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« J’étais sur un siège éjectable », affirme Jean-Luc Roberge au Tribunal du travail

Jean-Luc Roberge en entrevue.

Jean-Luc Roberge avait été suspendu en 2022 à la suite du dépôt d'un rapport dévastateur sur la gestion de la STS. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

L’ex-directeur général de la Société de transport du Saguenay (STS), Jean-Luc Roberge, affirme que s’il a souhaité que son contrat soit révisé avec une clause de renouvellement de cinq ans et une prime en cas de congédiement, c’est parce qu’il voulait protéger son emploi et celui d’autres fonctionnaires soumis à des décisions politiques.

C’est ce qu’il a expliqué lorsqu’il a été interrogé par l’avocat de la STS, Félix-Antoine Michaud, au cours de la première journée des audiences du Tribunal administratif du travail (TAT) au sujet de son congédiement.

Même si, en 2019, je ne savais pas que Mme Julie Dufour allait se présenter comme candidate à la mairie, ce que je sais, c’est que c’est inconcevable qu’un emploi de gestionnaire soit soumis au ballotage comme un élu aux quatre ans, a-t-il martelé devant la juge administrative Caroline Gagnon.

M. Roberge estime qu’il faisait partie d’un groupe de gestionnaires et de fonctionnaires que la première magistrate avait ciblés et voulait voir disparaître.

Il y avait, à Saguenay, une chose qui était non dite mais qui était connue. C’est qu’il existait une liste noire. Malheureusement, l’histoire a eu raison en faisant en sorte que je me suis retrouvé sur une liste noire au même titre que Caroline Dion [ancienne greffière congédiée] et Jean-François Boivin [ancien directeur général], a-t-il déclaré.

En novembre dernier, il avait été annoncé que le directeur général de Saguenay, Jean-François Boivin, prendrait sa retraite le 31 décembre 2023 et qu'il allait prêter main-forte à Promotion Saguenay à partir du 1er janvier. Gabriel Rioux lui a succédé en octobre dernier.

Invité à rendre des comptes

À la demande de l’avocat de la STS, Jean-Luc Roberge a admis avoir été invité par la Commission des finances de Saguenay à une rencontre de reddition de comptes en novembre 2019.

Il s’était trouvé dans l’obligation de fournir des explications à la mairesse d’alors, Josée Néron, à la trésorière, Christine Tremblay, et à d’autres élus au sujet de l’utilisation de la quote-part de Saguenay, qui équivaut à la moitié du budget annuel de 25 millions de dollars de la STS.

La STS faisait alors face à un déficit de 600 000 $. Jean-Luc Roberge avait dû expliquer ce déficit, présenter le budget 2020 de la STS et répondre à des questions portant sur des éléments de gestion.

La Ville avait alors manifesté des inquiétudes puisque sa contribution pour l’année suivante augmentait d’environ 6 %, comparativement à une hausse habituelle de 2 % par année.

Soupe chaude

Selon les prétentions de Félix-Antoine Michaud, l’avocat de l’employeur, Jean-Luc Roberge sentait déjà la soupe chaude en 2019 en raison des déficits de fonctionnement de l’organisme, ce qui expliquerait pourquoi il a voulu que son contrat soit reformulé pour y inclure des clauses compensatoires advenant un congédiement.

Le procureur croit que la liste noire de la mairesse n’est que pure fabulation puisque Julie Dufour, alors conseillère municipale, n’a pas pris part à la rencontre de la Commission des finances et n’a pas participé aux discussions.

Il a aussi indiqué que la Ville avait accepté de payer le déficit de la STS et d’augmenter sa subvention, à condition que le budget et le programme triennal d’immobilisations soient déposés dans les délais prescrits par la loi.

Onze demandes ont été formulées par la Ville à la direction générale de la STS pour redresser les finances. La Société y a donné suite dans un délai de cinq mois, mais les réponses fournies par Jean-Luc Roberge, jugées succinctes, ont laissé le comité des finances sur son appétit, ce qui a mené au déclenchement d’un audit par la vérificatrice générale.

L’avocat de Roberge, René Delorme, a rappelé que la lettre de congédiement acheminée à son client ne fait pas état d’une mauvaise gestion financière. Il a demandé à l’avocat de la partie adverse où il voulait en venir avec ça avant de faire valoir que la pandémie a provoqué des délais.

À plusieurs reprises, l’avocat de la STS a remis en cause la crédibilité et l’honnêteté de Jean-Luc Roberge.

Les audiences devraient se dérouler sur neuf jours. Une quinzaine de témoins devraient être entendus. La juge Caroline Gagnon devra par la suite statuer sur la légalité du congédiement de Jean-Luc Roberge, survenu en mai 2022.

Me Félix-Antoine Michaud, de l’étude Trivium Avocats, représentera aussi la Ville dans le dossier de Caroline Dion lors d’audiences du Tribunal administratif du travail (TAT) prévues pour le 19 décembre. René Delorme, pour sa part, représentera Caroline Dion. La directrice des affaires juridiques et du greffe de Saguenay a été congédiée au terme d’une enquête administrative. La Ville a affirmé avoir des motifs sérieux pour la destituer.

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