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Politique 713 : Blaine Higgs contribue à la division, croient des parents

Le Nouveau-Brunswick va réviser une politique qui établit les exigences minimales pour que les écoles publiques soient sécuritaires pour les élèves, peu importe leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.

Lisa Leblanc en entrevue.

Lisa Leblanc est membre du conseil d'administration de Fierté Dieppe Pride.

Photo : Radio-Canada / Gilles Landry

Radio-Canada

Des parents dont les enfants font partie de la communauté LGBTQ+ dénoncent les propos controversés du premier ministre du Nouveau-Brunswick concernant la révision de la politique 713. Ils estiment que Blaine Higgs contribuent à la division et que cela pourrait mettre en danger la santé et la sécurité des jeunes.

Ils demandent au premier ministre d'abandonner sa révision de la politique et ajoutent leurs voix à celles de nombreux membres de la communautés LGBTQ+ qui craignent que cette révision ne mène à des reculs des droits des jeunes.

Lisa Leblanc est la mère de Benoit Dugas qui s'identifie comme fluide, c’est-à-dire que son genre n’est pas fixe et qu'il évolue avec le temps.

S’il n’en tenait qu’à Blaine Higgs, lorsqu’un enfant arrive à l’école et exprime le désir de changer de prénom ou de pronom, l'école devrait immédiatement informer les parents.

Protéger les enfants

Moi je suis complètement contre ça, dit sans détour Lisa Leblanc. C'est le cheminement de l'enfant. C'est pas l'avis du parent, c'est vraiment l'enfant.

Contrairement à ce que croit Blaine Higgs, la politique 713 — adoptée en 2020 par son gouvernement —stipule qu'un enfant peut s'identifier comme il le souhaite à l'école, sans que cela ne mène à un dévoilement forcé à la maison.

Je comprends que les parents ont la garde légale, renchérit Mme Leblanc. Mais si l'enfant n’est pas encore prêt, il faut respecter ça.

Benoit Dugas a 17 ans et est connu pour son personnage de Darling Delight, l'une des plus jeunes drag queens au Nouveau-Brunswick. La politique 713 ne touche pas les performances de drag dans les écoles, comme l'heure du conte drag, même si Blaine Higgs en parle lorsqu'il est question de la politique.

Benoit Dugas a 17 ans et est connu pour son personnage de Darling Delight. La politique 713 ne touche pas les performances de drag dans les écoles, comme l'heure du conte drag, même si Blaine Higgs en parle lorsqu'il est question de la politique.

Photo : Contribution

Un des objectifs majeurs de la politique 713 est de ne pas mettre en danger des jeunes qui sont en questionnement par rapport à leur orientation ou leur genre, et qui pourraient vivre du rejet ou des abus à la maison.

En ce sens, la politique 713 est, selon Lisa Leblanc, un avancement majeur et un avantage pour la génération actuelle, comparativement aux précédentes. Je vous affirme avec certitude que plusieurs de ces jeunes adultes n'ont pas eu le soutien familial, puis que, aujourd'hui, ils doivent justement consulter par rapport à des traumas reliés à leur développement, dit la mère, qui siège au conseil d’administration de Fierté Dieppe Pride.

Qu'est-ce que la politique 713

Entrée en vigueur en août 2020, la politique 713 (Nouvelle fenêtre) établit les exigences minimales afin que les écoles publiques soient des milieux sécuritaires pour tous les élèves LGBTQ+.

Cette politique assure notamment aux élèves le droit d'utiliser le pronom de leur choix, comme il, elle ou iel (pour les personnes non binaires) et la présence d'une salle de bain non genrée dans toutes les écoles. Elle fait aussi en sorte que les parents ne soient pas automatiquement informés si leur enfant utilise un prénom ou un pronom qui reflète son identité de genre.

Une autre mère du sud du Nouveau-Brunswick est reconnaissante envers la politique 713, qui a contribué au bien-être de sa fille. Cette mère a obtenu de Radio-Canada la permission de témoigner anonymement.

Je garde son identité confidentielle en raison de ce qui se passe présentement, ça augmente les conversations négatives, dit-elle.

Cette mère explique que dès qu’elle a communiqué avec l’école, c’était automatique  : le personnel scolaire savait comment interagir avec un jeune transgenre.

Un drapeau arc-en-ciel dans un pot de crayons.

Les écoles doivent être des milieux sécuritaires et inclusifs pour les jeunes de la communauté LGBTQ+, répètent des parents. (Photo d'archives)

Photo : iStock / Carlos Alberto Kunichek

Pour elle, si les choses se sont bien passées et que son enfant n’a pas été traumatisé : c'est grâce à 713.

Ça fait près d'un an qu'elle s'identifie transgenre fille, explique cette mère. Aussitôt qu’elle a discuté du fait qu'elle était confortable à en parler avec ses amis de classe et son enseignant, c'est elle qui s’est rendue à l'école et qui l'a dit : voici mon pronom, voici mon nom choisi avec lequel je veux me faire appeler.

L’école l'a supportée à 100 %, se souvient-elle. Je pourrais dire que le fait que mon enfant pouvait s'identifier de la façon dont elle se sent dans son cœur, dans sa tête, a fait en sorte que sa personnalité est ressortie. Tu pouvais voir une nouvelle personne, une personne qui était énormément confiante, heureuse.

Si ça n’avait pas été de la politique 713, je ne sais pas comment ça se serait déroulé à l'école. Je le sais pas, si elle s’était présentée en tant que fille, un matin, si les enseignants auraient su exactement quoi faire, déclare la mère.

Blaine Higgs fait la moue.

Blaine Higgs, premier ministre du Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau

Faut penser au fait qu'un enfant non-binaire ou un enfant transgenre a des difficultés à s'associer au corps auquel ils sont nés, avertit cette femme. D'entendre les propos du premier ministre de la province du Nouveau-Brunswick ajoute énormément de détresse à un enfant qui vit déjà beaucoup de stress par rapport à son identifié de genre.

Les conseils d'éducation du Nouveau-Brunswick et des représentants des districts scolaires francophone et anglophone rencontreront mardi prochain la sous-ministre de l’Éducation de la province. Le sujet de la révision de la politique 713 est à l'ordre du jour.

D’après le reportage de Nicolas Steinbach

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