Prévention des surdoses : une nouvelle ressource d’hébergement en dépendance à Gatineau
Le ministre délégué responsable des Services sociaux, Lionel Carmant (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
De passage à Gatineau, mardi, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a inauguré une nouvelle ressource d’hébergement en dépendance à Gatineau. Les premiers usagers seront accueillis jeudi.
Située sur le site de l’ancien Manoir Sainte-Marie sur le boulevard Lorrain, cette nouvelle infrastructure, créée en partenariat avec le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Outaouais et l’organisme le Domaine Perce-Neige, doit permettre d’aider les personnes dépendantes à se rétablir et à réintégrer la société.
D’une capacité de 78 lits, elle offrira un service 24 h sur 24 et sept jours sur sept aux personnes de Gatineau et des environs.
Ça va venir atténuer la pression qu’on vit actuellement
, a expliqué le ministre Carmant, en entrevue à l'émission Les matins d'ici, mardi matin. En ouvrant cette ressource d’hébergement en dépendance, il y en a qui vont pouvoir quitter, aller vers l’hébergement dépendance, puis vers un logement supervisé, ce qui va ouvrir des places au Gîte ami. On est en train de consolider la trajectoire.
Deux programmes seront principalement offerts : un service de thérapie de 20 semaines pour le traitement des dépendances et un programme d’un mois en réinsertion sociale, pour les personnes qui en ont besoin, dans un objectif de stabilisation résidentielle.
Le gouvernement espère ainsi améliorer les sorties d’établissement carcéral et rehausser le continuum de services en dépendance pour les personnes en situation d’itinérance, comme prévu dans son Plan d’action interministériel en Itinérance 2021-2026 (PAII).
C’est un problème que notre gouvernement prend très au sérieux et nous travaillons à mettre en place toutes les mesures prévues dans notre plan d’action pour soutenir celles et ceux qui ont besoin de nous
, a assuré le ministre Carmant par voie de communiqué.
Soulignant que la région fait face à une augmentation des conséquences associées à la consommation de substances psychoactives, notamment l’instabilité résidentielle
, le ministre Lacombe a invité celles et ceux qui vivent des conséquences associées à la consommation de substances psychoactives qui souhaitent amorcer une démarche à solliciter de l’aide et de l’accompagnement des professionnels
.
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Ce n'est pas une solution miracle, dit le CIPTO
Le directeur du Centre d'intervention et de prévention en toxicomanie de l'Outaouais (CIPTO), Yves Séguin, croit qu'il s'agit d'une bonne nouvelle et que cette ressource répond à un besoin pour certaines personnes
. Il est cependant moins optimiste que le ministre quant au réel impact sur les autres organismes qui viennent en aide aux personnes en situation d'itinérance et aux toxicomanes.
Croire que ça va désengorger d’autres types de ressources, surtout des ressources en itinérance, je n’y crois pas
, fait-il valoir. Il y a d’autres types de ressources qu’on doit avoir avant.
« De croire que les personnes qui sont en tentes ou au Gîte ami en ce moment veulent toutes aller dans un centre de traitement comme celui-ci, c'est de faire fausse route. »
La ressource d'hébergement mise sur l'arrêt complet de la consommation. Pour plusieurs personnes en situation d’itinérance, elles ne sont peut-être pas rendues là dans leur vie
, ajoute M. Séguin.
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l'Outaouais devra investir 600 000 $ annuellement pour assurer ces nouveaux services.
M. Séguin estime qu'il aurait été préférable de construire un plus petit centre à moindre coût. Ainsi, le CISSS
de l'Outaouais aurait été en mesure de financer des programmes complémentaires afin d'aller chercher une clientèle différente.Des fonds pour la prévention des surdoses
Un peu plus tôt dans la journée, le ministre responsable des Services sociaux a présenté le financement de 36,9 millions de dollars sur cinq ans annoncé dans le dernier budget pour prévenir les surdoses.
Les drogues illicites sont nombreuses et de plus en plus dangereuses. Nous devons adapter nos actions, continuer de les déployer de façon humaine et pragmatique, et investir plus de ressources pour mieux protéger les Québécoises et les Québécois
, a expliqué le ministre Carmant par voie de communiqué.
Le gouvernement estime que cet argent permettra d’augmenter l’intensité des interventions et de répondre aux préoccupations des organismes.
Le financement sera dirigé vers des organismes communautaires régionaux et locaux en vue de la consolidation et de la bonification de services tels que le déploiement de services de consommation supervisée et de vérification de drogues. Il vise également à augmenter le financement des partenaires communautaires nationaux œuvrant en recherche, en prévention, et en promotion et soutenir la mise en œuvre de la Stratégie 2022-2025, précise le gouvernement.
La partie allouée aux organismes communautaires va être significative, a assuré le ministre Carmant, en entrevue à l'émission Les matins d'ici.
Celui-ci n'a toutefois pas pu détailler la part de la somme annoncée qui sera consacrée spécifiquement à l'Outaouais.