La possibilité de délestage et les fusions au CIUSSS MCQ inquiètent un syndicat

Photo d'archives
Photo : iStock
Des services, notamment certains soins offerts en santé mentale et pour la jeunesse, pourraient être modifiés cet été à Drummondville, ce que déplore le Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec.
À partir du 18 juin, des centres d’activité seront fusionnés dans ce secteur afin de permettre un mouvement de personnel en vue de pourvoir les quarts de travail 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, affirme le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ). Cela pourrait entraîner des changements dans certains départements.
La présidente par intérim, Patricia Mailhot, craint que des services importants soient délaissés, notamment en santé mentale et dans le programme Famille-Jeunesse. La prévention, c'est tout aussi important que de donner les soins, parce que s'il n’y a pas de prévention, malheureusement, l'état des gens se détériore et la population se retrouve à consulter dans les centres hospitaliers
, explique-t-elle.
[La prévention], c'est pour éviter des drames comme il s'est passé avec la fillette de Granby, ainsi que la policière à Louiseville
, ajoute Patricia Mailhot.
Durant la période estivale, comme chaque année, le CIUSSS MCQ songe à modifier des offres de services, notamment afin de pouvoir offrir des vacances à son personnel.
L’agent d'information au CIUSSS MCQ Guillaume Cliche affirme qu’il pourrait y avoir des modulations de services cet été en fonction des besoins de la population et de la disponibilité de la main-d’oeuvre
. Il précise qu’à certains moments, il pourrait y avoir une baisse d’intensité de certains services
, par exemple des changements aux heures d’ouverture, mais que les services vont tous être offerts
.
Des changements qui inquiètent
Même si la mobilisation est plus discrète depuis quelques semaines, beaucoup de professionnelles de la santé vivent encore de la frustration et de l'inquiétude, selon le syndicat qui les représente.
Depuis le mois de février, le CIUSSS MCQ force des infirmières du territoire à travailler au moins une fin de semaine sur trois. La mesure, qui suscite de la grogne, est déployée graduellement et elle sera bientôt appliquée à tout le personnel infirmier.
Les fusions de centres d’activité, qui visent à donner au CIUSSS la latitude de déplacer le personnel d’un département à l’autre dans un même centre d'activité et qui seront mises en place le 18 juin à Drummondville, entreront en vigueur ailleurs sur le territoire cet automne.
Ces futures fusions de secteurs dérangent des infirmières qui craignent de devoir travailler dans des domaines qui ne leur sont pas familiers.
Le syndicat affirme continuer à essayer de trouver des solutions de rechange. Il a lancé un sondage auprès de ses membres pour connaître leurs idées et commentaires. Le tout sera remis à la présidente-directrice générale (PDG) du CIUSSS ainsi qu’aux ressources humaines.
Une trentaine de démissions, selon le syndicat
Une trentaine de professionnels en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec auraient remis leur démission dans le dernier mois en raison des changements d'horaire, selon le syndicat qui les représente.
Le CIUSSS MCQ et le syndicat ne s'entendent toutefois pas sur le nombre exact de démissions liées à la situation.
Patricia Mailhot affirme que, pour certaines, travailler dans un secteur qui n'est pas le leur était trop anxiogène
. Ça faisait trop longtemps qu’elles n'avaient pas travaillé [dans certains postes], elles voulaient offrir des soins sécuritaires et là, elles ne se sentaient pas aptes à le faire
, a-t-elle déclaré.
Toujours pas de rencontre avec M. Dubé
Par ailleurs, la présidente par intérim du syndicat est déçue que son organisation n’ait pas été contactée par Québec pour rencontrer le ministre de la Santé lors de son passage à Victoriaville. Le syndicat tente depuis des mois de se réunir avec Christian Dubé pour parler des changements d’horaires et de leurs répercussions.
Ne pas avoir eu de rendez-vous ou ne pas savoir que monsieur Dubé était ici en Mauricie et au Centre-du-Québec, ça nous a laissés perplexes un peu. Cependant, je suis très contente, car il y a trois infirmières qui ont réussi à avoir une entrevue avec lui en fin de journée, donc c'est des militantes qui suivaient tout ce qui se passait, parce qu'elles étaient touchées par les fusions, le délestage, et cetera.
Les membres du Syndicat des professionnelles en soin de la Mauricie et du Centre-du-Québec doivent se réunir en assemblée le 16 mai prochain.
D'après les entrevues réalisées aux émissions Toujours le matin et En direct, et avec les informations de Marilyn Marceau