Délinquance à Val-d’Or : la Ville réclame l’aide de Québec

La Ville de Val-d'Or est préoccupée par l'augmentation de la délinquance, mais aussi par les préjugés et les tensions sociales qu'elle entraîne dans son sillage. Sur la photo, la mairesse Brindamour et le conseiller municipal Benjamin Turcotte.
Photo : Radio-Canada / Gabriel Poirier
La Ville de Val-d’Or, qui tente depuis quelques années de résorber l’enjeu de l'itinérance, presse Québec d'agir contre la délinquance au centre-ville, se disant préoccupée par les tensions sociales que celle-ci entraîne dans son sillage.
C’est ce qui se dégage d’une conférence de presse tenue jeudi à l’hôtel de ville de Val-d’Or. La mairesse Céline Brindamour estime que l’enjeu de la délinquance dépasse le champ d’action de la Ville et demande au gouvernement du Québec de prendre ses responsabilités
.
L’itinérance était là, elle est encore là, mais il s’ajoute maintenant de la délinquance. C’est cette délinquance qui fait en sorte que nous réclamons l’aide des services sociaux et de la sécurité publique. C’est à leur tour de venir nous aider, car nous avons l’impression d’être à bout de nos ressources.

La délinquance entraîne des bris de toutes sortes au centre-ville de Val-d'Or.
Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard
La Ville de Val-d'Or demande aux autorités provinciales d’augmenter le nombre d’intervenants sociaux et de patrouilles policières à pied au centre-ville. Elle réclame également sans délai
l’ouverture d’un centre de jour destiné aux personnes en situation d’itinérance.
Mme Brindamour invite d'ailleurs le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, et le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, à se rendre à Val-d'Or pour mesurer la situation en personne, sur le terrain.
Une lettre réclamant l’intervention de leurs ministères leur aurait d'ailleurs été adressée plus tôt aujourd’hui (jeudi). La mairesse ajoute que le conseil municipal adoptera une résolution en ce sens lundi prochain.
Rassurer les citoyens…
Céline Brindamour espère qu'une éventuelle implication du gouvernement provincial rassurera les citoyens qui se sentent inquiets. Elle signale qu’ils sont de plus en plus nombreux à déplorer une augmentation de la violence verbale et de l’intimidation sur la voie publique, ainsi que du vandalisme et de la consommation d’alcool et de drogues.
Au centre-ville, c’est très dérangeant, reconnaît-elle. Il y en a qui viennent d’arriver et qui nous gâchent toute notre sauce. C’est important qu’on réagisse tout de suite. On est au mois de mai. On ne veut pas passer un été comme ça.
… Sans attiser les tensions
Comme la mairesse Brindamour, le conseiller municipal Benjamin Turcotte s’inquiète des tensions sociales que provoquent les enjeux de l’itinérance et de la délinquance, notamment sur les réseaux sociaux.
Je ne crois pas que [les discours haineux] qui circulent sur les réseaux sociaux soient représentatifs des valeurs communes de la population de Val-d’Or. J’ai confiance que cela ne représente pas la population
, mentionne-t-il.
Il est important de rappeler que, oui, nous avons conscience que le sentiment d’insécurité est répandu. On ne le remet pas en cause, mais je ne crois pas que nous puissions endosser tout ce qui se dit sur les réseaux sociaux.

Une image qui parle d'elle-même.
Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard
Ne pas confondre délinquance et itinérance
Préoccupée par la situation, Céline Brindamour enjoint la population à ne pas confondre itinérance et délinquance, et du même coup à se montrer tolérante.
Les itinérants ont le droit d’aller au centre-ville. Il ne faut pas l’oublier. Ce qu’on dit, c’est qu’ils doivent respecter la réglementation, comme de ne pas boire, de ne pas consommer et de ne pas déranger les citoyens. Nous demandons d’ailleurs la même chose à tous les citoyens de Val-d’Or
, souligne-t-elle.
J’invite les citoyens à venir eux-mêmes constater les efforts de la Ville au lieu de lire des choses qui font en sorte, inévitablement, qu’ils se disent : ''J’aurais donc aimé aller me promener au centre-ville, mais on dit que ce n’est pas sécuritaire.'' Je vous invite à donner une chance à la Ville et à tout le monde qui travaille pour améliorer notre sort.