Pratiquer la médecine vétérinaire au Québec, des années 1960 à 2000

Les vétérinaires ont fréquemment été appelés à expliquer leur travail à l'antenne de Radio-Canada.
Photo : Radio-Canada / Ed Bermingham
Connaissez-vous bien la profession de vétérinaire? Des reportages tirés de nos archives nous montrent l’évolution de la médecine vétérinaire au Québec ainsi que ses différentes facettes.
Comment aider un chien qui se mord constamment la queue? C’est la question que pose un jeune téléspectateur à l’équipe de l’émission À cœur ouvert du 30 mai 1958.

Le vétérinaire François Lévesque répond à la question d'un téléspectateur sur un chien qui se mord la queue. L'émission est animée par Madeleine Arbour et Gilles Pellerin.
Afin de mieux comprendre le mal du chien Bijou expliqué dans cette missive, les animateurs Gilles Pellerin et Madeleine Arbour reçoivent en studio le Dr François Lévesque.
S’agit-il d’un parasite? Ou simplement d’une habitude? Le directeur de la clinique vétérinaire d’Oka rappelle que la meilleure chose à faire est de présenter son chien au vétérinaire de quartier afin d’identifier son trouble.
On pourrait en venir à lui couper la queue. Une opération aisée et sans douleur, assure le vétérinaire. L’épagneul qui l’accompagne a d’ailleurs la queue raccourcie pour des motifs de standard et d’esthétisme. Moins nerveux, le fox-terrier a quant à lui été épargné.

La vétérinaire et animatrice Sylvie Lussier répond aux questions de deux jeunes collaborateurs sur la formation des médecins vétérinaires au Québec.
Sur les ondes de Radio-Canada, la vétérinaire Sylvie Lussier a largement contribué à faire connaître le métier de vétérinaire et la richesse du monde animal à l’émission jeunesse Bêtes pas bêtes +.
À la chronique vétérinaire de l’émission du 21 septembre 1992, l’animatrice expose d'ailleurs la formation requise pour pratiquer cette profession.
Le programme de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal est très contingenté, explique-t-elle aux jeunes collaborateurs Geneviève Dupuis-Thibault et Antoine Therrien.
Sur environ 500 demandes d’admission, seulement 70 candidatures seront retenues chaque année dans la seule université qui offre la formation au Québec.
Durant quatre années, les étudiants admis étudient à la Faculté de médecine vétérinaire située à Saint-Hyacinthe les différentes espèces animales, leurs systèmes et leurs maladies.
Des cours complémentaires sont aussi prévus au programme afin de leur permettre de choisir une orientation : animaux de compagnie, de laboratoire, de ferme, ou alors enseignement.
Dans sa pratique comme vétérinaire, Sylvie Lussier avait opté pour les petits animaux. Après Bête pas bêtes +, l’animatrice se dirigera toutefois dans l’écriture de fictions inspirées de cet univers, dont 4 et demi, L’Auberge du chien noir et 5e Rang à la télévision de Radio-Canada.

Reportage d'André Côté sur l'École de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe qui compte dorénavant plus d’étudiantes que d'étudiants aspirants vétérinaires.
L’émission Au jour le jour du 14 mars 1986 nous montre bien les transformations qu’a connues la profession de vétérinaire au cours du 20e siècle.
Dans les années 30, les vétérinaires ont traversé une période difficile avec l’avènement de l’automobile qui remplaçait les chevaux comme mode de transport.
D’une spécialisation autour de la traction animale, la profession a dû se réorienter vers l’industrie animale. Les industries agricole et laitière connaîtront au demeurant une expansion considérable dans les décennies qui suivront au Québec.
La médecine des grands animaux semble d’ailleurs la branche qui intéresse le plus les étudiants en médecine vétérinaire interrogés par le journaliste André Côté.
Son reportage nous laisse voir l’examen d’un veau qui s’est cassé une patte, d’une truie qui se remet d’une césarienne et d’un cheval qu’on attache soigneusement sur un lit mécanisé avant de l’anesthésier.
Le développement d’équipements et d’outils mécaniques permet dorénavant à des vétérinaires de tout gabarit d'exercer la médecine équine ou bovine.
La seule difficulté qui peut se poser en travers du chemin d’une femme vétérinaire qui souhaite pratiquer en milieu rural, souligne en 1986 le vice-doyen de la Faculté de médecine vétérinaire André Dallaire, c’est la mentalité de certains agriculteurs.
D’une poignée de femmes vétérinaires diplômées dans les années 60 et 70, la faculté de l’Université de Montréal est passée à un taux de plus de 50 % d’étudiantes dans ses rangs au cours des années 80.
J’ai été élevée avec des animaux. Je ne me suis jamais posé de questions. C'est ça que je voulais faire
, déclare une étudiante qui a dû s’y prendre par trois fois pour être admise au programme.

Reportage de Danny Lemieux et Catherine Varga qui accompagnent une téléspectatrice qui souhaite en connaître plus sur les soins vétérinaires prodigués dans les cliniques d'urgence au Québec. L'émission est animée par Bernard Derome.
Un autre phénomène marquant du dernier siècle est l’importance qu’ont prise les animaux de compagnie dans nos vies.
Vous serez peut-être surpris d’apprendre que près de la moitié des foyers québécois comptent au moins un animal de compagnie
, déclare l’animateur Bernard Derome en introduction de l’émission 5 sur 5 du 23 novembre 2003.
En 2003, ce sont environ 18 000 médecins vétérinaires qui sont à leur service dans la province.
À l’invitation de la téléspectatrice Caroline Landry, le journaliste Danny Lemieux présente un reportage sur les traitements poussés qui peuvent être réalisés dans les cliniques vétérinaires d’urgence.
Ils rencontrent le vétérinaire Thierry Asselin qui pratique à la clinique DMV ouverte jour et nuit ainsi que les fins de semaine afin de combler les horaires des cliniques vétérinaires de quartier.
Dans une clinique vétérinaire d’urgence, on n’effectue pas d’examens de routine. Les clients y arrivent avec leurs animaux qui ont besoin de soins d’urgence, d’être hospitalisés ou encore d’obtenir un diagnostic plus poussé.
La clinique DMV qui peut accueillir jusqu’à 50 clients dans une nuit est effectivement dotée d’équipements médicaux de pointe, en plus de donner accès à des spécialistes qui peuvent notamment procéder à des chirurgies orthopédiques.
Avec tous ses soins, la facture peut rapidement grimper : 2000 $ pour une résonance magnétique, 1000 $ par mois pour un traitement de chimiothérapie.
Une des caractéristiques du travail du Dr Thierry Asselin est qu’il doit être en dialogue constant avec le client afin de lui présenter les options possibles pour soigner son animal en lien avec les coûts des interventions qui sont régies par son code de déontologie.
Des décisions rapides devront ainsi être prises en tenant compte du bien-être de l’animal, de l’attachement à son maître, mais aussi des moyens financiers de ce dernier.
« Pour plusieurs clients, l’animal n’a pas de prix. »
Au Québec, cela représente une grande différence avec la médecine humaine où l’aspect financier n’entre généralement pas en ligne de compte.
Autrement, constate la téléspectatrice Caroline Landry en 2003, la médecine vétérinaire se rapproche de plus en plus de la médecine humaine avec des techniques et des instruments avancés, et de nombreuses solutions pour soigner notre compagnon animal.
En complément :