À la demande générale, le Requiem acadien présenté de nouveau à Campbellton et Edmundston
La création de Calixte Duguay et Daniel Finzi a été chaleureusement reçue l'an dernier à Saint-Léonard.

Le ténor Éric Thériault et la soprano Chantal Dionne durant le Requiem acadien, le 12 juin 2022 à Saint-Léonard, au Nouveau-Brunswick
Photo : Gracieuseté : Orchestre philharmonique du Haut-Saint-Jean
À la demande générale après l'accueil chaleureux reçu l’année dernière, le Requiem acadien est de retour au Nouveau-Brunswick.
Il a été présenté par l’Orchestre philharmonique du Haut-Saint-Jean (OPHSJ
) samedi à l’église de Saint-Basile et est joué dimanche à l'église Notre-Dame-des-Neiges à Campbellton.Il s’agit d’une création unique. La musique est de Daniel Finzi et les textes sont écrits par Calixte Duguay.
Un requiem, habituellement, c'est en latin. Celui-ci est en français
, explique le ténor Éric Thériault, qui est avec la soprano Chantal Dionne l’un des deux solistes.
Calixte Duguay a fait des paroles plus poétiques
, poursuit le ténor originaire d’Anse-Bleue, qui résonnent avec la culture acadienne. Ils ont repris l'Ave Maris Stella — l'hymne national acadien — à deux endroits au début et à la fin, mais avec des paroles françaises.
« Il y a des clins d'oeil à tout ce qui a fait notre histoire en tant que peuple. »
Daniel Finzi, le directeur musical et artistique de l'Orchestre philharmonique du Haut-Saint-Jean, explique comment la dimension acadienne rend cette composition unique.
Un requiem
, dit-il, normalement, c'est un petit peu comme une messe musicale. Dans les requiems originaux, c'est des textes qui sont souvent en latin, qui sont pris de la Bible. Dans ce cas-ci, c'est des textes originaux. On va suivre la même forme, il va y avoir, par exemple, une introduction, un Kyrie, un Dies irae, Agnus Dei, Lux Æterna, donc les numéros traditionnels des requiems, mais les textes sont complètement différents, parce que c'est plein d'espoir, c'est plein de vie.
C'est non confessionnel, aussi, ça inclut tout le monde
, ajoute-t-il. Ça fait référence à L'Acadie dans son ensemble et, dans la musique, il y a beaucoup de rappels d'inspiration acadienne
.
Le Requiem acadien est né à l’occasion du 100e anniversaire de Saint-Léonard, dans le Madawaska.
L’oeuvre a été jouée pour la première fois en juin 2022 et a connu un franc succès.
L'accueil qu'on a eu était au-delà de nos attentes
, confie Daniel Finzi. Ç’a été une grande ovation, un grand encouragement. Beaucoup de gens nous ont demandé de le représenter. Des gens qui étaient là, surtout, mais aussi des gens qui l'ont manqué. On donne la chance à ceux qui l'ont déjà vue de le réentendre et à ceux qui l'ont manquée, de la voir pour une première fois.
Les musiciens sont principalement du Nord-Ouest
, mais aussi d’un peu partout, de Caraquet à Saint-Quentin, jusqu’à Rivière-du-Loup, au Québec, mentionne M. Finzi.
C'est très valorisant parce que quand on fait des créations, très souvent, c'est joué seulement une fois. Dans ce cas-ci, on le reprend pour une 2e et une 3e fois
, souligne-t-il.
En musique classique, souvent on met beaucoup d'effort à faire une prestation ou deux, puis après ça on remise ça, puis c'est refait 10 ans plus tard
, a renchéri le ténor Éric Thériault. Mais là d’avoir la chance de le faire une 2e et une 3e fois, de le présenter aussi à des publics qui ne l’ont pas entendu, je trouve ça très intéressant.
Le soliste ressent une grande fierté de faire découvrir l’oeuvre à nouveau. La musique classique
, observe-t-il, c'est une musique qui pendant longtemps, ne s'est pas renouvelée. Alors on faisait toujours les compositeurs du passé. [...] C'est important d'avoir des nouvelles oeuvres, d'autant plus que c'est une oeuvre acadienne qui résonne et qui rayonne.
C’est une belle oeuvre qui vaut la peine d’être entendue
, déclare-t-il.
D’après le reportage de Mathilde Pineault, avec des renseignements de Jérémie Tessier-Vigneault de l’émission La Matinale