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La bibliothèque de Vancouver défend des livres d’éducation sexuelle, jugés inappropriés

Trois livres dans une main.

Les livres « It’s Perfectly Normal », « Let's Talk About It » et « All Boys Aren’t Blue (Le bleu ne va pas à tous les garçons) » , font partie des livres mentionnés à la bibliothèque publique de Vancouver.

Photo : Radio-Canada / Ben Nelms

Radio-Canada

Alors qu’une campagne s’intensifie pour le retrait de livres dont les contenus sont jugés « explicitement sexuels », accessibles aux mineurs, dans des bibliothèques canadiennes et américaines, la bibliothèque publique de Vancouver défend ses rayons. Elle affirme mettre de l’information à la disposition du public, sans forcer personne à les consulter.

Les livres visés par la campagne de retrait sont généralement des ressources sur l’éducation sexuelle, et les questions liées aux LGBTQ et/ou à l’identité de genre s'adressant aux jeunes et aux enfants.

Bien qu’il soit impossible de lire, page par page, chacun des 1,8 million de livres de la branche centrale de la bibliothèque publique de Vancouver, la directrice de l'information technologique et des collections de l’établissement, Kay Cahill, est sans équivoque : Nous ne proposons pas de contenu illégal, c’est une limite à ne pas dépasser.

Kay Cahill souligne que la bibliothèque dispose d'une équipe aux champs d'expertise divers qui travaille étroitement avec les vendeurs et les éditeurs pour déterminer quels contenus devraient être stockés dans ses rayons. Dans ses collections pour les enfants et les adolescents, l’établissement dit prendre en compte la pertinence des ouvrages pour leur développement et l’âge approprié des contenus.

En ce qui concerne les livres reliés à la sexualité et à l’identité de genre, Kay Cahill affirme que la bibliothèque ne restreindra l’accès à aucun de ces ouvrages.

Si on arrêtait d’offrir du contenu sur l’éducation sexuelle parce que certaines personnes le perçoivent comme controversé, on aurait des adolescents qui vont chercher à obtenir ces informations ailleurs, possiblement dans des ressources moins fiables.

Une citation de Kay Cahill, directrice de l'information technologique et des collections, bibliothèque publique de Vancouver

Ces campagnes de retrait de contenus jugés inappropriés dans des bibliothèques publiques et des écoles gagnent en importance au Canada, mais aussi aux États-Unis, où des États ont adopté des lois pour punir des bibliothèques et des bibliothécaires concernés.

Au Manitoba, des personnes se sont plaintes auprès de plusieurs conseils municipaux pour demander la suspension des fonds accordés à des bibliothèques, tant que des livres jugés inappropriés n’étaient pas retirés. Elles estiment qu’ils vont à l’encontre du Code criminel du Canada.

En février, le détachement de la Gendarmerie royale du Canada à Chilliwack, en Colombie-Britannique, a également mené une enquête et rejeté des allégations selon lesquelles des livres de bibliothèques scolaires contenaient de la pornographie.

Un livre pris en photo.

Une page du livre « It's Perfectly Normal » sur le désir sexuel, à la bibliothèque publique de Vancouver.

Photo : Radio-Canada / Ben Nelms

Les bibliothèques d’école, une cible facile

Anita Brooks Kirkland, présidente de l’organisation à but non lucratif Canada School Libraries, et professeure-bibliothécaire à la retraite du Conseil scolaire du district de la région de Waterloo, en Ontario, affirme que les bibliothèques d’écoles sont des cibles faciles, car elles s'adressent seulement à de jeunes lecteurs.

L’âge approprié est une phrase que l’on utilise communément, affirme Anita Brooks Kirkland. Or, ces accusations concernent des livres essentiellement basés sur l’identité sexuelle, l’expression sexuelle et l’identité de genre. Pas de la vraie pornographie, souligne-t-elle.

Les réglementations concernant le choix des livres et l’entretien des collections des bibliothèques scolaires diffèrent d'une province à l'autre, mais l’organisation Canada School Libraries a mis en place des standards qui peuvent être utilisés comme guides à cet effet.

Les bibliothèques scolaires, tout comme les bibliothèques publiques, ont la responsabilité de proposer des livres sur une variété de sujets et avec des points de vue variés.

Selon Jordan Donich, un avocat criminaliste de Toronto, il est peu probable qu’un livre d’une bibliothèque publique ou d'une librairie contienne du contenu pouvant être considéré comme de la pornographie juvénile selon le Code criminel du Canada, car les éditeurs ne souhaitent pas s'exposer à des poursuites.

Il estime que la population a le droit d’avoir ses propres opinions, mais que cela ne veut pas dire qu’on devrait lancer des accusations de pornographie juvénile ou utiliser le Code criminel comme une porte de sortie pour obtenir le retrait de contenus auxquels on s’oppose pour des raisons personnelles.

La bibliothèque publique de Vancouver invite les parents ayant des questions ou des préoccupations concernant certains ouvrages de ses rayons à la contacter. Jusqu'à présent, l'établissement dit ne pas avoir reçu beaucoup de plaintes à ce sujet.

Avec les informations de Nick Logan

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