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Combustibles propres : les premiers ministres de l’Atlantique « font peur aux gens »

Un homme tient le pistolet d'une pompe à essence.

Les règles destinées à obliger les raffineries à réduire le carbone dans le diesel et dans l'essence qu'elles produisent doivent entrer en vigueur le 1er juillet.

Photo : iStock / Ziga Plahutar

La Presse canadienne

Une écologiste du Nouveau-Brunswick estime que les premiers ministres des provinces de l'Atlantique utilisent des stratégies alarmistes dans leur appel à Ottawa pour retarder l'instauration des règles destinées à obliger les raffineries à réduire le carbone dans le diesel et dans l'essence qu'elles produisent.

Louise Comeau, directrice des changements climatiques et des solutions énergétiques au Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick, a déclaré dans une entrevue vendredi qu'un communiqué des dirigeants de la côte est était fondé sur des hypothèses douteuses, selon lesquelles les raffineries refileront aux consommateurs les coûts liés au Règlement sur les combustibles propres cet été.

Les quatre premiers ministres sont assis en rang à une longue table. Tim Houston, complètement à gauche, s'adresse au public.

Les premiers ministres des quatre provinces de l'Atlantique à Halifax en 2022. De gauche à droite sur la photo : Tim Houston (Nouvelle-Écosse), Blaine Higgs (Nouveau-Brunswick), Andrew Furey (Terre-Neuve-et-Labrador) et Dennis King (Île-du-Prince-Édouard).

Photo : La Presse canadienne / Andrew Vaughan

Les premiers ministres de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, et de l'Île-du-Prince-Édouard, Dennis King, ont publié jeudi une déclaration affirmant que ces règles auraient un impact préjudiciable et disproportionné sur la région.

Ils ont noté que la réglementation devrait entrer en vigueur en même temps que les redevances sur le carbone, également prévues pour le 1er juillet.

Aucun impact sur le prix du carburant

La réglementation oblige les producteurs ou les importateurs de gaz et de diesel à réduire progressivement l'intensité carbone dans les carburants qu'ils vendent. Les niveaux devront tomber de 15 % sous les niveaux de 2016 d'ici à 2030.

Les cheminées d'une raffinerie.

De la fumée sort des cheminées d'une raffinerie.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Louise Comeau a toutefois souligné qu'à partir du 1er juillet, il ne devrait y avoir aucun impact sur les prix du carburant, mais les raffineries devraient plutôt chercher, à leurs propres frais, des moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre de leurs produits.

Elle a affirmé que l'industrie des combustibles fossiles réalise de gros profits et peut se permettre d'innover au cours des prochaines années. Elle soutient que les premiers ministres devraient plutôt se concentrer sur la collaboration avec Ottawa pour réduire l'utilisation des carburants dans la région.

Déclarations contraires à l’éthique

Mme Comeau a qualifié la déclaration commune de cas où les premiers ministres profitent des préoccupations des gens et de leurs problèmes quotidiens à cause de l'inflation.

Ils continuent de faire peur aux gens. Et nous ne pouvons pas faire peur aux gens avec des mesures qui contrecarrent les pires effets du changement climatique. C'est contraire à l'éthique, de mon point de vue.

Une citation de Louise Comeau, directrice des changements climatiques et des solutions énergétiques au Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick

La déclaration des premiers ministres préoccupés par le calendrier de mise en œuvre de la nouvelle réglementation a été effectuée après leur rencontre avec le ministre fédéral de l'Environnement, Steven Guilbeault, qui a publié une annonce rejetant la position des premiers ministres.

M. Guilbeault a fait valoir que les raffineries de la région de l'Atlantique devront composer avec de petits coûts supplémentaires d'ici 2030 et pourront les couvrir grâce aux marges bénéficiaires, ajoutant qu'il n'y a tout simplement aucune raison pour qu'elles reportent des coûts aux consommateurs le 1er juillet.

Plus cher pour les Canadiens à faible revenu

La semaine dernière, un rapport du directeur parlementaire du budget, Yves Giroux, a mis en lumière le fait que la nouvelle réglementation sur les carburants, qui devrait entrer pleinement en vigueur en 2030, coûtera potentiellement plus cher aux Canadiens à faible revenu qu'aux citoyens plus riches au moment de sa mise en œuvre complète.

Une pompe à essence en gros plan.

La nouvelle réglementation sur les carburants, qui devrait entrer pleinement en vigueur en 2030, coûtera potentiellement plus cher aux Canadiens à faible revenu.

Photo : Radio-Canada / Axel Tardieu

Cependant, Yves Giroux a aussi déclaré, dans des entrevues à La Presse canadienne, que le fait de ne rien faire pour atténuer les changements climatiques aura lui aussi des coûts.

Bora Plumptre, directeur de recherche chez Mobilité électrique Canada, un groupe de défense du transport électrique, a affirmé dans une entrevue que les raffineries qui réduisent leur intensité carbone gagneront des crédits carbone qui pourront être échangés et réduiront ainsi leurs coûts.

Les premiers ministres ont vraiment exagéré les répercussions de cette politique et, le 1er juillet, il n'y a aucune raison de croire que les coûts du carburant devraient augmenter à cause de cette politique, a-t-il dit.

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