars.
Blake Shaffer explique que tout ce qui a dépassé les 13,5 cents doit être remboursé par les clients sur une période de 21 mois. Ces montants différés ont commencé à apparaître sur les factures en avril et les recouvrements mensuels seront maintenus jusqu'à la fin de l'année 2024.
À lire aussi :
Trois compagnies d'électricité, Epcor, Enmax et Direct Energy, fournissent de l'électricité à leurs clients avec un tarif réglementé. Elles ont facturé entre 18 et presque 33 cents par kilowattheure au cours du premier trimestre de cette année et la différence avec le plafond a créé une dette collective importante.
L’économiste déclare que ceux qui remboursent la dette ont une augmentation de leur facture d’électricité d’environ 2,5 cents par kilowattheure depuis la fin du plafond tarifaire en avril. Mais, voici la surprise
, dit-il, les Albertains peuvent changer de mode de paiement à tout moment.

Vue aérienne des lignes électriques à Edmonton en avril 2022.
Photo : Radio-Canada / David Bajer
Ainsi, les personnes ayant un tarif d’électricité réglementé peuvent choisir un tarif fixe et ne pas rembourser leur part du report. Cela signifie qu'il y a moins de personnes qui restent pour payer la dette accumulée.
Pourtant, des milliers d'Albertains ne peuvent pas changer d’option de tarification parce que les compagnies d'électricité ne les autorisent pas à signer un contrat. C’est le cas notamment pour des personnes dont la cote de crédit est faible ou mauvaise.
Blake Shaffer affirme que cette dette pourrait affecter des milliers de nouveaux arrivants dans la province. Quelqu'un qui vient de l'Ontario et qui ne sait rien de plus que "je devrais simplement appliquer ce taux par défaut parce que c'est ce que je fais partout ailleurs au Canada" va devoir payer le coût de ce plafond dont les clients du tarif d’électricité réglementé ont bénéficié au premier trimestre de l’année 2023.
Des défis à venir
Peu importe qui gagne les prochaines élections provinciales, la population albertaine doit s'attendre à des défis par rapport à l'électricité, selon Blake Shaffer.
Il ajoute que les prévisions des prix cet été indiquent que les tarifs pourraient grimper jusqu'à 29 cents le kilowattheure. La proposition du Nouveau Parti démocratique (NPD) de plafonner les prix protégerait les consommateurs tout en puisant dans le trésor provincial.
Le plan du PCU pour faire face à l'inflation du prix de l'électricité n'est pas connu.
Changer la conception du marché de l'électricité est un processus vraiment compliqué et déconcertant. Mais je pense que c'est un sujet dont nous devrions discuter.
M. Shaffer décrit les différents programmes d'aide mis en place au cours des 20 dernières années comme des solutions temporaires pour un système déréglementé, axé sur un marché qui ne fonctionne pas comme prévu.
Avec les informations de Scott Dippel