Roquemaure veut accroître son autonomie alimentaire

Le village de Roquemaure, en Abitibi-Ouest. (Archives)
Photo : Municipalité de Roquemaure
L'alimentation est au cœur du Plan de développement d'une communauté nourricière qu'élabore la Municipalité de Roquemaure grâce à une aide financière du ministère de l’Agriculture du Québec.
Ce plan qui sera déposé en février 2024 va permettre aux citoyens d'obtenir certains produits alimentaires tout près de chez eux au fur et à mesure que des projets se développent.
C'est vraiment de s'assurer que l'ensemble de la population de Roquemaure ait accès à une alimentation saine chez elle, dans la communauté. Il y a un [problème] d'approvisionnement et, pour faire un tour à La Sarre, c'est 90 km, un aller et retour
, indique le maire Mathieu Guillemette, qui croit que ce n'est pas toujours évident pour les personnes à mobilité réduite ou pour les personnes âgées de faire le voyage.
L'idée est de proposer des projets pour développer l'agriculture urbaine et de proximité grâce à un système qui permettra d'atteindre l'autonomie alimentaire.
Au final, le Plan de développement d'une communauté nourricière, c'est un peu comme un mini-plan de développement d'une zone agricole, mais à l'échelle d'une localité, d'une musicalité. Ça va être porteur de plusieurs nouvelles initiatives ou de synergies
, ajoute le maire, qui précise que des rencontres de concertation avec les citoyens vont avoir lieu l'automne prochain.
Ce plan doit aussi inclure plusieurs acteurs de la communauté, dont des organismes et des entreprises locales.
Ils pourront proposer des idées de projets qui vont aider à offrir des produits alimentaires à des prix accessibles, ajoute le maire.
Il y a plusieurs maraîchers à Roquemaure, l'agriculture est bien présente. Historiquement, c'est le premier chantier coopératif agricole au Québec et c'est encore dans les mœurs. Toutefois, les infrastructures, la transformation ou les synergies ne sont pas en place pour assurer que les citoyens puissent manger ce qui pousse sur leur terre. Nous, on va essayer de favoriser cet environnement-là, de créer un terreau fertile pour le développement de ces initiatives pour contrer le désert alimentaire
, insiste le maire Mathieur Guillemette.

La municipalité de Saint-Camille.
Photo : Photo Facebook / Gracieuseté : Sylvain Laroche/Facebook
Saint-Camille, une communauté rurale de la MRC des Sources, en Estrie, a été une des premières à élaborer un projet similaire. Cette démarche a mobilisé toute la communauté.
Elle a permis de mettre en œuvre des projets qui favorisent la production locale pour répondre aux besoins alimentaires de la population.
Même l'école du village participe. Elle a lancé ses propres activités agroalimentaires, mentionne Olivier Brière, le directeur Corporation de développement socioéconomique de Saint-Camille.
La mise en place de bacs de jardin, l'aménagement nourricier dans la cour d'école, l'école a acheté un poulailler, les élèves ont fait différentes visites pour aider l'entreprise maraîchère à semer de l'ail, faire du ketchup avec les aînés du village. Récemment, ils ont incubé des œufs de poussins, puis ces poussins-là vont aller dans le poulailler
, indique le responsable.
Il précise que même la coopérative d'habitation pour les aînés a mis en place une cuisine collective avec les enfants.
Le plan qui s'échelonne sur plusieurs années va aussi permettre dès 2023 de démarrer un centre de conditionnement et de transformation agroalimentaire par la coopérative Cultur’Innov.
Ça va vraiment ouvrir énormément de perspectives de démarrage de nouvelles entreprises et c'est vraiment très intéressant de voir tout ça se déployer
, se réjouit Olivier Brière.

Mathieu Guillemette, maire suppléant de la Municipalité de Roquemaure.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Le maire de Roquemaure Mathieu Guillemette insiste pour dire qu'il est possible de lancer des projets avant même de déposer le plan en février prochain.
Il n'y a rien qui empêche, parallèlement à ça, de prendre des initiatives à l'intérieur de nos compétences municipales pour les saines habitudes de vie. On peut sous-entendre que l'alimentation en fait partie, alors on a l'opportunité de démarrer des initiatives qui vont se retrouver dans le plan d'action bien avant les le dépôt final des documents.