L’achalandage est en hausse à la STM... tout comme les plaintes

Le nombre de déplacements a augmenté de 43 % en un an, rapporte la STM. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Denis Wong
À l'automne 2022, soit plus de deux ans après le début officiel de la pandémie de COVID-19, la Société de transport de Montréal (STM) avait retrouvé 70 % de son achalandage pré-2020, révèle son plus récent rapport d'activité. Mais la fréquentation n'est pas la seule donnée en hausse : l'organisation fait aussi état d'une forte augmentation du nombre de plaintes.
Dans le document, publié jeudi, la STM
indique ainsi que le nombre de déplacements effectués sur son réseau d'autobus et de métro a dépassé les 237 millions, l'an dernier, ce qui, affirme-t-on, représente un bond de 43,2 % comparativement à l'exercice précédent.Ce fort gain en usagers s'explique notamment par la levée des restrictions sanitaires ainsi que par la reprise du travail et des cours sur place, plutôt qu'à distance, en plus du retour des grands événements dans la métropole.
La persistance du télétravail a toutefois fait en sorte que l'achalandage, au centre-ville de Montréal, demeure moindre que la moyenne dans le réseau.
Le rapport indique néanmoins que Berri-UQAM, Guy-Concordia, McGill et Atwater, toutes des stations du coeur de la métropole, font partie du palmarès des cinq stations les plus achalandées du réseau. Côte-Vertu, avec son rôle de terminus d'autobus plus au nord, complète la liste.
Inquiétudes à propos de la fréquence et de la sécurité
Quant aux plaintes, leur nombre a crû de 24 % en un an, mais la STM souligne, dans son rapport d'activité, que cette progression est bien moindre que celle de l'achalandage.
Les voyageurs ont notamment exprimé leurs doléances à propos de la fréquence et de la ponctualité des autobus et trains, ainsi que de la sensation d'entassement.
En début d'année, face à des déficits budgétaires importants, mais aussi une baisse de l'achalandage, la STMqu'elle ne maintiendrait plus son service « 10 minutes max » pour son réseau d'autobus.
a fait savoirUne semaine plus tard, la directrice générale de la Société de transport, Marie-Claude Léonard, assurait pourtant que la plupart des usagers ne ressentiraient pas les effets de cette mesure dans leur quotidien.
Épineuse sécurité
De nombreuses plaintes reçues par la STM
concernaient le sentiment de sécurité dans le réseau, y compris dans le métro.L'organisation reconnaît d'ailleurs que cet aspect a été exacerbé par la pandémie, générant aussi des craintes face aux comportements problématiques de certains clients et à la présence de personnes vulnérables
.
Il y a trois semaines, la Société annonçait d'ailleurs son intention de renforcer la sécurité dans le métro, notamment en ajoutant des constables spéciaux dans différentes stations.
En entrevue au 15-18, sur les ondes d'ICI Première, Mme Léonard a reconnu que le nombre de plaintes avait augmenté davantage en ce qui a trait au service de transport adapté, avec un bond de 107 % par rapport à l'année précédente.
Selon elle, cela s'explique non seulement par l'accroissement d'environ 50 % du nombre de déplacements effectués, l'an dernier, mais aussi par l'imposition, en août 2022, de restrictions quant au nombre de personnes pouvant prendre place à bord des autobus spécialisés de la STMce qui a entraîné une hausse du nombre de commentaires
.
On a la capacité véhiculaire; donc, on respecte notre politique de zéro refus
, a ajouté Mme Léonard, en assurant que ce problème était maintenant réglé.
Besoin de revoir le modèle de financement
Outre un éventuel objectif consistant à retrouver le même achalandage qu'avant la COVID-19, Mme Léonard convient d'une chose : il est impératif de revoir le mode de financement du transport collectif.
Le modèle ne fonctionne plus, a-t-elle lancé en entrevue. Les dépenses croissent plus rapidement que les revenus, alors on doit revoir le cadre financier avec nos partenaires pour réaliser nos ambitions en ce qui concerne le transport collectif.