Les grandes entreprises de boissons imposeront des frais de recyclage en Ontario
Le ministre de l'Environnement de l'Ontario revient sur sa promesse de bannir les frais de recyclage sur les boissons non alcoolisées qui doivent commencer le 1er juin.

Une association qui représente des producteurs majeurs de boissons comme Coca-Cola et PepsiCo prévoit d'imposer des frais de 1 ¢ à 3 ¢ sur toutes les canettes, les bouteilles et les cartons de boissons non alcoolisées produits en Ontario.
Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui
Les grandes compagnies de boissons devraient commencer à facturer des frais de recyclage pour les contenants de boissons non alcoolisées en bouteille, en canette ou en boîte à partir du 1er juin en Ontario.
Toutefois, on ignore encore s'ils seront ajoutés lorsque les consommateurs passeront à la caisse ou s'ils seront intégrés dans le prix des produits.
L'Ontario s'oriente vers la responsabilisation des entreprises qui produisent des biens de consommation pour les coûts de récupération ou de recyclage de leurs déchets.
L'organisation qui représente les principaux producteurs de boissons, la Canadian Beverage Container Recycling Association (CBCRA), réagit à ce changement en imposant des frais de 1 ¢ à 3 ¢ sur chaque bouteille, canette, carton ou boîte de boisson vendue en Ontario, à partir du 1er juin.
En avril, le ministre de l'Environnement de la province avait pourtant promis de bloquer ces frais, lors d'une conférence de presse. Cependant, aucune loi ne lui permet de le faire.

Le ministre de l'Environnement, David Piccini, s'était engagé en avril à empêcher l'industrie des boissons de facturer de nouveaux frais pour couvrir les coûts de recyclage des contenants de boissons non alcoolisées.
Photo : Radio-Canada / Sarah Law
Au lieu d'interdire les frais, le ministre David Piccini se borne à exhorter les producteurs à ne pas les refiler aux consommateurs.
Le ministre de l'Environnement demande aux producteurs de contenants de boissons non alcoolisées d'absorber les coûts.
Nous nous attendons à ce que ces grands producteurs de boissons paient le coût du recyclage et n'imposent pas de nouveaux frais aux consommateurs
, écrit le porte-parole de David Piccini, Daniel Strauss, dans un courriel.
Selon le ministère de l'Environnement, les producteurs devraient être en mesure d'atténuer les coûts supplémentaires pour les consommateurs en tirant parti de leur vaste expérience
.
Mais la Fédération canadienne des épiciers indépendants estime que ses membres n'auront pas les moyens d'absorber les coûts et qu'ils devront passer la facture aux consommateurs.
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Récupération de 80 % des contenants d'ici 2030
L'association des producteurs, qui représente des acteurs majeurs de l'industrie tels que Coca-Cola, PepsiCo et Refresco, estime qu'elle percevrait environ 80 millions de dollars par an en Ontario grâce à ces nouveaux frais.
Le groupe affirme que les frais aideront à financer 250 000 bacs de recyclage à travers la province ainsi que des campagnes de sensibilisation pour encourager le recyclage.
Le gouvernement provincial exige que l'industrie récupère 80 % de tous les contenants de boissons d'ici 2030.
Selon le rapport de CM Consulting publié en 2020, seulement 46 % des contenants de boissons non alcoolisées ont été détournés des sites d'enfouissement en Ontario en 2019.
L'association Canadian Beverage Container Recycling Association gère un programme semblable au Manitoba depuis 2011, où 72 % de tous les contenants de boissons sont maintenant récupérés, comparativement à 42 % au début de l'initiative.
Au Manitoba, les consommateurs doivent payer des frais de recyclage de 2 ¢ sur chaque achat de contenants de boisson scellés.
Selon les états financiers du programme dans cette province, 10,2 millions de dollars en frais ont pu être perçus en 2021.

Les contenants de boissons non alcoolisées ne sont pas consignés en Ontario.
Photo : Radio-Canada
La loi provinciale en Ontario ne dicte pas le montant des frais de recyclage et le gouvernement Ford ne perçoit pas l'argent.
La loi ontarienne interdit explicitement aux entreprises de présenter les frais comme étant imposées par le gouvernement, par exemple en les décrivant comme une taxe.
Le groupe Environmental Defense affirme que les frais imposés par les producteurs n'amélioreront pas le taux de recyclage des contenants de boissons non alcoolisées.
L'organisme demande plutôt un système de consignation similaire à ce qui est en place pour les canettes et les bouteilles de bière, de vin et de spiritueux.
Avec les informations de Mike Crawley de CBC