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Le ministre Seamus O’Regan rejette une résolution des militants sur la désinformation

Seamus O’Regan est assis à la table de presse.

Le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Regan.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

La Presse canadienne

Le gouvernement libéral souhaite s'attaquer au problème de la désinformation, mais cela n'inclura pas la réglementation du recours aux sources par des journalistes, a déclaré mercredi le ministre du Travail, Seamus O'Regan.

Celui-ci a fait savoir que le gouvernement ne bougera pas sur une résolution politique approuvée lors du congrès du Parti libéral fédéral, le 6 mai. Cette résolution pourrait mener à s'aventurer dans la réglementation des pratiques journalistiques, ce qui, selon M. O'Regan, n'est pas envisageable.

Nous ne permettrions jamais que cela devienne loi. Pas sous ma direction.

Une citation de Seamus O'Regan, ministre fédéral du Travail

Cette résolution parle de la montée de la désinformation, en particulier en ligne, et de l'impact négatif que cela a créé au chapitre de la confiance envers le gouvernement et les médias.

Le ministre appelle spécifiquement à lutter contre la montée de la désinformation grâce à des efforts qui consisteraient notamment à tenir les services d'information en ligne responsables de ce qu'ils publient et à interdire l'utilisation de sources qui ne peuvent pas être retracées.

M. O'Regan a rappelé que bien que cette politique ne s'adresse pas directement aux sources médiatiques, il pourrait y avoir des ramifications pour elles et, donc, pour la liberté de la presse.

Les réglementations exigeant que toutes les sources de matériel publié soient retrouvées pourraient être interprétées comme une restriction à l'utilisation de sources anonymes, par exemple.

Politique officielle du parti

Le premier ministre Justin Trudeau a également rejeté toute possibilité que cette résolution soit reprise par son gouvernement.

Celle-ci fera partie de la politique officielle du Parti libéral au cours des huit prochaines années, mais le gouvernement n'est pas tenu de la mettre en œuvre et le parti n'a pas à faire campagne à ce sujet.

M. Trudeau pose pour une photo avec une femme.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, pose avec des membres de son parti à Ottawa.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Catherine Evans, de Vancouver, membre du Parti libéral, a parrainé la résolution. Elle a affirmé lors du congrès que la désinformation pose un problème grave à notre démocratie et doit être combattue.

Lors du congrès, elle a mentionné aux journalistes qu'elle n'avait pas l'intention de les cibler avec cette résolution mais qu'elle s'attaquerait plutôt à la pléthore de sites en ligne qui font des déclarations sauvages sans aucune notion de l'origine de l'information.

Cette résolution faisait partie des 24 résolutions approuvées pendant le congrès. Certaines d'entre elles ont été accélérées jusqu'au vote final avant même le début du congrès, mais celle-ci a dû passer par un débat et par un vote initial dans un atelier sur les politiques avec un petit groupe de libéraux.

Le vote final du 6 mai aurait pu impliquer les 4000 libéraux inscrits au congrès, mais moins de 200 y ont participé. Le vote s'est fait à main levée.

Les 24 résolutions adoptées ont ensuite été classées par ordre d'importance par les membres du parti lorsqu'ils ont voté électroniquement pour le nouveau président du parti. La politique de lutte contre la désinformation s'est classée au dixième rang.

Cabinet partagé

Les préoccupations de M. O'Regan sont partagées par de nombreux membres du Cabinet, dont le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault.

Il a déclaré en français mercredi que les congrès politiques sont censés être l'occasion de débats vigoureux et que, parfois, les membres font les choses correctement. Toutefois, dans ce cas-ci, il pense que les membres se sont trompés.

Le ministre en complet parle à un micro.

Le ministre de l'Environnement du Canada, Steven Guilbeault.

Photo : The Canadian Press / Chad Hipolito

La députée libérale de Toronto Julie Dzerowicz a écrit sur Twitter qu'elle classait cette résolution au deuxième rang sur 24, derrière celle qui évoquait la création d'un revenu de base garanti.

Dans une entrevue mercredi, Mme Dzerowicz a déclaré qu'elle ne soutient rien qui puisse nuire à la liberté de la presse ou à l'intégrité journalistique, y compris la réglementation des sources utilisées dans les informations en ligne.

Elle a ajouté que la désinformation et la mésinformation sont deux de ses plus grandes préoccupations. Il s'agit également d'une chose dont elle entend beaucoup parler de la part de ses électeurs. Ça m'inquiète beaucoup, a-t-elle déclaré.

Les libéraux accusés de censure

Les résolutions politiques lors d'un congrès ne doivent pas être vues comme si elles allaient automatiquement être adoptées par le gouvernement, a-t-elle nuancé. Mais cette question soulève des inquiétudes au sujet d'un problème et doit mener à une discussion sur la façon de le résoudre.

M. O'Regan a dit réfléchir au fait que cette politique a été adoptée et qu'elle est immédiatement désavouée, ne sachant pas si les gens qui ont voté pour elle ont pleinement compris les ramifications qu'elle implique.

Les libéraux ont déjà été accusés d'avoir tenté de censurer des sites en ligne par le biais du projet de loi C-11, devenu loi le mois dernier.

La nouvelle loi vise à faire appliquer les dispositions relatives au contenu canadien imposées aux radiodiffuseurs ou aux télédiffuseurs traditionnels sur des sites en ligne comme YouTube ou Spotify lorsqu'ils diffusent du contenu commercial.

Les conservateurs l'ont qualifié de projet de loi sur la censure qui permettra au gouvernement de dicter ce que les sites en ligne peuvent et ne peuvent pas publier.

Cependant, les libéraux disent que ce n'est pas du tout ce que fait la nouvelle loi. Le gouvernement dit plutôt qu'elle veille à ce que les artistes canadiens reçoivent leur dû sur les diffusions en ligne au Canada.

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