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« Onde de choc » dans la communauté LGBTQ+ après des propos « alarmants » de Higgs

Blaine Higgs pense que les écoles devraient aviser les parents des élèves qui choisissent un prénom correspondant à leur identité de genre. Le premier ministre croit que les drag queens ne devraient plus faire l'heure du conte dans les écoles. Il a aussi déclaré ne pas savoir si l'homosexualité est un choix.

Les propos du premier ministre du Nouveau-Brunswick ne passent pas au sein de la communauté LGBTQ+. Des membres de la communauté et leurs alliés sont inquiets et choqués, alors que le débat sur la révision d'une politique concernant l'orientation sexuelle et l'identité de genre pour protéger les jeunes dans les écoles fait grand bruit.

Les propos de Blaine Higgs sont déroutants et alarmants, selon le directeur général des Rendez-Vous de la fierté Acadie Love, Christian Blanchard. Déjà, l’annonce de la [révision de la] politique 713 a été une grosse surprise pour nous […] Ça a créé une onde de choc et avec raison.

La politique 713 au N.-B.

Au Nouveau-Brunswick, la politique 713 établit les exigences minimales afin que les écoles publiques soient des milieux sécuritaires pour tous les élèves LGBTQ+.

Cette politique assure notamment aux élèves le droit d'utiliser le pronom de leur choix, comme il, elle ou iel (pour les personnes non binaires). Elle assure également la présence d'une salle de bain non genrée dans toutes les écoles.

Ce qu'avance le premier ministre montre un manque d’éducation, selon la responsable des communications de Fierté Dieppe, Caitlin Furlong.

Selon elle, Blaine Higgs exprime des opinions préconçues envers la communauté trans.

Une jeune femme lors d’une mobilisation devant une école regarde la caméra d’un air sévère.

Caitlin Furlong, responsable des communications pour Fierté Dieppe Pride, le 17 mai 2023.

Photo : Radio-Canada

Il parle comme si, pour un enfant, se faire appeler par un différent nom, ça serait comme un crime et qu’il faudrait que les parents soient au courant, s'étonne Caitlin Furlong.

Quand j’étais enfant, si j’avais dit à l’enseignante OK au lieu de Caitlin, peux-tu m’appeler Kate, on n’aurait pas été avertir les parents. Mais quand on parle d’un enfant trans, là ça devient une histoire, illustre-t-elle.

Inquiétudes chez les jeunes

Lors d’une marche pour la diversité et l’inclusion organisée par des élèves de Riverview, mercredi, les propos du premier ministre étaient sur toutes les lèvres.

Avec tout ce qui se passe présentement au niveau de la province, c’est le moment d’être unis, croit le président de la Fédération des étudiants et des étudiantes du Centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM), Étienne Bélanger.

Une question de sécurité

L’artiste multidisciplinaire Annabelle Babineau – aussi connue comme drag queen sous le nom Barb Wire –fait de la suppléance dans les écoles de la province. Elle y a souvent animé l'heure du conte en drag.

Elle juge les démarches du premier ministre comme dangereuses. Je ne pense pas qu’il comprend que tu es né gai ou transsexuel.

Une femme en visioconférence.

«Cette discussion qu'il y a eu aujourd’hui nous montre exactement que ce n’est pas une personne tolérante des autres », dit Annabelle Babineau, parlant de Blaine Higgs.

Photo : Radio-Canada

Malheureusement, ce n’est pas tous les parents qui sont des alliés ou qui sont gentils avec leur enfant, rappelle Annabelle Babineau. J’ai beaucoup d’amis qui ont complètement coupé leur famille de leur vie parce qu'elle était tellement homophobe et transphobe.

Caitlin Furlong, de Fierté Dieppe, précise de son côté que l’école est parfois le seul lieu où un jeune de la communauté LGBTQ+ peut être lui même s’il ne se sent pas en sécurité avec sa famille.

Si l’on commence à réviser cette politique-là puis qu’on ne laisse pas les enfants se faire appeler par leur nom préféré, on peut vraiment mettre en danger leur bien-être.

Une citation de Caitlin Furlong, responsable des communications pour Fierté Dieppe

Pour certains [jeunes], particulièrement en milieu rural, il peut y avoir beaucoup d’isolement, beaucoup d’incompréhension […] et une peur de la réaction des parents et de la violence à la maison, ajoute Christian Blanchard, qui habite à Caraquet.

Christian Blanchard a un air sévère. Il est à l’extérieur devant un bâtiment.

Le directeur des Rendez-Vous de la fierté Acadie Love, Christian Blanchard, dénonce les propos du premier ministre du Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada

Ça devrait vraiment être l’enfant qui fait les démarches pour que, quand il est prêt à faire son coming out, à faire sa sortie du placard, il puisse le faire comme il le souhaite, résume Étienne Bélanger.

Un débat qui ne devrait pas en être un, dit la fédération des jeunes

La Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick (FJFNB) croit aussi que le bien-être des jeunes est menacé lorsqu'on leur enlève le droit de changer de prénom à l'école sans que leurs parents en soient informés.

La présidente de la FJFNB, Clémence Langlois, qualifie les propos de Blaine Higgs d’inacceptables.

Rendu en 2023, on ne pense même pas que ça devrait être une question, ça ne devrait pas être un débat, dit-elle. Les écoles, c’est censé être un endroit d’inclusion.

Clémence Langlois est en entrevue à la station de Radio-Canada de Moncton. Derrière elle, des bureaux dans un espace ouvert.

La vice-présidente de la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick (FJFNB) Clémence Langlois, le 16 mai 2023.

Photo : Radio-Canada

Méfiante, la FJFNB compte surveiller le dossier de près. C’est vraiment important pour nous de continuer à éduquer le plus de personnes possible, dit Clémence Langlois.

Rendu en 2023, je ne vois pas pourquoi on irait à reculons par rapport à cela, conclut-elle.

Avec des informations d'Océane Doucet, de Nouemsi Njiké, de Karine Godin et de Michèle Brideau

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