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Batteries lithium-ion : les incendies en forte hausse dans les grandes villes

Une personne utilise une trottinette électrique en libre-service de la compagnie Neuron à Saskatoon, en Saskatchewan, le 20 mai 2023.

Ce genre de trottinette devient de plus en plus populaire dans les grandes villes canadiennes.

Photo : La Presse canadienne / Heywood Yu

Radio-Canada

Les pompiers de grandes villes nord-américaines tirent la sonnette d’alarme au moment où de plus en plus d’incendies surviennent en raison de la surchauffe des batteries lithium-ion utilisées dans les trottinettes électriques.

Dans son atelier de Toronto, Rémy Dunoyer est entouré de roues de rechange, d’outils et, surtout, de batteries électriques lithium-ion. Ses clients viennent y faire réparer leurs trottinettes ou leurs vélos électriques.

L’entrepreneur se targue de n’avoir eu aucun incendie dans son échoppe depuis sa création, il y a une demi-douzaine d’années, un succès qu’il attribue à une mesure de sécurité évidente.

On n’accepte pas les batteries qui sont défectueuses. Si un client se présente avec une batterie endommagée, on ne l'acceptera pas.

Une citation de Rémy Dunoyer, fondateur et chef des opérations chez Repair and Run
Rémy Dunoyer pointe du doigt un ensemble de petites batteries électriques encastrées dans un boîtier en plastique.

Rémy Dunoyer a fondé son entreprise de réparation de vélos électriques en France avant de l'exporter au Canada.

Photo : Radio-Canada

Ces batteries abîmées sont derrière un nombre grandissant d’incendies dans les métropoles nord-américaines.

À Toronto, les pompiers ont dû éteindre 29 incendies liés à ces batteries en 2022, soit plus du double que l’année précédente. Fin mai, il y avait déjà eu 20 incendies similaires dans la Ville Reine.

La tendance s’observe ailleurs au Canada et même à New York, où le Service des incendies a dû intervenir 220 fois l’année dernière.

Cette augmentation va de pair avec la hausse fulgurante de l’utilisation de ces appareils. Les trottinettes électriques sont de plus en plus visibles dans les rues des métropoles canadiennes.

Surtout avec la COVID, on a vu une augmentation exponentielle des ventes de petites trottinettes électriques, de vélos électriques, de scooter électrique, de motos électriques…

Une citation de Daniel Breton, président-directeur général de Mobilité électrique Canada

Daniel Breton dirige un organisme voué à la promotion des véhicules électriques comme solution aux problèmes énergétiques et environnementaux.

Si l’électrification des transports au Canada demeure une priorité, selon lui, il existe encore de graves lacunes en matière d’éducation des consommateurs moyens par rapport aux normes de sécurité entourant ces petits appareils.

À la recherche d’aubaines, ou encore dans un esprit écologique, certains tentent de réparer leurs trottinettes avec des batteries trouvées en ligne. Or, ces réparations nécessitent une formation poussée.

Si quelqu'un prenait un réservoir de gaz naturel ou un réservoir d'essence, on lui dirait : "Il faut faire attention, il ne faut pas modifier le réservoir, il ne faut pas tenter de jouer avec ça." C'est un peu la même chose pour les batteries de petits véhicules électriques, dit Daniel Breton.

Il y a deux semaines, Santé Canada a publié un avis mettant les Canadiens en garde contre la modification ou la mauvaise utilisation des piles au lithium-ion dans les appareils de mobilité électrique.

L’agence fédérale recommande de ne pas modifier les piles, de les remplacer uniquement par des pièces provenant du fabricant d'origine et de les entreposer en toute sécurité.

Le chef adjoint du Service des incendies de Toronto abonde dans ce sens. Larry Cocco conseille même de ne pas entreposer sa trottinette électrique à l’intérieur, même si cela peut être malcommode.

Larry Cocco se tient debout en uniforme de chef de pompier.

Larry Cocco est chef adjoint du Service des incendies de Toronto.

Photo : Radio-Canada

Nous avons été témoins d'événements au cours desquels les occupants ont été très surpris de la rapidité de la défaillance [des batteries]. D'autres événements ont été filmés par des caméras de surveillance et l'on constate une défaillance rapide, dit-il.

Une fois que la température interne d’une batterie excède un certain seuil, une réaction chimique peut survenir, ce qui produit encore plus de chaleur, un phénomène appelé emballement thermique. Une fois ce phénomène enclenché, les conséquences peuvent être désastreuses, affirme le chef adjoint.

L'une des choses que nous voyons, c'est que les dispositifs vont tomber en panne, les cellules vont être expulsées ou éjectées à travers la pièce et il y aura de multiples incendies.

Une citation de Larry Cocco, chef adjoint du Service des incendies de Toronto

Pour s’assurer d’avoir à faire affaire avec des batteries de bonne qualité, les autorités parlent d’une même voix : il faut s’assurer d’acheter une marque réputée, soumise aux normes de sécurité canadiennes.

Acheter dans un magasin réputé, c'est aussi une bonne technique puisque la plupart des magasins ne voudront pas avoir de problème. Ils vont donc vendre des produits de bonne qualité, conclut Rémy Dunoyer.

D'après les informations d'Andréane Williams

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