Agressions sexuelles : l’association étudiante de l’UBC attendra pour changer sa politique

L'Université de la Colombie-Britannique à Vancouver a été l'épicentre de la lutte contre les violences à caractère sexuel.
Photo : Radio-Canada / Alexandre Lamic
L''association étudiante de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC), reporte les changements qu'elle souhaitait apporter à sa politique en matière de lutte contre les violences à caractère sexuel en réponse aux vives critiques formulées par des étudiants et des organismes de défense des droits.
Les modifications proposées à la politique auraient permis à l'Alma Mater Society, l'association étudiante de l'Université, d’imposer des mesures correctives
à l'encontre des personnes qui font de fausses allégations. La fréquence des révisions des politiques serait aussi réduite. Elles seraient obligatoires tous les trois ans, plutôt que tous les deux ans actuellement.
Les vives réactions suscitées par cette proposition incitent toutefois l'association à organiser des consultations plus approfondies.
Un « recul », disent des opposants à la réforme proposée
L’organisme national de défense des victimes de violences à caractère sexuel Étudiant.e.s pour une culture du consentement affirme que ces changements constitueraient un recul
pour les survivants sur le campus et pourrait décourager les dénonciations, comme l'explique sa responsable de la sensibilisation, Kelsey Friesen.
Laisser entendre que les personnes qui racontent leur histoire l'inventent minimise le problème en question.
Elle ajoute que les modifications suggérées ne respectent pas les normes que l’association étudiante a elle-même exigées de la part de l'Université et du gouvernement provincial. Ces normes incluent la protection des survivants pour éviter que les accusés n’entrent en contact avec eux, des délais raisonnables dans le processus de plainte et des protections contre les ordonnances de non-divulgation.
La présidente sortante de l’AMS se défend
La présidente sortante de l'AMS, Eshana Bhangu, dont le mandat s'est achevé le 30 avril, a déclaré que les changements proposés reflétaient « l’esprit » de la majorité des 11 principes de l’organisme Étudiant.e.s pour une culture du consentement, dont l'association est signataire.
Elle s'est aussi défendu de ne pas avoir respecté le préavis de 48 heures exigé pour organiser une assemblée étudiante sur la question et de n'avoir fourni les documents concernant les modifications que six heures avant l’assemblée. Ces retards étaient dus à la fin de session chargée et à l'arrivée en poste de la nouvelle présidente, a-t-elle soutenu. L'association a aussi refusé que la nouvelle présidente, Esmé Decker, soit interviewée.
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Le nombre de cas d’inconduite sexuelle signalés augmente à l'UBC
Le nombre de cas d'inconduite sexuelle signalés à l'Université de Colombie-Britannique a explosé, selon un rapport du bureau d'enquête de l'établissement, qui date de 2021.
La directrice des enquêtes, Carly Stanhope, explique que, s'il est difficile de déterminer les causes exactes de ce passage de 30 à 55 cas signalés, l'augmentation pourrait s’expliquer par le fait que les étudiants se sentent plus à l'aise de signaler des cas d’inconduites sexuelles.
En réponse à l'augmentation du nombre d’appels et de visites, le centre de soutien aux victimes d'agressions sexuelles de l'UBC a d’ailleurs augmenté son budget.