Grève des chauffeurs d’autobus : les négociations sont toujours dans l’impasse

Des autobus de l'entreprise gatinoise Autobus Campeau sont toujours à l'arrêt. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Les discussions sont au point mort entre les transporteurs scolaires et les chauffeurs d’autobus membres de Teamsters Canada. Le syndicat dénonce le manque d’ouverture de la partie patronale.
Les chauffeurs des entreprises Autobus LaSalle et Bigras Transport sont en grève depuis plus d’une semaine. Ils ont entamé leur mouvement le 1er mai et ont été rejoints par leurs collègues de l’entreprise Autobus Campeau, mercredi dernier.
Depuis, près de 730 autobus scolaires sont à l’arrêt. La grève touche tous les centres de services scolaires de l’Outaouais, à l’exception du Centre de services scolaire au Cœur-des-Vallées.
Les syndiqués réclament de meilleures conditions salariales. L’offre du patronat est jugée insuffisante pour le moment.
L’employeur a du rattrapage à faire au niveau de son offre
, a estimé Denis Ouellette, agent syndical représentant les membres des Teamsters Canada affiliés à la section locale 106, en entrevue à l’émission Les matins d’ici, mardi. Ce qu’on tente, c’est de revaloriser la [profession] de chauffeurs, de la rendre plus attrayante pour assurer la pérennité de ces emplois. Présentement, on a plusieurs routes qui sont à découvert. La journée où nos gens éligibles à la retraite décideront d’y aller pour de vrai, je ne sais pas comment l’employeur va faire pour combler ces postes de chauffeurs.
Selon lui, les négociations sont au point mort depuis le déclenchement du mouvement de grève.
Il n’y a rien qui a bougé depuis la semaine passée
, a-t-il expliqué. J’ai, en fin de semaine, relancé l’employeur, je l’ai invité à revenir à la table de négociations pour qu’on reprenne les pourparlers, et ma demande est toujours restée lettre morte. J’ai toujours aucune nouvelle de l’employeur.
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Le représentant syndical a assuré que ses membres ne souhaitent pas que la grève s’enlise jusqu’à la fin de l’année scolaire.
On ne le souhaite pas, avec tous les inconvénients que cette grève cause aux parents et aux étudiants. Les chauffeurs désirent un dénouement du conflit de travail. Mais plus la situation perdure, plus les troupes sont motivées à maintenir leur ligne. Ça n’augure rien de bon. Moi, ce que je ne m’explique pas, c’est que, malgré les quatre tentatives que j’ai faites à l’employeur de revenir à la table de négociation, c’est toujours resté lettre morte
, a dit M. Ouellette.
Pour sortir de l’impasse, les parties syndicale comme patronale pourraient avoir recours à la conciliation en adressant une demande au ministère du Travail, a-t-il expliqué. Mais ce n’est pas une garantie de résultat, a ajouté M. Ouellette.
Le pouvoir des conciliateurs, c’est un pouvoir de convocation et non un pouvoir de résultats. Ils peuvent forcer les parties à s’asseoir ensemble, mais ils ne peuvent pas nous forcer à nous parler. Nous, on veut bien négocier avec l’employeur, mais clairement le message qu’il nous envoie ce matin, c’est qu’il n’a rien à nous dire.
Jointe par Radio-Canada, l’entreprise Autobus Campeau a refusé de commenter la situation. Au moment de publier ce texte, Autobus LaSalle et Bigras Transport n’avaient pas encore répondu à une demande d’entrevue.