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Des policiers autochtones racontent leur parcours et leurs défis au sein de la GRC

De nombreux agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sont debout en uniforme rouge lors d'une cérémonie.

La GRC éprouve beaucoup de difficultés à recruter et à retenir des agents autochtones dans ses rangs. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Jason Franson

Radio-Canada

Alors que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) célébrera son 150e anniversaire mardi, des agents autochtones reviennent sur leurs parcours au sein de l’organisation nationale, ainsi que sur les défis auxquels ils ont dû faire face.

Avertissement : ce texte contient des témoignages d’incidents racistes qui pourraient choquer certains lecteurs.

Dean Gladue compte 26 ans de carrière au sein de la GRC.

Le Métis a commencé comme gendarme spécial en 1989. Dans ce rôle, il était affecté aux communautés autochtones. Son rang et sa paie étaient inférieurs à ceux de ses collègues non autochtones.

Dean Gladue, en uniforme.

Dean Gladue a commencé sa carrière au sein de la GRC en 1989.

Photo : La Presse canadienne

Dean Gladue affirme qu’il n’avait jamais été victime de racisme avant de s'engager dans la GRC et qu'après son embauche, il était souvent traité comme un citoyen de deuxième ordre.

Après la fermeture de ce programme spécial, il raconte qu’il a occupé un poste normal de gendarme. Le policier entendait alors souvent des commentaires désobligeants au bureau comme Un bon Indien est un bon Indien mort.

Bien que Dean Gladue ait tenté de rapporter ces incidents à ses superviseurs, ces derniers ne prenaient pas la situation au sérieux.

Je ne faisais qu’encaisser les coups, affirme-t-il. Puis, en devenant plus vieux, on se remet en question et on se demande pourquoi on s'est laissé faire.

Dean Gladue avait toujours voulu se joindre à la force policière depuis son enfance. Malgré les défis qu’il a connus, il garde de bons souvenirs du travail qu’il a accompli au sein de la GRC, au sein de l’unité de lutte contre la drogue et le crime organisé en Colombie-Britannique.

Celui qui est désormais un des dirigeants de Nation métisse de la Colombie-Britannique encourage les Autochtones à entrer dans la GRC.

Si nous, peuples autochtones, nous voulons changer les choses au Canada, nous devons être à l’intérieur du système et non le fuir.

Une citation de Dean Gladue, ancien membre de la GRC

Des options limitées

Ralph Cardinal a passé près de 30 ans au sein de la GRC et il a lui aussi commencé sa carrière en tant que gendarme spécial.

Après sept ans à ce poste, il avait décidé de retourner à la Division Dépôt de la GRC pour devenir policier. Il pensait qu'il aurait ainsi plus de chances d’aller dans des centres urbains.

Ralph Cardinal.

Ralph Cardinal affirme que sa connaissance de la langue crie a été un atout dans sa carrière au sein de la GRC.

Photo : La Presse canadienne

Malgré ses aspirations, l’homme cri affirme qu’il était le plus souvent assigné à travailler dans des communautés autochtones.

Ralph Cardinal ajoute que plusieurs de ses collègues allochtones refusaient de travailler auprès des communautés autochtones et qu’il avait souvent l’impression de devoir travailler trois, quatre ou cinq fois plus dur pour être promu sergent .

Il affirme qu’il a aimé travailler auprès des Premières Nations et apprécie les liens qu’il a créés avec ces communautés au cours de sa carrière. Selon lui, sa connaissance de la langue crie a été un atout important qui l’a aidé à survivre dans bien des situations.

Changer les choses de l’intérieur

Maureen Greyeyes Brant, en uniforme rouge.

Maureen Greyeyes Brant a passé 22 ans au sein de la GRC.

Photo : Radio-Canada

Membre de la Première Nation crie Muskeg Lake, la capitaine Maureen Greyeyes Brant est passée de finissante du programme de formation des précadets autochtones à coordinatrice du programme.

Elle reconnaît qu’une carrière au sein de la GRC est remplie de défis et que les agents autochtones sont de moins en moins nombreux au sein de la force policière.

Maureen Greyeyes Brant affirme que ce choix de carrière n’est pas toujours facile pour les membres de communautés autochtones. Elle se souvient surtout d’un incident où un homme l’avait traitée de traîtresse alors qu’elle participait à une séance de recrutement pour la GRC.

Elle lui avait alors répondu : Tu peux rester dehors et crier qu’il faut des changements, mais moi, je le fais en travaillant à l’intérieur du système.

Des problèmes de recrutement

La dirigeante principale des Ressources humaines de la GRC, Nadine Huggins, affirme qu’il existe beaucoup de problèmes sur les plans du recrutement et de la rétention de nouveaux agents autochtones.

Selon une étude publiée en 2020, environ 7 % des membres de la GRC étaient des Autochtones.

Nadine Huggins indique que cette baisse est en partie due au fait que la profession de gendarme a baissé en popularité

Elle ajoute que la GRC prend des dispositions pour éliminer les barrières et continue à miser sur la réconciliation.

Avec les informations de La Presse canadienne

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