De l’argent mais pas de terrain pour le Centre de pédiatrie sociale de Québec

Le Centre de pédiatrie sociale de Québec a les moyens pour déménager, mais ne trouve pas de local.
Photo : Radio-Canada
Malgré un important soutien financier, impossible pour le Centre de pédiatrie sociale de trouver un édifice ou un terrain où déménager ses activités dans le quartier Lairet, à Québec.
Depuis trois ans, le Centre de pédiatrie sociale de Québec a un grand projet dans ses cartons: déménager dans un local mieux adapté à ses besoins. L’organisme loge dans les locaux du Patro Rocamadour depuis 2011. Il accompagne des enfants et des parents majoritairement désaffiliés du système de santé publique
.
Or, la demande pour ses services a bondi au cours des dernières années. Dans les 5 dernières années, on est passé à 250 environ à plus de 400 enfants qu'on suit. L'équipe a triplé également, on est passé de 7 à 21 personnes
, explique le directeur général du centre, Jean-Christophe Nicolas.

Le directeur général du centre, Jean-Christophe Nicolas, précise que la demande pour le genre de services offerts a explosé dans les dernières années.
Photo : Radio-Canada
En post-pandémie, les besoins en santé mentale ont augmenté énormément, donc les familles en situation de vulnérabilité ont encore plus de besoins
, ajoute-t-il.
Les locaux actuels ne sont pas assez grands pour accueillir la clientèle plus nombreuse… et ils ne sont pas toujours les plus adéquats. Une salle clinique, par exemple, donne tout juste à côté d'un gymnase. Les bruits qui en émanent peuvent effrayer les enfants en consultation.
De l’argent, mais pas d’espace
Pour son projet de déménagement, le Centre de pédiatrie sociale a reçu un important soutien financier de quelques bailleurs de fonds, dont le plus important est la Fondation Le Petit Blanchon. Ils sont prêts à soutenir l’organisme dans l'acquisition ou la construction de nouveaux locaux.
Si demain matin on a un terrain, demain matin on fait la première pelletée de terre
, illustre le directeur.
Seul problème: après des mois de recherches, aucun lieu adéquat ne semble disponible.
Il y en a quelques-uns, mais c'est beaucoup ciblé pour les entrepreneurs ou tout ce qui est condo […]. On est rendus juste à regarder des édifices ou des endroits qui nous intéressent, même si c'est pas à vendre puis on cogne à la porte
, déplore-t-il.
Afin de demeurer près des familles qui ont recours aux services du Centre, la direction ne souhaite pas déménager trop loin de ses locaux actuels. Elle a donc ciblé un quadrilatère dans le quartier Lairet, où réside 60 % de sa clientèle.

Une carte de la région concernée.
Photo : Radio-Canada
Le manque d’espace, un enjeu récurrent
La Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires constate que de nombreux autres organismes communautaires du Québec peinent à trouver des locaux adéquats et abordables.
Il y a des enjeux dans les grandes villes, pour faire des constructions neuves, dans les quartiers où les gens que les groupes rejoignent sont situés
, explique la coordonnatrice Marie-Andrée Painchaud.
Les groupes communautaires, comme les personnes qu'ils rejoignent, qui sont en situation de pauvreté ou qui sont marginales, de plus en plus, ces gens-là n'ont plus de place dans la ville […]. On ne peut pas compétitionner sur le marché avec les prix
, déplore-t-elle.
Elle souligne aussi l’importance pour un organisme de demeurer ancré dans un secteur géographique. Des fois aussi, les terrains qui sont possibles d'acheter, ou les bâtiments, ils sont loin des populations que le groupe rejoint. Souvent, c'est des groupes de quartiers qui sont vraiment intégrés dans un quartier, qui desservent des gens qui n'ont pas les moyens de se déplacer
, ajoute-t-elle.
Un devoir de l’administration
Le conseiller municipal dans Maizerets-Lairet et chef de l'opposition à la Ville de Québec, Claude Villeneuve, se désole du manque d’espace pour les organismes dans le secteur.
Comme administration municipale, on a un devoir de les accompagner
, croit-il.

Claude Villeneuve est chef du parti Québec d'abord (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Il estime que la Ville devra repenser la façon dont les organisations communautaires sont logées à Québec. On a un grand chantier à faire pour s'assurer que des organisations comme celle-là, qui sont tellement importantes pour notre filet social, puissent avoir les lieux pour être capables de donner leurs services
, explique-t-il.
Jean-Christophe Nicolas, quant à lui, ne perd pas de vue son projet de déménagement Ce n’est pas un stress, mais si on veut continuer à offrir des services adéquats, c'est sûr qu'on doit déménager
, prévoit-il.
La conseillère municipale responsable des dossiers communautaires à la Ville de Québec, Marie-Pierre Boucher, n’était pas disponible pour commenter ce reportage.