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La girafe est capable de raisonnement statistique

Alvaro Lopez Caicoya donne à manger à une girafe dans une cage.

Le neuroscientifique Alvaro Lopez Caicoya avec des girafes du zoo de Barcelone

Photo : Université de Barcelone/Bibiana Álvarez

Radio-Canada

La girafe est capable de prendre des décisions sur la base d’informations statistiques, montrent les travaux de biologistes espagnols et allemands.

Réaliser des déductions statistiques est considéré comme une tâche intellectuelle demandant une capacité cognitive élevée. Pour cette raison, elle n’avait été testée que chez des animaux reconnus pour la taille de leur cerveau et leurs aptitudes intellectuelles, tels que les singes et les perroquets kéas (Nestor notabilis).

Dans leurs travaux publiés dans la revue Scientific Reports (Nouvelle fenêtre) (en anglais), des chercheurs des universités de Barcelone et de Leipzig ont voulu savoir si un animal doté d'un petit cerveau par rapport à sa taille pouvait aussi effectuer un raisonnement statistique.

Pour le neuroscientifique Alvaro Lopez Caicoya et ses collègues, la girafe constituait un choix idéal puisqu’il avait déjà été montré qu’elle pouvait distinguer différentes quantités, en plus d'évoluer selon une organisation sociale complexe, deux traits qui laissaient à penser qu’elle était capable d’une cognition complexe, malgré un cerveau relativement petit.

La carotte en récompense

Dans une nouvelle étude menée au zoo de Barcelone, le neuroscientifique Alvaro Lopez Caicoya et ses collègues ont testé cette capacité chez quatre girafes (Giraffa camelopardalis), deux mâles et deux femelles.

Nous avons présenté aux girafes différents ensembles de nourriture et les avons laissé choisir, explique Alvaro Lopez Caicoya de l’Université de Barcelone.

Dans une première série de tests, un expérimentateur présentait aux girafes deux contenants transparents dans lesquels se trouvaient des quantités différentes de leurs aliments favoris, des carottes, parmi d’autres légumes moins appréciés, des tranches de zucchinis.

Des contenants avec des quantités différentes de carottes et de zucchinis.
Agrandir l’image (Nouvelle fenêtre)

Échantillons de la nourriture présentée aux girafes.

Photo : Université de Barcelone

Ensuite, l’expérimentateur plaçait secrètement un morceau de nourriture de chaque récipient dans ses mains et laissait la girafe choisir entre les deux options.

L’expérience a été répétée 20 fois avec quatre girafes, en variant la quantité et la fréquence de la nourriture très appréciée et moins appréciée. Les girafes ont choisi le récipient le plus susceptible de fournir le plus de carottes, ce qui montre qu’elles ont intégré l'information visuelle donnée par les échantillons présentés.

Dans une deuxième série d’expériences, la quantité de carottes était la même dans les deux récipients, mais la quantité de tranches de zucchinis variait. Les girafes ont également fait le bon choix.

Dans une troisième série d’expériences, la quantité de tranches de courgettes restait la même, mais la quantité de carottes variait. Les girafes ont encore une fois fait le bon choix.

Comme les girafes ont réussi les trois tests, les auteurs de l’étude concluent qu'elles ont utilisé des inférences statistiques.

Les résultats combinés des trois tests permettent aux chercheurs d’établir que les girafes utilisent des fréquences relatives (raisonnement statistique) et qu’elles ne comparent pas simplement les quantités absolues de leurs aliments préférés.

Repères

  • La girafe est le plus grand mammifère du monde.
  • Elle atteint 5,7 mètres de hauteur, du sol aux cornes (18,7 pieds).
  • Sa population est de 68 000 individus à l’état sauvage.
  • Elle est présente dans 15 pays d’Afrique.
  • Elle est adaptée pour atteindre la végétation inaccessible aux autres herbivores.
  • Elle vit en moyenne 15 ans à l’état sauvage.
  • Ses prédateurs sont l’humain, le lion, le léopard, la hyène et le crocodile.

Le cerveau et le raisonnement

L'existence d'un tel raisonnement chez les girafes laisse à penser qu’il n’est pas essentiel d'avoir un cerveau relativement gros pour développer des compétences statistiques complexes, du moins chez les vertébrés (animaux dotés d'une colonne vertébrale).

En outre, les auteurs ont déduit que la capacité à faire des déductions statistiques était probablement plus répandue dans le règne animal qu’on ne le pensait jusqu’à maintenant.

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