L’UQAC déplore le refus élevé d’étudiants étrangers par Ottawa dans les universités

L'Université du Québec à Chicoutimi
Photo : Radio-Canada / Catherine Gignac
L’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) déplore le refus du gouvernement fédéral de près de la moitié des demandes d’étudiants étrangers dans les universités québécoises.
Cette information a été révélée jeudi par une étude de l’Institut du Québec, qui rapporte qu’Ottawa refuse 47 % des demandes de permis d’études aux étudiants étrangers acceptés par une université québécoise et qui ont été sélectionnés par Québec, en obtenant un Certificat d'acceptation du Québec.
L’un des motifs évoqués pour le rejet des demandes est la crainte que ces étudiants étrangers ne retournent pas dans leur pays d’origine à la fin de leurs études. Le taux de refus est également plus élevé chez les étudiants africains francophones.
Le Saguenay-Lac-Saint-Jean est la quatrième région qui reçoit la plus grande part d'étudiants étrangers en dehors de Montréal (12 %), selon l'Institut du Québec.
55 % de refus à l'UQAC
À l'UQAC, où le tiers des étudiants provient de l'international, le taux de refus a été de 55 % en 2021.
La directrice du service des communications de l'UQAC, Marie-Karlynn Laflamme, déplore ces nombreux refus et aimerait que le processus pour l'obtention d'un permis d'études soit simplifié par Ottawa.
Il y a énormément d'énergie investie dans l'accompagnement des étudiants pour qu'ils puissent compléter ces demandes-là, à la fois sur une base québécoise, puis ensuite sur une base canadienne. On travaille beaucoup avec les ministères, entre autres, pour accompagner ces étudiants-là, mais la simplification est souvent la clé, pour nous permettre d'avoir plus de temps à investir aussi ailleurs
, a-t-elle indiqué.

À l'UQAC, le taux de refus des étudiants étrangers par Ottawa a été de 55 % en 2021.
Photo : Radio-Canada / Gilles Munger
L’UQAC reçoit plus de 20 000 demandes d’admission par année d’étudiants internationaux.
Ça, ça veut dire que c'est 20 000 demandes à traiter quand même pour nous, puis de ces demandes-là, bien on n'est pas en mesure de savoir combien vont être effectivement acceptées, de celles qu’on a acceptées.
Une incohérence avec la volonté gouvernementale
La ministre québécoise de l’Immigration, Christine Fréchette, dénonce également la situation, qui va à l’encontre de la volonté de son gouvernement de privilégier l’immigration francophone.
Elle dénonce également le dédoublement du processus et espère que le gouvernement fédéral posera rapidement des actions.
Il faut faire des actions, il faut changer la donne de manière beaucoup plus rapide que ça a été le cas. Maintenant, il y a eu une légère amélioration. Mais, on est encore très loin de la note de passage du côté fédéral
, a-t-elle affirmé.

La ministre de l'Immigration, Christine Fréchette
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
La ministre Fréchette souligne que la situation a un impact sur certains programmes en région.
Vraiment, il faut que la donne change d’une manière beaucoup plus significative et rapide, parce que ça a un impact très important sur nos établissements d’enseignement, sur nos régions également, sur la survie, même, de certains programmes d’enseignement, particulièrement en région
, a-t-elle ajouté.
Une simplification demandée aussi par le Bloc québécois
Pour sa part, le Bloc québécois déplore que le gouvernement fédéral n’ait toujours pas appliqué les recommandations du rapport du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration pour simplifier le processus d'obtention de permis d'études pour les étudiants étrangers. Ce rapport a été déposé en mai 2022.
Le député bloquiste de Lac-Saint-Jean, Alexis Brunelle-Duceppe, a interpellé le gouvernement Trudeau pendant la période des questions jeudi à la Chambre des communes.
Il presse le fédéral d'appliquer la recommandation 15 du rapport.
Ce qu'elle disait en gros, la recommandation numéro 15, c'est que l'intérêt de rester au pays suite à l'obtention d'un diplôme ne vienne pas interférer avec l'émission d'un permis d'études. Donc si le gouvernement canadien, si le ministre de l'Immigration Sean Fraser, ne suit que cette recommandation-là, on viendrait de régler pratiquement 80 % des dossiers
, a-t-il soutenu, en entrevue.
D’après un reportage de Roby St-Gelais
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