La flèche de l’église Saint-Sauveur en place d’ici l’été 2024
Si le clocher sera restauré au cours des prochains mois, la paroisse en est à évaluer ses besoins pour le culte.

Le clocher décapité de l'église Saint-Sacrement, à Québec.
Photo : Radio-Canada / Raymond Routhier
L'appel d'offres pour la restauration intégrale du clocher de l'église Saint-Sauveur est enfin lancé, six ans après le démantèlement d'urgence de la structure qui menaçait de s'effondrer. Si tout se passe comme prévu, la flèche devrait à nouveau trôner dans le quartier d'ici l'été 2024.
La saga du clocher de l'église Saint-Sauveur tire à sa fin, du moins c'est ce qu'espère la paroisse Sainte-Marie-de-l'Incarnation. Cette dernière vient de franchir une étape majeure en dévoilant son appel de propositions pour la reconstruction intégrale de la flèche.
Ce repère visuel important du quartier Saint-Sauveur a été tronqué à l'été 2017. En urgence, la paroisse avait dû démanteler la structure, laissant trois immenses morceaux de clocher sur le parvis de l'église, face à l'école primaire voisine. Les pièces, composées de boiseries, traînent au même endroit depuis, abandonnées et laissées à la merci des intempéries.
Sans le clocher, le bâtiment risquait même de perdre sa valeur patrimoniale exceptionnelle, laquelle lui confère une protection accrue et des enveloppes budgétaires pour des travaux de restauration.

Le démantèlement du clocher de l'église Saint-Sauveur, à l'été 2017.
Photo : Radio-Canada/Jean-François Nadeau
Fin des travaux en 2024
Le lancement de l'appel d'offres apporte un horizon concret pour la paroisse après des années de tergiversations avec la Ville de Québec et le ministère de la Culture. À un certain point, faute de financement, la décision retenue par la paroisse était de démolir les restants du défunt clocher de l'église érigée en 1866.
Divers projets ont également été évalués à travers le temps, dont des restaurations partielles, évaluées entre 1,4 et 3 millions de dollars. L'estimation actuelle des travaux de restauration intégrale, selon l'appel d'offres, s'élève à un peu plus de 6 millions de dollars.

Trois imposantes pièces de la flèche du clocher traînent sur le parvis de l'église depuis 2017. (Photo d'archives, 2021)
Photo : Radio-Canada / Guillaume Croteau-Langevin
Nicolas Marcil, directeur général de la paroisse Sainte-Marie-de-l'Incarnation, adopte un optimisme prudent
malgré cette étape importante. Il rappelle la nature délicate de l'opération, l'état actuel du marché de la construction ainsi que les travaux majeurs à faire sur la structure et sur les morceaux de clocher avant de pouvoir les remonter.
On en démolit plus qu'on en remonte de ce temps-ci, alors c'est certain qu'il y a une satisfaction. C'est un moment fort pour Québec au niveau du patrimoine religieux. On redonne à l'église le prestige qu'elle mérite.
Des fissures, notamment, sont à colmater pour pouvoir accueillir la flèche. Il y a travaux importants au niveau structurel de la partie qui est toujours en place
, dit-il.
Dans son esprit, la fin des travaux aura lieu quelque part à l'été 2024.
Remonter les pièces restaurées du clocher sera l'une des dernières étapes après les travaux préparatoires et de restauration.

La structure sera reconstruite dans son intégralité.
Photo : Marie-Josée Deschênes architectes
Calqué sur l'original
Les plans et devis du projet de restauration ont été confiés à la firme Marie-Josée Deschênes architectes. À travers la présentation du projet, on y constate que l'objectif numéro un est d'être fidèle au clocher d'origine.
L'entrepreneur doit récupérer le plus possible la pierre existante et la nouvelle pierre devra être de mêmes dimensions, nature, couleur, texture et résistance que la pierre d'origine, afin de s'agencer aux types de maçonneries présentes sur le bâtiment
, peut-on notamment lire dans le document.

Le clocher de l'église Saint-Sauveur est l'un des plus hauts de la ville de Québec et constitue un repère visuel important dans le quartier. Il est amputé de sa flèche depuis près de six ans. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Guillaume Croteau-Langevin
Quant à la flèche, l'idée est de récupérer les trois morceaux démantelés, de les restaurer puis de les remonter à leur place. Depuis leur retrait, une toiture temporaire a été installée, permettant ainsi à la paroisse de maintenir ses activités à l'intérieur de l'église.
Sous ce toit, cependant, les travaux permettant à l'immeuble de soutenir le poids de la flèche de soixante mètres sont encore à faire.
La Ville saluée
La paroisse Sainte-Marie-de-l 'Incarnation n'a jamais eu l'intention de remonter le clocher d'elle-même. Sans aide financière, il lui paraissait impossible de le faire et les travaux n'étaient pas nécessaires à sa mission pastorale.
La Ville de Québec s'est cependant impliquée plus activement dans le dossier après les premières années de négociations infructueuses. Le fait que la Ville se soit impliquée sérieusement dans le processus permet de réaliser le projet
, salue l'abbé Julien Guillot, modérateur de l'unité missionnaire de Limoilou et de la Basse-Ville.
Sans cette implication, M. Guillot admet que, rationnellement
, il était hors de question de refiler la facture aux fidèles. Juste dans l'unité missionnaire, on a huit églises et de gros clochers, on ne peut pas se saigner à blanc juste pour remonter un clocher et compromettre toute la mission pastorale.
L'église Saint-Sauveur fait partie des huit églises à valeur exceptionnelle pour lesquelles des budgets ont été promis par la Ville et le ministère de la Culture.