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Un mois d’immersion sociocommunautaire pour les recrues du SPVM

Les 100 premiers jours de Fady Dagher à la tête du Service de police de Montréal.

Fady Dagher s'adresse aux journalistes.

Le chef du SPVM, Fady Dagher, faisait le point sur les 100 premiers jours depuis son arrivée en poste, en janvier dernier.

Photo : Ivanoh Demers

Les nouveaux policiers engagés au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) bénéficieront à compter de l’automne d’une immersion de quatre semaines dans les divers milieux sociaux et communautaires de la ville avant d’entrer en poste.

Le nouveau chef du SPVM, Fady Dagher, en a fait l’annonce lundi lors d’une conférence de presse où il faisait le point sur ses 100 premiers jours à la tête du service de police de la métropole.

Le but de cette immersion est d’abord de permettre aux recrues d’entrer en contact et de se familiariser avec les différentes communautés, de mieux comprendre les problématiques de santé mentale, d’itinérance, de violence conjugale et de créer des ponts avec les intervenants et organismes sociaux qui œuvrent dans les rues de Montréal.

La première cohorte réservée au SPVM a officiellement été diplômée à l'École nationale de police du Québec à Nicolet.

Des recrues membres d'une cohorte réservée au SPVM à l'École nationale de police du Québec, à Nicolet.

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé, caméraman

Trop souvent, explique le chef Dagher, les premiers contacts qu’ont les recrues avec ces milieux se font en situation de crise, lors d’appels d’urgence où la tension est à son comble.

Ces quatre semaines d’observation et d’immersion doivent également permettre aux recrues qui ne viennent pas de Montréal de mieux s’imprégner de la réalité montréalaise.

À ce chapitre, soulignant au passage que la nouvelle convention collective prévoit une augmentation de 30 % du salaire des recrues, Fady Dagher a invité les nouveaux policiers à s’établir à Montréal afin de faire partie de leur environnement de travail.

Des policiers près d'une entrée de logement devant laquelle on voit plein de détritus et de vêtements qui jonchent le sol.

Les problèmes de toxicomanie et de santé mentale occupent de plus en plus de place dans le quotidien des patrouilleurs.

Photo : Ivanoh Demers

« On veut qu’ils soient mieux outillés, mieux équipés, avoir plus d’assurance pour faire face à la complexité humaine. »

— Une citation de  Fady Dagher, chef du Service de police de Montréal

Le chef de la police a ajouté en période de questions qu’une attention sera également apportée lors de cette immersion au contact des nouveaux agents avec les membres des communautés autochtones, de plus en plus présents dans les rues de la métropole.

Entrevue avec Fady Dagher, directeur du Service de police de la Ville de Montréal

Regarnir les effectifs

Outre la qualité de la formation offerte aux recrues, le SPVM doit également composer avec un important défi d’embauche de nouveaux agents.

En effet, en plus de la rareté de la main-d'œuvre, les rangs de la police de Montréal se sont dégarnis rapidement ces dernières années. Selon la Fraternité des policiers et policières de Montréal, le corps de police a enregistré 218 départs, dont 74 démissions en 2022. Du jamais-vu, aux dires du syndicat.

Pour remédier aux problèmes de rétention et de renouvellement des effectifs, le corps de police prévoit l’embauche de 310 à 350 policiers cette année.

Mais rien n’est sûr parce que le bassin est tellement limité, s’est empressé d’ajouter le chef Dagher.

De 2024 à 2026, le SPVM prévoit embaucher environ 225 policiers par année.

Afin d’attirer davantage de nouveaux policiers, des efforts salariaux – 20 % d’augmentation sur 5 ans – ont été consentis dans la dernière convention collective conclue avec les policiers.

Des ajustements et plus de flexibilité ont aussi été intégrés dans les horaires de façon à mieux accueillir les agents tout en permettant au SPVM de renforcer ses effectifs lorsqu’il y a des besoins accrus, notamment en soirée.

Fady Dagher marche dans un couloir, souriant.

Le chef du SPVM estime qu'il est urgent de regarnir les rangs de son corps de police.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Nous sommes maintenant parmi les grands corps de police les plus attractifs au Québec, assure Fady Dagher, 100 jours après son arrivée aux commandes.

Pour atteindre ses objectifs, le SPVM compte également faire davantage de place à des candidats issus des minorités visibles ou qui ont des parcours atypiques. À cette fin, le programme AEC pour attirer ces candidats est passé de 26 à 131 places, a annoncé le chef du SPVM. Ces nouveaux agents dont le parcours est plus social doivent entrer en fonction en septembre 2023 et janvier 2024.

Le chef du SPVM a également invité les policiers à la retraite à réintégrer les rangs en leur promettant une entière flexibilité d’horaire.

À la police de Montréal, la majorité des retraites se prennent vers 47 ou 48 ans, a souligné Fady Dagher.

On a tout à donner [à cet âge], estime-t-il. Au lieu d’aller le donner dans le privé ou ailleurs, on aimerait qu’ils reviennent joindre les rangs, partager leur expertise, nous donner un coup de main pour passer à travers les prochaines années.

La violence armée en tête des priorités

La question des effectifs est cruciale pour le SPVM, qui doit composer avec d’importants défis ces dernières années, dont la violence armée est sans contredit l’un des plus urgents.

Bien au fait des enjeux auxquels il fait face avec la prolifération des armes à feu dans les rues, Fady Dagher a déclaré que les équipes d’enquête spécialisées ne chôment pas et multiplient les frappes policières, les arrestations et les saisies d’armes.

Des membres des forces de l'ordre et de l'escouade canine sur le pas de la porte, prêts à investir les lieux.

Le SPVM multiplie les opérations de lutte contre le trafic d'armes à feu.

Photo : Radio-Canada / Mathieu Wagner

Depuis le début de l’année, nous avons effectué plus 107 arrestations en lien avec les armes à feu et nous avons saisi 249 armes à feu, a-t-il souligné.

Le chef du SPVM, qui a lui-même assisté à quelques-unes de ces opérations, s’est dit impressionné par le jeune âge des suspects qui sont parfois à peine âgés de 17 ou 18 ans.

En plus de ces actions, nous avons mis en place une dissuasion ciblée. Elle consiste à exercer une pression constante sur plusieurs personnes indépendamment de leur appartenance à tel ou tel groupe des personnes, dont le comportement nous indique qu’ils pourraient prendre part ou même être victime d’un épisode de violence armée.

Chaque arme saisie c’est presque une vie qui vient d’être sauvée. C’est aussi plusieurs appels au 911 de moins, a souligné le chef Dagher, qui reconnaît cependant que beaucoup de travail reste encore à faire.

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