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Faillite de l’agence de sécurité Neptune

Active en sécurité privée et en construction au Canada, l'entreprise laisse des centaines de travailleurs dans l’incertitude.

Robert Butler dans ses bureaux de Mississauga, en Ontario.

Le grand patron de Neptune, Robert Butler, lors d’une visite d’« Enquête » en caméra cachée.

Photo : Radio-Canada

L’agence Neptune, spécialisée en sécurité privée et en construction, est officiellement en faillite. La compagnie gérait des centaines de millions de dollars en contrats publics à travers le pays, pas plus tard qu’en février dernier.

C’est lors d’une audience au palais de justice de Québec que l’avocate de Neptune, Me Mélanie Martel, a dévoilé que c’était la fin pour l’entreprise. Neptune devait contester devant la Cour supérieure la décision de l’Autorité des marchés publics (AMP) de la bannir du secteur public. En raison de la faillite, la cause a été suspendue.

Aux prises avec des difficultés financières, Neptune Security Services inc. avait avisé le 8 mai ses créanciers qu’elle souhaitait leur faire une proposition et rester en activité. Or, l’entreprise a maintenant remis le contrôle de ses actifs à un syndic de faillite.

Une assemblée des créanciers aura lieu le 8 juin prochain.

Honte à vous!

C’est Radio-Canada qui a appris au syndicat des TUAC la faillite de l’entreprise. Les TUAC utiliseront toutes les ressources juridiques disponibles pour que ses membres soient payés, affirme le délégué syndical Craig Farrell, qui dénonce que l’industrie de la sécurité privée carbure aux travailleurs vulnérables payés au salaire minimum.

Le syndicat, qui représente des centaines d’agents de sécurité au Canada, tire à boulets rouges sur la règle du plus bas soumissionnaire qui a permis à Neptune de décrocher des centaines de contrats publics.

Nous disons aux différents paliers de gouvernement qui octroient constamment ces contrats au plus bas soumissionnaire : "Honte à vous tous!"

Une citation de Craig Farrell
Portrait de Badreddine Ahmadoun et Robert Butler.

Badreddine Ahmadoun et Robert Butler

Photo : Radio-Canada

Neptune est dans la tourmente depuis que l’émission Enquête a révélé que son grand patron – un homme qui dit s’appeler Robert Butler – utilise une double identité dans le cours de ses affaires.

Depuis, les coups durs s’enchaînent pour l'entreprise : résiliation de contrats, griefs collectifs pour salaires impayés, révocation de son permis d’agence de sécurité privée.

Au Québec, l’entreprise a mis fin à ses activités fin avril, laissant des centaines de travailleurs sans salaire. Ces agents étaient payés par des sociétés à numéro, ce qui pourrait compliquer leurs réclamations.

La compagnie utilisée par Neptune depuis le début de l’année, 13994929 Canada inc., n’est pas en faillite. Cette entité appartient à la mère de Robert Butler.

L’Autorité des marchés publics reproche à Neptune d’avoir omis de révéler que Robert Butler était le réel dirigeant de la compagnie. Dans les registres d’entreprises, la seule propriétaire et administratrice de Neptune est Hanane Outair, l’ex-conjointe de M. Butler.

Au cours des 10 dernières années, Neptune a décroché des centaines de contrats publics un peu partout au pays.

En plus d’être une agence de sécurité, Neptune est une entreprise de construction qui a touché des millions de dollars pour travailler sur des bases militaires canadiennes et pour le ministère des Transports de l’Ontario.

Son grand patron, Robert Butler – alias Badreddine Ahmadoun –, est aussi actif dans le secteur de l'immobilier avec l’agence Land/Max.

Le dossier Neptune en quelques dates :

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