Des immigrants s’organisent pour se lancer en agriculture

Selon les concepteurs du projet, chaque agriculteur intéressé peut avoir au minimum un champ de plus de 450 mètres carrés pour commencer.
Photo : GABRIEL NIKUNDANA
Cangro AgriFoods et ses partenaires lancent un projet d'agriculture centré principalement sur la culture des produits typiquement africains, asiatiques et sud-américains. Le projet met des lopins de terre labourés et des plants à la disposition de toute personne qui veut se lancer dans le secteur agricole, dans le Sud-Ouest de l'Ontario.
Que vous sachiez ou non comment cultiver, nous vous aiderons à devenir agriculteur
, explique Fuseinat Brimah, directrice générale de Cangro AgriFoods, l'un des partenaires du projet.

Fuseinat Brimah ( à gauche) supervise sur le terrain les opérations de délimitation des champs sur le chemin Mining.
Photo : GABRIEL NIKUNDANA
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Plusieurs partenaires ont mis des moyens humains et financiers sur table pour aider les agriculteurs issus de l’immigration.
Nous vous fournissons une parcelle pour 500 $ par an. Vous obtenez également les plants de légumes que vous voulez cultiver.
En tant que leaders, en tant que mentors, en tant que personnes engagées, nous voulons que tout le monde réussisse. C'est notre principal objectif
, insiste Gopal Kataria, partenaire et propriétaire de Versatile Food.

Gopal Kataria offre son aide et son expertise à quiconque rêve de devenir entrepreneur agricole.
Photo : GABRIEL NIKUNDANA
Nous construisons une communauté ensemble. C'est pourquoi nous l'appelons le "Village agricole mondial". Ainsi, chacun peut apporter son goût, sa nourriture, sa culture et nous partageons.
Selon Jonathan Busiku, agriculteur dans la région de Windsor-Essex depuis 2013, le projet offre des possibilités aux familles.
Les gens vont cultiver ce qu'ils veulent et vont se nourrir de ce qu’ils ont produit. Ils vont aussi nourrir d’autres familles qui n’ont pas eu la chance de cultiver eux-mêmes la terre.
Les participants ont également la possibilité d'obtenir des parcelles de terre sans rien payer. Ils devront, en contrepartie, s'engager à partager la production en parts égales avec les concepteurs du projet, souligne Mme Brimah.
30 candidats prêts pour une première expérience
Plus d’une trentaine de personnes d’origine africaine, sud-américaine et asiatique ont déjà manifesté leur intérêt, selon les concepteurs du projet.
J'ai cherché à obtenir un terrain au Canada pour pratiquer l'agriculture. L'occasion s'est présentée, c'est pourquoi j'ai dû la saisir. C'est un rêve qui devient réalité
, explique Blessing Kaduru, venue de Toronto.

« Je sais que ça va coûter cher, mais j'ai toujours rêvé de faire de l'agriculture. Je ne me soucie pas vraiment des coûts, je veux d'abord commencer », explique Blessing Kaduru.
Photo : GABRIEL NIKUNDANA
Elle caressait le rêve de pratiquer l’agriculture depuis des années.
Le seul problème est d'obtenir un terrain. C'est ce qui fait qu'il est difficile de savoir où aller. Si vous ne savez pas où aller, cela devient difficile. Mais si vous savez où aller, il n'est pas difficile d'obtenir des terres et de faire de l'agriculture au Canada.
Henry Usman est originaire du Nigeria. Lui et son épouse sont déterminés à se lancer dans l'aventure. C'est ma première expérience en Amérique du Nord, mais j'ai déjà pratiqué l'agriculture familiale sur le continent africain
, affirme-t-il.
L'objectif principal est d'avoir ce qui nous manque au Canada.
Cangro AgriFoods a établi des partenariats avec de nombreux agriculteurs locaux qui fournissent de l'équipement aratoire et d’arrosage.
Les agriculteurs canadiens nous ont aidés à obtenir toutes ces choses et tout s'est très bien passé. Nous travaillons tous ensemble en tant que groupe
, explique Mme Brimah.
De la formation et des débouchés
Cangro AgriFood et ses partenaires prévoient également des formations gratuites pour ceux qui veulent participer au projet.
De son côté, Jonathan Busiku, qui cumule une dizaine d'années dans le domaine, est prêt à partager son expérience.
S’ils veulent profiter de la petite expérience que nous avons, nous sommes prêts à la partager
, promet-il.
Selon Mme Brimah, les marchés locaux dans Windsor-Essex absorberont toute la production.
Lorsque les produits sortiront de notre ferme, ils seront vendus frais, dans des magasins locaux
, explique-t-elle.
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Un groupe de femmes investies dans le secteur alimentaire constitue aussi une autre partie de la clientèle non négligeable.
Nous avons aussi des femmes qui achètent des produits pour les transformer en confitures, en cornichons et en ragoûts afin de les vendre dans des restaurants locaux
, dit-elle.
Jonathan Busiku confirme que les produits sont recherchés.
J’ai un peu d'expérience, je fais souvent des plantes exotiques et d'autres plantes canadiennes, le marché est là
, confirme-t-il.
L’entreprise sociale Cangro Foods et ses partenaires ont acheté 40 acres dans Windsor-Essex pour un million de dollars. Le programme est pour le moment consacré à la production de légumes en plein air.
Au-delà de l’agriculture en plein air, l’objectif ultime est d'avancer vers une agriculture verticale, affirment les promoteurs du projet.