Fleuristerie : des fleurs de plus en plus locales
Champs de pivoines des Serres Maltais au Saguenay, « La semaine verte », 14 novembre 2009.
Photo : Radio-Canada
Chaque année, la fête des Mères est la journée la plus rentable pour les fleuristes. La très grande majorité des fleurs vendues au pays proviennent de l’étranger et transitent par la Hollande, mais depuis le début des années 2000, de plus en plus de fermes florales locales font leur apparition, comme en témoignent nos reportages d’archives.
La bourse des fleurs
Avant de réaliser de magnifiques bouquets et des compositions florales colorées, les fleuristes s’approvisionnent en fleurs auprès de grossistes.
Plus de 80 % des fleurs qu'on trouve habituellement dans le commerce viennent de l'étranger, souvent d'aussi loin que de Nouvelle-Zélande ou d'Afrique du Sud.
Elles transitent ensuite par la Hollande, où se trouve le plus important marché mondial, avant d'être expédiées ici.
Mine de rien, les fleurs coupées représentent un marché colossal de plusieurs milliards de dollars par année à travers le monde.
« À Aalsmeer, les camions affluent sur le Bloemenveiling, le plus grand marché de fleurs au monde. Les fleurs arrivent des Pays-Bas, grand producteur de fleurs en serre, mais aussi par avions entiers d’Israël et de plusieurs pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. »
Le 11 mai 2000 au Point, le journaliste Pierre Tourangeau présente le reportage La bourse des fleurs, tourné à Aalsmeer près d’Amsterdam, où se trouve le plus gros marché floral du monde.

Reportage de Pierre Tourangeau au sujet du milieu floral international, dont la Hollande est le plus grand exportateur de fleurs au monde. Visite des entrepôts, fonctionnement des enchères, témoignages de fleuristes. Réalisation : Johanne Bonneau.
Le bâtiment qui abrite le marché d’Aalsmeer a une superficie de 990 000 mètres carrés, ce qui représente près de 250 terrains de football. C’est l'un des plus vastes du monde. Les employés y circulent à vélo et dans de petits chariots. Plus de 17 millions de fleurs y sont vendues chaque jour.
Dans le reportage, nous pouvons voir à l'œuvre les courtiers de fleurs qui achètent les lots. Chacun d’eux est relié à des dizaines de grossistes internationaux.
Entre le moment où les fleurs arrivent à Aalsmeer en provenance de leur pays d’origine et celui où elles repartent pour leur destination finale, il ne s’écoule pas plus de 12 heures
, explique Pierre Tourangeau.
Produire des fleurs du Québec
Depuis le début des années 2000, des producteurs québécois tentent de se tailler une place dans le marché des fleurs coupées.
Le 27 mai 2001, La semaine verte a rencontré Reine Baron, productrice de fleurs coupées dans le canton de Granby.

Reportage de Rachel Brillant au sujet d’un couple de fleuristes de Granby qui a commencé la production de certaines fleurs comme les mufliers et les lys calla. Réalisation : Bernard Laroche.
La qualité des fleurs est très importante dans cette industrie dominée par des pays étrangers où les conditions climatiques sont plus favorables à la culture des fleurs.
En 2000, Reine Baron et son conjoint ont commencé la production de certaines fleurs comme les mufliers et les lys calla.
L’horticultrice explique que les horticulteurs québécois qui réussissent à faire leur place dans le marché ultra compétitif des fleurs coupées doivent être de bons gestionnaires et, surtout, cultiver la bonne variété de fleurs.
Même s'il vit dans une région plutôt froide, Gabriel Maltais a décidé de cultiver des milliers de fleurs sur les terres agricoles ancestrales.
Le 14 novembre 2009, La semaine verte présente un reportage sur Les serres Maltais, situées au Saguenay.

Reportage de Marianne Roberge au sujet de Gabriel Maltais, un producteur de fleurs au Saguenay qui possède des hectares de terres où il cultive une très grande variété de fleurs. Il explique la difficulté de percer le marché au Québec. Réalisation Michel Poirier.
Gabriel Maltais explique à la journaliste Marianne Roberge qu’il a fait son apprentissage par essais et erreurs.
L’horticulteur produit des milliers de fleurs dont il ne réussit pas toujours à vendre une grande quantité sur le marché canadien.
La variété de pivoines cultivées sur sa terre est impressionnante. Quelque 20 000 plants de pivoines sont hybridés sur place.
Les gens viennent faire un tour la fin de semaine, ils peuvent se promener dans les jardins et se faire composer un bouquet à leur guise
, raconte le propriétaire.
Comme les consommateurs sont de plus en plus sensibilisés aux impacts environnementaux du transport et de l’utilisation des pesticides, les fleurs locales ont de plus en plus la cote.
En 2021, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) répertoriait 50 fermes florales sur le territoire québécois.