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Analyse

Le Canada et l’Ukraine : meilleurs amis, mais peu de bénéfice au sommet du G7

Justin Trudeau n’aborde pas la question de l’Ukraine dans ses tête-à-tête avec les dirigeants du Sud global, qui sont invités à Hiroshima en marge du G7.

Le premier ministre Justin Trudeau a rencontré Volodymyr Zelensky à Kiev, dimanche.

Justin Trudeau aime dire que le Canada est un allié indéfectible de l’Ukraine et que le président Zelensky est un « ami » et un « champion de la démocratie ».

Photo : via reuters / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SER

On peut s’attendre à ce que Justin Trudeau rencontre Volodymyr Zelensky au cours de la visite du président ukrainien en marge du sommet du G7 qui a lieu cette fin de semaine à Hiroshima, au Japon.

M. Zelensky, qui a accepté l’invitation du président japonais Fumio Kishida, l’hôte du G7, a atterri à Hiroshima samedi.

Il compte saisir l’occasion pour convaincre les pays industrialisés d’augmenter leur aide militaire et financière à l’Ukraine. Et pour cajoler les pays du Sud global, qui continuent d’être davantage tournés vers la Russie.

Dans le contexte de cette deuxième mission, le président Zelensky ne peut pas nécessairement compter sur l’aide du Canada pour préparer le terrain.

Justin Trudeau aime dire que le Canada est un allié indéfectible de l’Ukraine et que le président Zelensky est un ami et un champion de la démocratie.

Mais le premier ministre canadien n’a pas abordé la question de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ni la visite imminente du président Zelensky à Hiroshima lors de ses rencontres bilatérales avec le président de l’Indonésie, Joko Widodo, et le premier ministre du Vietnam, Pham Minh Chinh, en marge du G7, selon les comptes rendus officiels publiés par son bureau.

Une personne haut placée de la délégation canadienne au G7 a tenu à réduire les attentes à propos du rôle que le Canada peut jouer en coulisses afin de convaincre certains pays de prêter à tout le moins une oreille attentive au plaidoyer de Volodymyr Zelensky.

Je ne dirais pas que la mission principale du premier ministre dans ses rencontres bilatérales sera d’essayer de rallier du soutien pour Zelensky, confie cette source.

Pourtant, un des objectifs d’inviter des pays tiers au G7 est de convaincre le plus grand nombre de pays possible que l’invasion de l’Ukraine par la Russie doit être dénoncée sur la scène internationale.

Le bureau du premier ministre rappelle cependant que le Canada a été un des premiers pays à appuyer l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie et qu’Ottawa a fait de nombreuses contributions militaires et financières à Kiev.

Aide du Canada à l'Ukraine :

  • Un système de missiles surface‑air : 406 M$
  • Huit chars de combat Leopard 2 : 88 M$
  • 208 véhicules blindés : 92 M$
  • 76 caméras haute résolution pour drones : 100 M$
  • Lance-roquettes et grenades à main : 7 M$
  • Système d’obusier et munitions
  • Mission de formation militaire
  • Prêts totaux administrés par le FMI : 2 G$

L'ambivalence des pays du Sud

Les nations invitées au sommet du G7 à Hiroshima, comme l'Inde, le Brésil, l'Indonésie, le Vietnam, les îles Cook et les Comores – qui président l'Union africaine –, restent ambivalentes à propos de la guerre en Ukraine.

De nombreux pays du Sud global n’ont pas participé aux sanctions et continuent de faire du commerce avec la Russie. Ils n’ont pas condamné sans équivoque l’invasion de l’Ukraine, fait remarquer cette source canadienne.

Bon nombre d’entre eux dépendent de Moscou pour faire des affaires et s’approvisionner en énergie et en produits pour l’agriculture. Plusieurs se sont abstenus lors d’un vote à l’ONU qui condamnait les actions guerrières de la Russie.

Notre     dossier Guerre en Ukraine

Mais il semble que Justin Trudeau ait choisi de ne pas saisir l'occasion du G7 pour défendre la cause du champion de la démocratie auprès des dirigeants des pays réticents.

C’est clair que les grands pays en développement, comme l’Indonésie, l’Inde et le Brésil, doivent faire partie de la solution, reconnaît toutefois cette source haut placée de la délégation canadienne.

Elle insiste cependant pour dire que l’approche diplomatique sur la question doit être plus subtile.

Au lieu d'insister pour que ces pays dénoncent fermement les actions de la Russie, il faut trouver une autre façon de procéder, exprime cette source.

Durant ses tête-à-tête avec les pays du Sud, Volodymyr Zelensky fera valoir que le respect des frontières et la sécurité sont des principes qui doivent être respectés.

Si une grande nation essaie de rayer un plus petit pays de la carte et si la communauté internationale ne réagit pas, tout le monde est perdant.

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