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Les municipalités n’ont pas toutes la même vulnérabilité face aux aléas climatiques

Des déferlements de vagues.

Le rapport permet d’identifier où on peut offrir davantage de support à une population donnée. (Photo d'archives)

Photo : Gracieuseté : Daniel Côté

Un rapport produit par la santé publique du Bas-Saint-Laurent souligne que ce sont les populations les plus pauvres ayant déjà des problèmes de santé qui souffriront le plus des changements climatiques.

Ce sont les gens qui ont moins de moyens financiers pour être dans des résidences qui sont adaptées à ce qui s'en vient qui souffriront davantage, affirme le directeur de la santé publique du CISSS du Bas-Saint-Laurent, le Dr Sylvain Leduc.

L'étude a analysé trois composantes qui permettent d’évaluer la vulnérabilité de la population aux changements climatiques : l’exposition aux aléas climatiques, la sensibilité de la population et sa capacité d’adaptation.

Carte de la région administrtive du Bas-Saint-Laurent montrant le taux de vulnérabilité de la population aux aléas climatiques.

Vulnérabilité relative de la population du Bas-Saint-Laurent aux aléas climatiques.

Photo : Extrait du rapport Santé et adaptation aux changements climatiques au Bas-Saint-Laurent produit par le CISSS du Bas-Saint-Laurent.

Le Dr Leduc explique qu'en influençant l’une ou l’autre de ces trois composantes, nous agissons sur la vulnérabilité et nous limitons les effets négatifs sur la santé.

Il y a des choses pour lesquelles c'est plus compliqué. Lorsqu'on dit que les changements climatiques atteignent davantage les personnes plus âgées, c’est un facteur de risque qui ne peut pas changer, illustre-t-il.

Il indique cependant que le rapport permet d’identifier où on peut offrir davantage de support à une population donnée.

Portrait de Sylvain Leduc à l'extérieur, près des bureaux du CISSS du Bas-Saint-Laurent

« C'est sûr qu'on va devoir accentuer l'entraide, les services de support, les interventions », avance le directeur de la santé publique au CISSS du Bas-Saint-Laurent, Sylvain Leduc. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Sébastien Ross

Plusieurs indicateurs de santé ont été identifiés, notamment l’âge, le fait de vivre avec une ou des maladies chroniques, les habitudes de vie, le statut socioéconomique et le logement.

À titre d’exemple, Sylvain Leduc mentionne que, sur l'ensemble du territoire du Bas-Saint-Laurent, les problèmes de santé mentale ne sont pas répartis de façon égale.

Lorsque surviennent de grands bouleversements, comme de vastes inondations, ce sont des situations qui entraînent énormément d’anxiété.

Alors quand on part déjà avec des populations qui ont un cumul de facteurs de risques de santé mentale, c’est sûr que l’on va devoir accentuer l’entraide, les services de support, les interventions, conclut-il.

Il explique que l’analyse permet d’identifier les endroits où il y a des problématiques. Une fois cela fait, on doit au minimum s’assurer que les municipalités et les organismes communautaires concernés sont bien outillés.

C’est comme ça qu’on se prépare, estime-t-il.

Même si on ne peut pas changer les phénomènes climatiques auxquels on fera face, on peut changer la façon dont on va solidairement, ensemble, affronter ça, s’exclame-t-il. Ça donne du courage et ça diminue aussi l’anxiété. Quand on sait qu’on ne sera pas seul, qu’on est organisés, qu’il y a un plan d’action dans notre municipalité, on sait que si ça survient, on sera prêt.

Bien que les partenaires connaissent leur milieu et leurs vulnérabilités économiques, ils ne savent pas nécessairement que les changements climatiques viendront bouleverser ce portrait encore davantage. C’est notre responsabilité de les interpeller et de les outiller davantage, affirme le Dr Leduc.

Un autre rapport en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine

La direction de la santé publique en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine travaille sur le même dossier et déposera son rapport à l'automne, affirme le conseiller en santé environnementale à la Direction de la santé publique Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Louis-Charles Rainville.

Un des gros éléments qu'on veut creuser davantage, c'est l'impact de l'érosion sur la santé mentale, affirme-t-il.

Louis-Charles Rainville, conseiller environnemental, à la Direction de santé publique Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine

« On aide les CISSS à regarder comment favoriser le support psychosocial après les tempêtes », affirme Louis-Charles Rainville, conseiller environnemental à la Direction de santé publique Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Avec les défis liés à l’érosion et à la submersion côtières dans la région, il explique qu’à l'échelle de la population, on s'attend à voir plus d'anxiété, plus de problèmes, plus de fragilité et même une dégradation du tissu social dans certains cas.

Avec ce qu’on a vécu avec l’érosion et les inondations, parfois, il faut quitter le secteur. Cela peut amener des conflits et c’est difficile à vivre pour les personnes qui doivent être déplacées, explique-t-il.

Il y a aussi la peur qui s’installe quand, à chaque tempête, on peut recevoir des roches propulsées par les vagues dans les fenêtres.

C'est vraiment les aléas côtiers qui nous inquiètent le plus pour la région. [...] Notre attachement au territoire passe beaucoup par ce lien-là avec la côte, souligne-t-il.

Il espère que le rapport encouragera les partenaires et la population à se mettre en action. La recherche dit clairement que quand on est dans l’action, quand on travaille à notre échelle et qu’on a l’impression de contribuer, la santé se porte mieux.

Il participera notamment à une table ronde sur notre attachement émotif au territoire et sur la façon de l'habiter dans la perspective des changements climatiques, organisée par le Musée de la Gaspésie.

Avec les informations de Pierre Chapdelaine-de-Montvallon et d'Isabelle Lévesque

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