Cibles pour la protection de la nature : plusieurs provinces à la traîne

Lors de la COP15 sur la biodiversité, en décembre dernier, le Canada s'est engagé à protéger 30 % de ses terres et océans d’ici 2030. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Michael Bell
Les efforts des gouvernements provinciaux et territoriaux canadiens ne sont pas à la hauteur des objectifs du pays en matière de protection des terres et des océans, indique un rapport de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) publié mercredi. Certains d’entre eux ont fait peu de progrès au cours des dernières années, et d’autres ont carrément fait marche arrière.
Les Canadiens s’attendent à ce que leurs gouvernements et leurs élus fassent mieux que la moyenne de C obtenue dans ce rapport d’étape. Parce que, franchement, notre existence même en dépend
, a lancé Sandra Schwartz, directrice générale nationale de la SNAP , en conférence de presse.
Lors de la COP15 sur la biodiversité, qui s’est déroulée en décembre dernier à Montréal, Ottawa a pris l’engagement de protéger au moins 30 % de ses terres et océans d’ici 2030. Il en est actuellement à 13,5 %. On n’a même pas réussi à atteindre la cible de 17 % pour l’année 2020
, a souligné Alain Branchaud, biologiste et directeur général du volet québécois de la SNAP . Le travail à faire est énorme.
Le rapport fait état des avancées depuis la publication du bulletin de 2021 de la SNAPMalheureusement, ces progrès ne sont pas aussi rapides qu’on le souhaiterait
, a déploré Mme Schwartz.
« Le seul fait qu’une espèce sur cinq est à risque d’extinction seulement au Canada souligne le besoin urgent d’actions, non seulement globalement, mais aussi chez nous. [...] Alors, qu’attendons-nous? »
Les pires
Les derniers de classe, selon la SNAP
: la Saskatchewan, l’Alberta et l’Ontario. Ces provinces ont manqué plusieurs occasions de protéger plus adéquatement la nature, et l’Ontario avance complètement dans la mauvaise direction, a lancé Sandra Schwartz.Le rapport donne pour exemple la réserve agricole ontarienne de Duffins Rouge, qui est sacrifiée au profit de logements
, et les espaces verts réparateurs, qui sont ciblés pour la construction d’autoroutes coûteuses et polluantes pour le climat
.
Mme Schwartz en a profité pour avancer quelques actions que les gouvernements de ces provinces pourraient prendre, comme la désignation d’une partie du lac Ontario à titre de site de Parcs Canada et la mise en place de consultations publiques pour un parc national urbain dans la région de Saskatoon.
Les meilleurs
Quelques provinces et territoires ont toutefois fait des progrès notables depuis deux ans, note la SNAP
: le Québec, la Nouvelle-Écosse, le Yukon et la Colombie-Britannique.Le rapport salue notamment l’investissement de 650 millions de dollars annoncé par Québec en décembre dernier pour la protection de la biodiversité. C’est un investissement jamais vu, historique
, s’est réjoui Alain Branchaud. Le document souligne également les dix nouvelles aires protégées désignées dans le sud de la province, couvrant plus de 300 km2.
Or, pour atteindre la cible canadienne, chaque gouvernement devra mettre la main à la pâte, a ajouté Sandra Schwartz. Les ministres du pays responsables de la conservation, de la faune et de la biodiversité seront d’ailleurs réunis jeudi et vendredi pour discuter de leurs plans de protection de la nature.
« Chaque province et territoire a une contribution unique à apporter pour obtenir les résultats escomptés. Alors, lors de la réunion de cette semaine, nous espérons voir toutes les parties de la fédération manifester une volonté d'avancer dans la bonne direction. »