La Résidence St-Joseph de Pointe-aux-Outardes en difficulté

La Résidence St-Joseph, un centre d’hébergement pour personnes en situation d’itinérance à Pointe-aux-Outardes, a annoncé à Radio-Canada jeudi matin la fermeture de son établissement la semaine prochaine, faute de financement pour maintenir ses services. Elle s'est par la suite ravisée.

Lors de discussions plus tôt dans la journée, l'organisme communautaire signalait que huit résidents risquaient de se retrouver à la rue dès la semaine prochaine si un fonds d’urgence n’était pas trouvé à temps.

La Résidence St-Joseph a publié sur sa page Facebook un avis de fermeture, mercredi.

Toutefois, l'administration de la résidence est revenue sur ses propos en milieu d'après-midi jeudi. Alors qu'elle annonçait une fermeture de ses services lundi prochain, la Résidence St-Joseph maintiendra finalement ses activités.

Elle est toutefois forcée de suspendre dès maintenant les nouvelles admissions jusqu’à nouvel ordre, en raison de difficultés financières.

En 2021, le centre d’hébergement pour personnes en situation d’itinérance a également eu de la difficulté à joindre les deux bouts pendant plusieurs mois, jusqu’à ce que Centraide Haute-Côte-Nord–Manicouagan lui accorde un fonds d’aide spéciale.

La vice-présidente du conseil d'administration de la Résidence St-Joseph, Richère Gilbert, souligne l'importance de l'organisme pour plusieurs secteurs, même à l'extérieur de la Côte-Nord.

On est la dernière porte pour tous ceux qui se retrouvent dans la rue. On ne dessert pas juste Baie-Comeau, on a des gens de Sept-Îles et de Québec, explique-t-elle.

Cette année, l’organisme soutient avoir reçu une aide de près de 72 000 $ du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), qui est géré par le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord. Mme Gilbert estime le manque à gagner pour l'année à près de 100 000 $.

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L’équipe de la Résidence St-Joseph déplore une iniquité dans le financement du provincial entre les différents organismes en hébergement sur le territoire nord-côtier. Elle demande à Québec de lui fournir une aide d’urgence.

Ça fait trois semaines que l'électricité est fermée pour [économiser] de l'énergie, illustre la coordonnatrice de la Résidence, Nancy Lévesque. On est au bout du rouleau, à bout de souffle.

Une rencontre est prévue pour le 16 mai prochain entre l’administration et le député de René-Lévesque, Yves Montigny, ainsi que la ministre de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau, mentionne Mme Lévesque.

Le député Yves Montigny affirme travailler sur le dossier depuis plusieurs semaines. On veut trouver des solutions pérennes à long terme, dit-il d’emblée.

Ils ont été admissibles cette année pour la première fois au PSCOC, mais les montants sont jugés insuffisants, explique-t-il. M. Montigny précise toutefois que le programme est géré uniquement par le CISSS de la Côte-Nord et que les élus sont tenus de ne pas s’ingérer dans les décisions de l’organisation.

On ne peut pas favoriser un organisme avec ce programme, souligne le député de la CAQ.

On ne peut pas demander au CISSS de redistribuer différemment les montants.

Le député mentionne toutefois que son équipe travaille à trouver du financement additionnel récurrent pour maintenir les services de la Résidence St-Joseph.

On veut amener l’organisme à accueillir plus de personnes en urgence en santé mentale. C’est un organisme compétent situé à un endroit formidable, capable d’accueillir des personnes qui ont des besoins urgents, fait-il valoir. Je suis convaincu qu’on va réussir à y arriver.