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Bateaux en libre-service : une start up veut démocratiser la navigation de plaisance

Un homme dans un bateau

L'entreprise Skipperi a été lancée à Toronto en juin 2022 et veut s'étendre dans plusieurs régions du pays dans les prochaines années.

Photo : Radio-Canada / Rozenn Nicolle

Un an après son lancement réussi à Toronto, une entreprise de location de bateaux en libre-service prévoit de s'étendre au Canada, en mettant à la disposition de ses clients 450 bateaux dans les régions d'Ottawa, de Vancouver, de Montréal et de Toronto d'ici 2025. L’objectif de l'entreprise Skipperi est d’offrir une expérience simplifiée de la navigation de plaisance.

La jeune entreprise, qui a démarré en Finlande en 2017, loue des bateaux en libre-service pour permettre aux utilisateurs de profiter seulement des côtés positifs de la navigation de plaisance, explique le directeur général de Skipperi Canada, Keven Dextradeur, qui a lui-même fait l’expérience des contraintes liées à l’achat d’un bateau.

J’ai réalisé qu’il était difficile d'avoir accès à son propre bateau à Toronto, raconte M. Dextradeur qui a dû, entre autres, attendre plus de trois ans pour obtenir une place pour son embarcation dans une marina de la ville.

Un homme dans un bateau.

En arrivant à Toronto en 2016, Keven Dextradeur a réalisé à quel point il est difficile d'avoir un bateau dans une métropole. Il a dû attendre plus de trois ans avant d'obtenir une place dans une marina de la ville.

Photo : Radio-Canada / Rozenn Nicolle

Le milieu nautique est très difficile d'accès.

Une citation de Keven Dextradeur, directeur général de Skipperi Canada

Il faut s’assurer d’avoir son permis de bateau, de trouver le bon bateau, les assurances, un espace d'amarrage, l'entretien, l'entreposage, l'hivernage, poursuit M. Dextradeur pour qui tous ces éléments compliquent l’achat d’une embarcation, d’autant plus quand on est en métropole.

Quand Skipperi m’a approché pour assurer son expansion en Amérique du Nord, je savais que j'étais la bonne personne, raconte-t-il. Je me suis dit qu’il devait y avoir un modèle d'affaires qui devait exister pour simplifier cela et rendre l'accès à la navigation de plaisance beaucoup plus simple et beaucoup moins coûteux.

Des bateaux sur l'eau.

Actuellement, Skipperi possède une flotte de 40 bateaux sur les bords du lac Ontario, entre Pickering et Hamilton.

Photo : Radio-Canada / Rozenn Nicolle

Ce que propose Skipperi

L’entreprise finlandaise, qui s'est implantée à Toronto en juin 2022, propose à ses clients de s’occuper d'absolument tout ce qui est habituellement compliqué pour permettre aux plaisanciers de naviguer sans se soucier des démarches logistiques auxquelles doivent faire face les propriétaires de bateaux, comme l’entretien et l'entreposage de l'embarcation.

Pour un tarif mensuel de 475 $ durant la saison de navigation, de mai à octobre, vous pouvez utiliser nos bateaux quand vous voulez sans coûts autres que les frais d’essence, explique M. Dextradeur.

Il s’agit d’abord de passer son permis bateau, de suivre ensuite un cours pratique de deux heures sur l’eau, et d’obtenir, pour les plaisanciers de la Ville Reine, une licence pour circuler dans le port de Toronto. Tout ce processus se fait en quelques jours et ensuite, vous êtes prêts à réserver une embarcation.

Une application ouverte sur un téléphone.

Au total, l'abonnement à Skipperi coûte 2850 $ pour six mois, de mai à octobre.

Photo : Radio-Canada / Rozenn Nicolle

Toutes les étapes, depuis la réservation de l'embarcation jusqu'à la navigation, se font à l'aide d'une application mobile qui permet aux utilisateurs d'accéder à la marina et de récupérer la clé du bateau. Avant de lâcher les amarres, les plaisanciers doivent aussi envoyer une photo de l'embarcation pour faire un suivi de son état avant et après son utilisation.

Lors de la navigation, le capitaine du bateau a accès à une carte numérique sur le tableau de bord qui permet de s'orienter, et qui délimite notamment les zones aéroportuaires afin de connaître les limites de vitesse dans les différents secteurs.

L’expérience d’une utilisatrice

Tara McCarthy, une cliente de l'entreprise, assure que s'abonner à Skipperi est une des meilleures décisions qu'elle ait jamais prise.

L’année dernière, la Torontoise cherchait à louer ou à acheter un bateau pour l’été et a découvert le concept de Skipperi lors de ses recherches sur Internet.

Ce système me semble plus sécuritaire grâce au soutien de l’équipe [de Skipperi]. En tant que nouveau plaisancier, avoir une formation et pouvoir les contacter au besoin, c’est vraiment important pour moi et ça permet de profiter davantage [de mes sorties en bateau], remarque la Torontoise qui habite à quelques minutes des bords du lac.

Une femme dans un bateau.

Tara McCarthy aime naviguer sur le lac Ontario pour s'éloigner de l'agitation de la ville et profiter d'un moment de tranquillité.

Photo : Radio-Canada / Rozenn Nicolle

Lorsqu'elle a des pauses durant la journée, Tara McCarthy marche jusqu’à la marina, loue un bateau et navigue jusqu’aux îles de Toronto. C’est pratique, très relaxant et génial contre le stress, dit-elle en se réjouissant de quitter l’agitation de la métropole pour se connecter avec la nature.

La nouvelle capitaine de bateau, qui n'avait qu’une vague expérience de la navigation avant de s'abonner à Skipperi, profite de son abonnement pour inviter des amis à bord. Ils viennent avec de la nourriture, on s'organise un potluck et on déjeune sur le bateau, raconte-t-elle.

Ça procure un sentiment de paix et de liberté. Pouvoir s'éloigner de la ville et du travail pour trouver un peu de tranquillité et de solitude, je trouve ça super.

Une citation de Tara McCarthy, utilisatrice de Skipperi

Pour elle, la décision de louer plutôt qu'acheter un véhicule marin a été une décision facile à prendre parce que le prix d’un bateau à l'achat est énorme et que cela implique une série de contraintes, dit-elle en mentionnant, entre autres, les temps d’attente pour obtenir un espace dans une marina à Toronto et les coûts qui y sont liés.

[Avec la location,] la seule chose à laquelle je dois penser, c'est mes frais mensuels, et Skipperi s'occupe du reste, donc c’est beaucoup plus facile.

Un engouement pour la navigation de plaisance

Comme Mme McCarthy, de nombreux utilisateurs se sont laissés tenter par ce service de bateaux en libre-service.

Depuis le lancement du projet à Toronto l'année dernière, la flotte d'embarcations a été multipliée par quatre. Elle en comptait 10 en juin 2022, alors qu’elle totalise 40 actuellement entre Pickering et Hamilton, répartis à travers 8 points de location, dont 4 à Toronto uniquement, en raison de la forte demande.

D’ailleurs, Skipperi planifie d'avoir 155 bateaux dans la Ville Reine d'ici la fin de 2024.

Un bateau Skipperi amarré.

Skipperi a été créé en Finlande en 2017 et existe maintenant dans plusieurs pays d'Europe ainsi qu'en Nouvelle-Zélande, en plus du Canada.

Photo : Radio-Canada / Rozenn Nicolle

Au cours des dernières années, nous avons vu une augmentation significative des plaisanciers sur l'eau et des ventes record de bateaux, et de nouvelles plateformes comme Skipperi, ce qui signifie qu'il y a de plus en plus de monde sur nos eaux, souligne Transports Canada dans un courriel.

Même si nous aimons voir plus de gens profiter [de la navigation de plaisance et la pratiquer], nous les exhortons à le faire avec prudence, car il y a des risques encourus, poursuit l’organisme fédéral alors que la semaine de sécurité nautique a débuté samedi.

Une occasion pour la navigation de plaisance

De son côté, la directrice générale de l’association qui représente les produits de plaisance au Canada (NMMA) estime que cette tendance au partage de bateaux aide les plaisanciers de tous les niveaux à se lancer dans la navigation de plaisance, alors qu’ils n’auraient pas forcément eu l’occasion de vivre cette expérience.

Cela donne l'occasion à de nouvelles personnes d'avoir le plaisir d'être sur l'eau, poursuit Marie-France Mackinnon qui pense que la pandémie nous fait renouer avec le plein air.

On touche maintenant à un segment de la population qui n'aurait peut-être pas eu l’occasion d'aller sur l'eau et qui n'aurait peut-être jamais pensé s'acheter un bateau. C’est une nouvelle audience pour notre secteur, remarque-t-elle.

Vue depuis l'arrière d'un bateau à moteur.

Selon la NMMA, les ventes de bateaux à moteur neufs en 2022 ont été inférieures à 2021 en raison de l'incertitude économique.

Photo : Radio-Canada / Rozenn Nicolle

Mme Mackinnon mentionne par ailleurs le club nautique Freedom Boat à Toronto que 20 % des membres finissent par quitter pour acheter leur propre bateau, ce qui est une bonne nouvelle pour les fabricants de bateaux qui voient de nouveaux plaisanciers entrer dans le marché.

La directrice de NMMA souligne toutefois qu'en 2022, les ventes de bateaux à moteur neufs ont été inférieures à l’année record de 2021 en raison de l'incertitude économique notamment.

Elle ajoute que les ventes de bateaux à moteur en 2023 devraient être équivalentes à celles de 2022 et atteindre autour de 46 000 unités, ce qui représente environ 3,3 milliards $.

Avec les informations de Rozenn Nicolle

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