L’achalandage à l’aéroport de Moncton est à 70 % de son niveau d’avant la pandémie
La relance dépasse les attentes, selon la direction, mais Moncton a néanmoins perdu des vols.

Des employées de Swoop, une compagnie aérienne à bas prix appartenant à WestJet. (Photo d'archives)
Photo : Reuters / Carlo Allegri
La vigueur des activités après le plus fort des perturbations causées par la pandémie de COVID-19 surprend agréablement les responsables de l’Aéroport international Roméo-LeBlanc du Grand Moncton, au Nouveau-Brunswick.
Le nombre de voyageurs ayant transité par cet aéroport a plus que doublé entre 2021 et 2022.
Il est passé de 177 040 à 468 841 passagers en seulement un an.
Les autorités aéroportuaires estiment que cela a fait augmenter de 53 % les revenus des vols et de l’aéroport.

L'Aéroport international Roméo-LeBlanc du Grand Moncton en juillet 2021.
Photo : Radio-Canada / Guy LeBlanc
Selon Luc Elsliger, président du conseil de direction de l’Aéroport international Roméo-LeBlanc du Grand Moncton, l’achalandage en 2022 se situe à environ 70 % de ce qu’il était en 2019.
En 2019, il y avait eu 674 406 passagers à l'aéroport de Moncton. Ce nombre avait chuté à 173 404 en 2020.
En 2023, on s'attend à ce qu'on aura à peu près de 85 % à 90 % du nombre de passagers qu'on avait avant la pandémie, en 2019. On voit vraiment que la demande a augmenté beaucoup et on est clairement sur la bonne voie
, a mentionné M. Elsliger.

Luc Elsliger, président du conseil de direction de l’Aéroport international Roméo-LeBlanc du Grand Moncton, vendredi.
Photo : Radio-Canada / Océane Doucet
Dans un communiqué publié vendredi, la direction de l’aéroport déclare que les résultats de 2022 ont dépassé les attentes
et juge que l’organisation se remet bien des effets de la pandémie
.
On a fini par dépasser nos attentes. On s'attendait à ce que le retour à la normale prenne beaucoup plus de temps
, a précisé Luc Elsliger en entrevue, vendredi.
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Malgré cette vision positive des choses, l'aéroport de Moncton a perdu des vols. WestJet vient de mettre fin à certaines liaisons.
Nous reconnaissons que le retrait des vols WestJet vers Toronto laisse un vide que l’on travaille très fort pour remplir
, a affirmé dans une entrevue, vendredi, Courtney Burns, qui est présidente-directrice générale de l'aéroport du Grand Moncton depuis maintenant un an.

Courtney Burns, présidente-directrice générale de l’aéroport international Roméo-LeBlanc du Grand Moncton, le 23 décembre dernier.
Photo : Radio-Canada / Océane Doucet
Il y a plus de sièges disponibles sur des vols partant de Moncton qu'en 2019, maintient Courtney Burns, et augmenter le nombre de places vers Toronto sera l'un de ses objectifs cette année, dit-elle.
Au plus fort de la saison touristique de l'hiver 2023-2024, Air Transat compte offrir une vingtaine de vols directs entre Moncton ou Halifax et des destinations au Mexique, dans les Caraïbes et les États-Unis. Et nous prévoyons également le retour, heureusement, des destinations soleil de Sunwing cette année
, a mentionné vendredi la PDGCourtney Burns.
Le président du conseil de direction, Luc Elsliger, espère quant à lui que le constat qui vient d’être dressé sur la remontée de l'achalandage puisse convaincre les compagnies aériennes de rétablir ou d'augmenter leurs services à Moncton. Une de nos priorités, c'est de s'assurer que nos passagers aient le plus d'options possibles
.
Le choix est roi
Je pense qu'avec la croissance de la population du Grand Moncton, l'aéroport est dans une bonne position pour la croissance des passagers et aussi le cargo
, a déclaré John Wishart, le PGD de la Chambre de commerce du Grand Moncton, rencontré vendredi en marge de l'assemblée générale annuelle de l'aéroport.

John Wishart, le PDG de la Chambre de commerce du Grand Moncton, vendredi.
Photo : Radio-Canada
S'il partage l'optimiste des dirigeants de l'aéroport pour 2023, la perte des vols de WestJet vers Toronto tempère toutefois son enthousiasme. Le choix est roi
, résume John Wishart.
Un aéroport est une infrastructure clé pour toute communauté en croissance. On a besoin de liaisons vers les centres urbains majeurs de l'Amérique du Nord et des bases solides au niveau du fret
, souligne-t-il.

Des cargaisons de homard vivant des Maritimes partent de l'aéroport de Moncton pour être livrées en Chine, en janvier 2020.
Photo : Radio-Canada
Entre 2021 et 2022, le service de fret domestique a fait un bond de 7 %, mais le volume de fret international a diminué de 1 %.
Selon la direction de l’aéroport, cela s’explique par le maintien de certaines restrictions internationales en 2022. Misant sur les exportations de homard vivant, dont la Chine est un grand acheteur, les autorités aéroportuaires croient que l’année 2023 sera excellente
pour le fret international, car la plupart des restrictions sont levées
.
D’après le reportage d’Océane Doucet