Le Zoo de Calgary fête un succès de conservation en libérant sa 100e chevêche des terriers

La population des chevêches des terriers est en déclin constant au pays, selon un rapport de 2017 du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.
Photo : Fournie par The Wilder Institute
Une équipe du Zoo de Calgary vient de célébrer une victoire en matière de conservation : elle a libéré sa 100e chevêche des terriers, une espèce en voie de disparition vivant dans les Prairies et que le groupe s'efforce de protéger et de réhabiliter depuis 7 ans.
L’événement s’est produit la semaine dernière, dans un grand champ près de Suffield, en Alberta. Après la libération de l'oiseau, l'équipe a relâché 19 autres chevêches, ce qui porte le total à 119.
Cela demande beaucoup de travail pendant de nombreuses années. Et nous avons appris quelque chose de nouveau à chaque fois que nous avons relâché une nouvelle chouette
, confie Graham Dixon-MacCallum, écologiste et chercheur en conservation travaillant avec le Zoo de Calgary.
Il explique que le zoo a commencé ses efforts de conservation des chevêches des terriers en 2016 en utilisant un processus appelé head-starting
. Celui-ci consiste, à la fin de l'été, à retirer du nid la plus jeune chouette qui a le moins de chances de survivre. Le rapace est ensuite transporté dans un centre situé au sud-est de Strathmore, dans le sud de la province, où il reçoit des soins particuliers pendant l'hiver.
Dans la nature, les plus jeunes n'ont que 2 % à 3 % de chances de survie, selon le zoo.
Nous les relâchons à l'âge adulte, au printemps suivant, afin de les aider à éviter la première migration hivernale, qui est une période où le taux de mortalité est très élevé
, souligne M. Dixon-MacCallum.
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Une population en déclin au pays
On ne sait pas exactement combien de chevêches des terriers se trouvent actuellement à l'état sauvage au Canada, mais leur population est en déclin constant depuis quatre décennies, selon un rapport de 2017 du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.
Les chevêches des terriers étaient autrefois un élément commun du paysage des Prairies et de l'intérieur méridional de la Colombie-Britannique
, peut-on lire dans ce rapport. Elles sont maintenant rares dans l'ensemble de leur aire de répartition au Canada.
Selon Graham Dixon-MacCallum, l'un des facteurs à l'origine du déclin de l'espèce est la réduction du nombre d'animaux qui creusent des trous, car bien qu'on les appelle chouettes des terriers
, ces oiseaux ne creusent pas eux-mêmes les terriers. Des conditions météorologiques plus extrêmes pendant la migration, la perte d'habitat et des changements dans la prédation jouent également un rôle.
Les chevêches des terriers capturées par le Zoo de Calgary sont relâchées en couples reproducteurs chaque printemps. Elles sont d'abord placées dans un terrier artificiel rempli de souris, ce qui les aide à se réhabituer à leur environnement.

La 100e chevêche des terriers réhabilitée dans le cadre du programme du Zoo de Calgary et de l'Institut Wilder est relâchée près de Suffield, en Alberta, le 1er mai.
Photo : Fournie par The Wilder Institute
Succès de reproduction
L'espoir est qu’elles se reproduisent l'année suivante. Jusqu'à présent, le taux de réussite est de 80 %, les couples produisant chacun de 5 à 6 nouveaux hiboux, a indiqué M. Dixon-MacCallum.
Le zoo surveille certains des hiboux à l'aide de bracelets de cheville. D'autres hiboux adultes sont équipés de dispositifs de suivi pour aider les chercheurs à déterminer le nombre d'oiseaux qui reviennent après la migration hivernale.
Graham Dixon-MacCallum ne sait pas exactement ce qui se passerait si la chevêche des terriers disparaissait, mais il pense que chaque espèce a une valeur intrinsèque. C'est parfois difficile à exprimer, mais lorsque nous parlons d'une espèce entière, je pense qu'il m'est difficile d'imaginer en quoi elle n'a pas d'importance, plutôt que pourquoi elle en a.
Avec des informations de l’émission Calgary Eyeopener