Bilan des Olympiques de Gatineau : Louis Robitaille reste en poste
Louis Robitaille a convenu que les dernières semaines ont été difficiles pour lui, mais aussi pour sa famille.
Photo : Radio-Canada / Simon Lasalle
Les dernières semaines ont été difficiles pour l’entraîneur-chef et directeur général des Olympiques de Gatineau, Louis Robitaille. Depuis l’élimination des siens, les actionnaires ont mis du temps avant de confirmer qu’il demeurait en poste pour la dernière année de son contrat de quatre ans. Pendant ce temps, sa femme et ses trois enfants étaient exposés au « bruit extérieur » et à l’insécurité venant avec sa profession.
Je donne mon cœur à mon emploi, et je ne regarde pas le nombre d’années à mon contrat. Mais c’est pour ma famille que c’est difficile. C’est elle qui écope le plus de mon poste, qui voit tout le travail et tous les sacrifices
, a dit Louis Robitaille pour conclure la conférence de presse qui a duré près d’une heure, mardi.
Plus tôt, il avait avoué que ce n’était pas l’idéal
, mais qu’il était déterminé à rentrer au bureau chaque jour avec la ferme intention de prendre les meilleures décisions pour l’organisation.
Cette année, je n’ai pas été un bon père. Ça vient me chercher. [...] On fait [ce travail] pour leur donner la meilleure vie possible sans qu’ils aient un père [présent à la maison]. C’est tough.
Habituellement, une équipe procède au bilan deux ou trois jours après la fin de la saison. Cette année, les Olympiques ont mis 13 jours avant de convier les médias.
Le président, Norm MacMillan, et le directeur des opérations et des ventes, Dan Brunet, ont dit être bien conscients que l’attente a suscité beaucoup de questionnements auprès des partisans et des journalistes.
Les actionnaires ne pouvaient pas se rencontrer pendant la première semaine. Ils voulaient aussi prendre le temps de décompresser. Ça leur appartient. C’est leur business, et ils en gèrent d’autres
, a expliqué M. MacMillan pour défendre la décision du groupe.
La direction des Olympiques a fait le bilan d'une saison «exceptionnelle» sur la patinoire et dans les estrades, tout en convenant que l'élimination face aux Remparts fait toujours mal.
Photo : Radio-Canada / Simon Lasalle
Entre-temps, les actionnaires ont pris le temps de rencontrer Louis Robitaille, qui a préféré ne pas rentrer dans les détails de ces discussions qu’il préfère garder confidentielles. Celui qui a été embauché en 2020 a sans doute eu à élaborer sur son plan pour les prochaines années : prévoit-il amorcer une reconstruction dès maintenant, demeurer dans le camp des acheteurs en espérant remporter un championnat ou opter pour le statu quo?
Aux médias, il n’a pas dévoilé clairement son jeu de cartes. Je ne peux pas dire qu’on sera acheteur, et je ne peux pas dire qu’on sera vendeur.
Au passage, il a dit qu’il s’attendait à ce que ses quatre choix de première ronde de la cuvée 2020 soient de retour l’année prochaine. Il est ici question de Tristan Luneau, Noah Warren, Sam Savoie et Antonin Verreault. Ils veulent être ici et ils veulent gagner ici
, a-t-il commenté.
L’homme de hockey de 41 ans est bien conscient qu’il dispose de peu de choix au repêchage qui aura lieu à Sherbrooke, le 10 juin. Il a avoué être très agressif sur le marché des joueurs autonomes ontariens et américains, où il espère trouver quelques trésors cachés.
Tristan Luneau (8) et Samuel Savoie (93), deux des quatre premiers choix des Olympiques en 2020, feront leur dernier tour de piste dans la LHJMQ en 2023-2024. Ils sont repêchés respectivement à Anaheim et Chicago. (Photo d'archives)
Photo : Dominic Charette Photographe
Du mouvement à prévoir
En ce qui a trait aux joueurs de 20 ans, les candidats sont nombreux pour occuper les trois casiers disponibles. Tout comme les deux postes réservés aux joueurs européens. Il se peut aussi que les dossiers se croisent si jamais Louis Robitaille décide de conserver l’attaquant Marcel Marcel dans son alignement. Il occuperait ainsi les deux sièges.
J’y souhaite d’être repêché dans la Ligue nationale, mais il va passer l’été en Outaouais. Il sera au camp d’entraînement. On pourrait le garder, notamment parce que nos choix [au repêchage européen] sont tardifs et le bassin de joueurs a réduit
, a-t-il dit en faisant allusion au fait que les patineurs de la Russie et du Bélarus ne sont plus admissibles.
Marcel Marcel est devenu l'un des favoris de la foule du Centre Slush Puppie. Il aimerait, si possible, prolonger son aventure à Gatineau. (Photo d'archives)
Photo : Dominic Charette / Olympiques de Gatineau
Chose certaine, au moins un hockeyeur du Vieux Continent fera son apparition en Outaouais, puisque l’Allemand Haakon Hänelt jouera dans son pays natal dès l’an prochain.
Des décisions concernant les joueurs de 20 ans vont également dépendre du sort des attaquants Cam MacDonald et Alexis Gendron, respectivement repêchés à Tampa Bay et à Philadelphie, à savoir s’ils vont faire le saut chez les professionnels ou s’ils vont revenir à Gatineau.
Il y a aussi Olivier Boutin, Vincent Maisonneuve, Charles-Antoine Pilotte, Colin Ratt, Will Chisholm et Emerik Despatie. On aura des décisions à prendre.
Après deux saisons à Gatineau, Haakon Hänelt retournera en Allemagne, l'année prochaine. (Photo d'archives)
Photo : Dominic Charette Photographe
J’y pense tous les jours
Louis Robitaille a visionné les quatre matchs de la demi-finale face aux Remparts de Québec. Quatre batailles serrées, toutes à l’avantage des hommes de Patrick Roy. Pas pour s’infliger une douleur sur une plaie qui saigne encore, mais bien pour comprendre ce qui s’est passé et apprendre.
J’y pense tous les jours. La ligne [entre la victoire et la défaite] a été extrêmement mince. On a manqué un peu de finition
, a résumé l’entraîneur-chef.
Plus tôt, il a fait l’éloge, en compagnie de MM. MacMillan et Brunet, de la saison exceptionnelle
des Olympiques. Un dossier de 49 victoires en 68 matchs, une séquence de 21 victoires de suite, ce qui a eu pour effet de remplir les 5000 sièges du Centre Slush Puppie à plusieurs reprises.
On a eu toute une 50e saison. On a eu une dizaine de matchs à guichets fermés, on a battu notre record d’assistance… On a déjà vendu beaucoup d’abonnements de saison pour l’année prochaine. On a eu une très belle saison malgré la fin abrupte
, a énuméré Dan Brunet.
En 2023, les Olympiques ont eu du succès sur la patinoire et dans les gradins. (Photo d'archives)
Photo : Dominic Charette Photographe
Croyant aux chances de son équipe de remporter le trophée Gilles-Courteau, Louis Robitaille a obtenu l’aval des actionnaires, a-t-il assuré, pour boucler quelques transactions afin de mettre la main sur les attaquants Riley Kidney, Cam MacDonald et Alexis Gendron, ainsi que sur le gardien de but Francesco Lapenna.
Ces échanges ont rapporté leurs dividendes sur la patinoire, en plus de permettre au principal intéressé d’être en nomination pour le titre de directeur général de l’année.
Louis Robitaille ne sait pas s'il engagera un homme d'expérience ou un jeune loup pour succéder à Raphaël-Pier Richer. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jonathan Jobin
Ses succès sur la scène internationale à titre de membre du personnel d’entraîneurs d’Équipe Canada junior, qui a remporté l’or à Edmonton l’été dernier, lui ont aussi offert une nomination pour le titre de personnalité de l’année dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
Quoi qu’il en soit, les Olympiques devront assurément se trouver un nouvel entraîneur adjoint. L’un de ses acolytes des trois dernières saisons, Raphaël-Pier Richer, a fait le saut comme entraîneur-chef de l’Intrépide de Gatineau. L’autre adjoint, Darren Rumble, sera de retour. Quand j’ai été embauché, Darren est la première personne que j’ai appelée. Il est tout pour moi.
