DeSantis lance sa campagne pour la Maison-Blanche... avec des problèmes techniques

La candidature du gouverneur de la Floride était extrêmement attendue auprès des républicains qui cherchent une solution de rechange à l'ex-président américain de 76 ans, dont il partage les idées, mais pas les outrances.

Elle a été officialisée mercredi après-midi. Dans une vidéo publiée sur Twitter, le quadragénaire, perçu comme le principal opposant de Donald Trump, a promis de mener le grand retour de l'Amérique.

Cette expression évoque le slogan phare de la campagne victorieuse de l'ex-président en 2016 : Rendre sa grandeur à l'Amérique.

Le gouverneur devait ensuite s'épancher plus en détail sur sa candidature lors d'un échange avec Elon Musk sur Twitter. Toutefois, de sérieux problèmes techniques ont perturbé le déroulement de l'émission, écoutée par des centaines de milliers d'utilisateurs.

Merci de votre patience. Votre micro n'est pas ouvert... Le patron de Twitter a tant bien que mal tenté de gérer cette situation chaotique.

Le gouverneur a aussi essayé d'exposer sa vision pour le pays, prenant pour exemple la Floride, qu'il a transformée en laboratoire des idées conservatrices.

« Je m'engage à être un dirigeant énergique qui s'attaquera aux questions importantes. »

Le nouveau candidat a notamment insisté sur les questions migratoires.

Toutefois, son message a semblé parasité par la série de problèmes techniques autour de ce lancement, qui ont aussi fait les choux gras de Donald Trump. Des problèmes techniques. Des silences gênants. Un échec total, a asséné un porte-parole à l'AFP.

Le vainqueur de ces primaires affrontera en novembre 2024 le candidat choisi par le Parti démocrate, très probablement Joe Biden.

Le dirigeant octogénaire s'est lui aussi empressé de se moquer du lancement de campagne de Ron DeSantis. Ce lien-ci fonctionne, a ironisé le président-candidat dans une publication Twitter redirigeant vers sa campagne de levée de fonds.

Chemin semé d'embûches

Ancien officier de la marine, Ron DeSantis avait gagné en popularité en multipliant les coups d'éclat ultraconservateurs sur l'éducation ou sur l'immigration au nom d'une bataille contre la supposée bien-pensance. Cependant, son chemin jusqu'à la Maison-Blanche est semé d'embûches.

Autrefois protégé de Donald Trump, Ron DeSantis est devenu la cible de choix de l'ancien président. (Photo d'archives)

Photo : afp via getty images / BRENDAN SMIALOWSKI

Le gouverneur, dans lequel de nombreux conservateurs avaient placé leurs espoirs pour la présidentielle après sa réélection triomphale en Floride, en novembre 2022, accuse désormais un sérieux retard face à Donald Trump – officiellement candidat depuis novembre 2022 –, selon de nombreuses enquêtes d'opinion.

Ces sondages doivent être pris avec des pincettes, tant le scrutin est encore loin, mais Donald Trump les partage avec joie sur son réseau Truth Social.

Le principal handicap du conservateur, père de trois enfants : un manque de charisme, pointé de toutes parts, et sur lequel le camp Trump n'hésite pas à l'attaquer.

Les invectives entre les deux hommes ont débuté avant même que le gouverneur de la Floride se lance, à coups de déclarations acides et par rassemblements interposés.

« DeSantis a désespérément besoin de se faire greffer une personnalité. »

Cerné par les enquêtes judiciaires, l'ancien président s'est jeté à corps perdu dans sa troisième course à la Maison-Blanche, mobilisant sa base qui lui est en grande partie restée fidèle.

Dans ce face-à-face avec Donald Trump, Ron DeSantis pourra tout de même s'appuyer sur un imposant trésor de guerre. Son équipe a d'ailleurs annoncé qu'il avait récolté 1 million de dollars durant la première heure de sa campagne.

Élu à la tête de la Floride en 2018, avec le soutien de... Donald Trump, Ron DeSantis prétend incarner la nouvelle garde.

Quant à eux, les autres candidats républicains déclarés – Nikki Haley, Tim Scott, Asa Hutchinson – dépassent rarement, pour l'instant, les 5 % d'intentions de vote.