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La lutte contre les cancers passe par une nouvelle génération de radiothérapie

Deux personnes observent le contenu d'un tube à essai.

François Bénard et Chengcheng Zhang (BC Cancer) observent la synthèse de peptides ciblant un cancer dans un tube à essai.

Photo : Fournie par Paul H. Joseph

Radio-Canada

Une équipe de chercheurs canadiens dirigée par l'Université de la Colombie-Britannique espère mettre au point des produits radiopharmaceutiques de précision pour transformer la façon dont sont soignés les cancers.

Ottawa a accordé 23,7 millions de dollars pour faire avancer ce projet.

La radiothérapie traditionnelle, qui est un élément essentiel et efficace du traitement du cancer depuis des décennies, s'appuie sur des rayons radioactifs intenses lancés depuis l'extérieur du corps.

Or, les chercheurs de l'UBC travaillent sur une nouvelle génération de radiothérapie, connue sous le nom de traitement radioisotopique, qui donne des doses de radiation très ciblées depuis l'intérieur du corps.

« C'est le Saint-Graal du traitement du cancer. »

— Une citation de  François Bénard, professeur de radiologie, Université de la Colombie-Britannique

Nous allons collaborer afin d'avancer une nouvelle classe de médicaments pour traiter le cancer [...] cette catégorie de médicaments s'appelle des radiopharmaceutiques , explique François Bénard, qui dirige également l'Institut de recherche sur le cancer de la Colombie-Britannique.

Les mains d'une personne qui manipule une seringue et un flacon.

Un procédé de traitement de chimie sous rayonnement.

Photo : Fournie par Paul H. Joseph

François Bénard précise que ces médicaments contiennent un atome radioactif qui peut repérer les cancers ou, si on change l'atome radioactif, traiter les cancers.

Le principe est assez simple : on prend une molécule qui est conçue pour se lier spécifiquement aux cellules cancéreuses. On regarde sur les cellules cancéreuses quelles anomalies sont là et [celles] qui ne sont pas présentes sur les tissus normaux.

« Des doses de radiations [seront distribuées] de façon sélective au cancer, en épargnant les tissus sains. Donc, c'est un traitement sélectif pour le cancer. »

— Une citation de  François Bénard, professeur de radiologie, Université de la Colombie-Britannique

Une technique innovante pour guérir le cancer

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Tuer les cellules avec précision

Les doses de radiations fonctionnent comme un dispositif de localisation. Elles utilisent des molécules spécialement conçues pour rechercher et injecter des isotopes radioactifs directement aux cellules cancéreuses, où qu'elles se trouvent dans l'organisme.

Ces composés radioactifs tuent les cellules cancéreuses avec une grande précision, tout en causant un minimum de dommages aux tissus sains environnants, comme l'explique François Bénard.

Les patients éprouvent ainsi moins d'effets secondaires.

Les mains d'une personne qui manipule une seringue et un flacon.

Un procédé de traitement de chimie sous rayonnement.

Photo : Fournie par TRIUMF

François Michel Boisvert, directeur de l'Institut de recherche sur le cancer de l'Université de Sherbrooke, confirme l’aspect novateur de cette technique.

En effet, cette technique consiste à prendre une molécule, un atome radioactif qu'on va coupler à un médicament et, lorsqu'il va être injecté dans le corps, va trouver la cellule cancéreuse, résume-t-il.

La radioactivité ciblera et détruira la cellule cancéreuse sur laquelle la molécule s’est attachée, alors que la chimiothérapie irradie aussi bien des cellules saines et cancéreuses, précise François Michel Boisvert.

Pénurie de radio-isotopes

L'équipe multidisciplinaire comprend notamment des chercheurs de l'Université de la Colombie-Britannique, de BC Cancer, du Centre canadien d'accélération des particules, de l'Université de Sherbrooke, de l'Université de Toronto, de l'Université de Laval et de l'Institut de recherche en santé Lawson.

Elle fait cependant face à une pénurie mondiale de radio-isotopes.

Les chercheurs expliquent que la réserve mondiale de l'actinium-225, un nouveau type de radio-isotope, équivaut à quelques grains de sable, ce qui permet de traiter à peine plus de 2000 patients par an.

Grâce au partenariat avec le Centre canadien d'accélération des particules, l'équipe envisage d’utiliser des cyclotrons pour produire des isotopes de qualité clinique en quantité suffisante pour approvisionner le Canada et le reste du monde.

Selon l'Agence de la santé publique du Canada, le cancer reste la principale cause de décès au pays, et deux Canadiens sur cinq recevront un diagnostic de cancer au cours de leur vie. Un Canadien sur quatre succombera à cette maladie.

Aves les informations de Sophie Chevance

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