Le député Dufour s’en prend à la Ville de Val-d’Or en plein conseil municipal

Le député provincial d'Abitibi-Est, Pierre Dufour, lors de son intervention à l'assemblée publique du conseil municipal de Val-d'Or.
Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry
Le député d'Abitibi-Est, Pierre Dufour, a vertement critiqué la mairesse Céline Brindamour lors de la dernière séance du conseil municipal de Val-d'Or, lundi soir.
M. Dufour se trouvait parmi les quelque 80 citoyens qui avaient rempli la salle du conseil pour exprimer à Mme Brindamour et aux conseillers leur colère face à l’augmentation de la violence et de la délinquance au centre-ville de Val-d'Or.
Le gouvernement est là pour donner des coups de main financiers, si possible créer des programmes et des choses comme ça. Quand je t’entends dire : "On n’a plus de moyens, mettez-nous en tutelle, le gouvernement va nous gérer", il faut faire attention à la manière dont on l’amène
, a mentionné Pierre Dufour, interrompu par les protestations de Mme Brindamour.
Je ne veux pas d’argent, je veux de la police
, a rétorqué plus tard la mairesse Brindamour.
Les enjeux de l'itinérance et de la délinquance au centre-ville de Val-d'Or font abondamment réagir des citoyens depuis l'appel à l'aide lancé par la Municipalité au gouvernement du Québec, jeudi dernier. Une manifestation contre la violence à Val-d'Or s'est d'ailleurs tenue vendredi soir dernier, tandis que l'administration municipale tente de ranimer son centre-ville.
Le député Dufour se dit pour sa part surpris par la sortie publique de la Municipalité, qui demande au gouvernement depuis jeudi d'assumer ses responsabilités
pour résorber le problème de la délinquance au centre-ville.
Je pense qu’on n’est plus dans la gestion par la tendresse, a-t-il ajouté sous les applaudissements de citoyens. Il faut que des mesures sérieuses soient prises, comme de la répression. Il faut trouver le moyen d’enfermer le fameux noyau de 25-30 individus qui font la crainte de tout le monde ici présentement.
Policiers abandonnés?
Le conseiller municipal Benjamin Turcotte a rappelé que la Ville de Val-d’Or ne demande pas au gouvernement de gérer
la municipalité, mais bien d’augmenter le nombre de policiers en service, notamment au centre-ville.
Je suis tout à fait d’accord, côté répression, on a besoin d’aide, a-t-il répliqué à M. Dufour. Je pense qu’on veut la même chose, vous et moi. Vous connaissez les différents champs de compétence. La sécurité publique n’est pas un champ de compétence de la Ville. C’est un champ de compétence provincial dans notre cas, car nous n’avons pas de force municipale.

La Ville de Val-d'Or demande l'aide de Québec, notamment pour l'ouverture d'un centre de jour destiné aux personnes en situation d'itinérance. Sur la photo, la mairesse Céline Brindamour et le conseiller Benjamin Turcotte.
Photo : Radio-Canada / Gabriel Poirier
Pierre Dufour a aussi profité de sa présence à l’Hôtel de Ville pour reprocher à la Ville de Val-d'Or d’avoir abandonné son corps policier dans la foulée du reportage d’Enquête diffusé en 2015 sur les abus allégués qu'auraient perpétrés des agents de la Sûreté du Québec sur des femmes autochtones.
Vous avez travaillé, depuis votre arrivée en poste, avec un tas de merde qui a été créé particulièrement depuis 2015 lorsqu’il y a eu l’émission Enquête, une émission bourrée de menteries, qui a attaqué des policiers très honnêtes. Ce reportage-là a gagné des prix, mais de l’autre côté, il a fait une scission entre le corps policier et la Municipalité, qui n'a pas protégé ces policiers-là par la suite
, a déclaré M. Dufour.
Le député caquiste a également pointé du doigt la commission Viens, qui aurait déclaré que les policiers de Val-d’Or racisaient les Autochtones
en leur donnant plus de tickets
. Ça aussi, encore une fois, la Municipalité n’a pas défendu le corps policier dans cette action-là. Il y a le titre de policier, mais ce sont des humains, et lorsque ces humains ne se sentent pas backés, ils font leur job au strict minimum
, a-t-il avancé.