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Le PLQ se défend de ne pas faire de place pour les nationalistes

Madwa-Nika Cadet et Andre Pratte.

Madwa-Nika Cadet, députée libérale, et Andre Pratte, co-président du comité sur la relance.

Photo : The Canadian Press / Jacques Boissinot

La Presse canadienne

Appelé par certains à redevenir plus nationaliste et revendicateur, le Parti libéral (PLQ) a redonné la parole aux militants qui se sont plutôt lancés dans une défense passionnée du Canada.

Au cours du conseil général du PLQ à Victoriaville, samedi, des militants ont dit que le parti avait le rôle de défendre l'unité nationale canadienne, tandis que d'autres appelaient le Québec à céder le champ de compétence de la santé au fédéral.

L'ex-président de la commission politique du PLQ, Jérôme Turcotte, avait pourtant lancé un cri d'alarme en appelant les nationalistes qui se sentent muselés à réinvestir le parti.

En plénière, M. Turcotte a appelé à un nationalisme émancipateur qui s'attaque à plus grand que soi.

Le nationalisme est un mot extrêmement divisif, ce n'est pas parce que la CAQ est revenue en force avec ce mot qu'on doit adopter le même mot, a lancé le militant Thomas Rolain, de Westmount–Saint-Louis.

Si on est pour laisser des élèves faire des signes nazis en chantant de chansons nazies, si on continue, il y a une atmosphère qui permet ça, a mis en garde le militant Pierre Le Fevre.

On est fiers d'être Canadiens, faut le dire tous les jours, nous sommes un parti qui est résolument canadien, a déclaré le militant Pierre Bouillon.

En revanche, le député Monsef Derraji a dit qu'on n'est pas là pour défendre le gouvernement fédéral, qui n'a pas répondu aux appels du Québec durant la pandémie en matière de financement du système de santé.

On doit d'abord se battre pour les intérêts du Québec, a-t-il poursuivi.

Reconnecter avec les électeurs

Depuis leur débâcle au scrutin d'octobre dernier, les libéraux restent au plus bas dans les sondages – autour de 14 % – et souffrent de la désaffection des francophones.

Néanmoins, il n'y a pas de panique, il n'y a pas de chicane, il n'y a pas de déchirure, a assuré l'ex-sénateur André Pratte, qui co-préside le comité sur la relance du PLQ.

Il faut que le Parti libéral prenne les positions les plus inconfortables qui soient pour aller vers le centre, vers cet électeur francophone, nationaliste, libéral, afin de redevenir cette grande tente qui rassemble tout le monde, a déclaré M. Turcotte en mêlée de presse.

Il estime qu'il n'y a pas de place pour ceux qui défendent l'affirmation du Québec et que le parti est traversé par un nationalisme canadianisant. Certains soutiennent qu'il est noyauté et inféodé par le Parti libéral du Canada.

Personnellement, je ne le sens pas, franchement, a dit le député libéral Frédéric Beauchemin, pressenti pour se lancer dans la course à la direction.

Mais du même souffle, il admet qu'il y a une représentation très montréalaise dans la députation libérale actuelle et qu'il faut reconnecter avec 94 % de l'électorat francophone.

Est-ce que les nationalistes manquent de place au PLQ?

Moi, je ne crois pas, a dit le président du PLQ, Rafaël Primeau-Ferraro. Je connais beaucoup de militants du PLQ qui incarnent ces idées et qui veulent les défendre.

M. Turcotte a droit à son opinion, a ajouté la députée Madwa-Nika Cadet, qui co-préside le comité sur la relance du parti avec M. Pratte.

Nous, ce qu'on veut, c'est d'avoir des débats. On est une coalition de fédéralistes qui croient à la défense des intérêts du Québec à l'intérieur du Canada.

Une citation de La députée libérale Madwa-Nika Cadet

En mêlée de presse, le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, a dit que les militants nationalistes auront l'occasion de s'exprimer dans ce conseil général. La place est là, a-t-il soutenu. Celles et ceux qui ont dit [qu'ils étaient marginalisés] auront l'occasion de s'exprimer. La relance se fera en abordant les véritables enjeux.

À ses côtés, la députée Michelle Setlakwe a pour sa part dit que le chef caquiste François Legault n'avait pas le monopole du nationalisme. Il n'a pas une exclusivité sur un concept de nationalisme, a-t-elle déclaré, tout en ajoutant: Le fait français, c'est extrêmement important pour moi. Je suis une personne bilingue. Je veux qu'on défende les intérêts du Québec au sein d'un Canada.

André Pratte assure que la formation n'est pas devenue une succursale du Parti libéral fédéral. Personnellement, je trouve que les preuves ne sont pas là du tout, a-t-il lancé.

Le Parti libéral du Québec est indépendant du Parti libéral du Canada depuis plus de 60 ans, je n'ai vu aucune indication comme quoi que cette indépendance avait changé.

Une citation de André Pratte, co-président du comité sur la relance du PLQ

Quant à savoir à quoi ressemble le nationalisme du PLQ, comment il se décline, s'il devrait aller aussi loin que le rapport Allaire ou les demandes fermes du premier ministre Robert Bourassa, la réponse est plus floue et reste à définir.

Nous devons faire preuve d'audace, nous devons être audacieux, a dit M. Tanguay.

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