La survie de l’École Mathieu de Gravelbourg dépend d’étudiants étrangers

L'École Mathieu de Gravelbourg compte 14 élèves : 11 d'entre-eux proviennent de l'étranger et 3 de Gravelbourg et des environs, selon la direction de l'École.
Photo : Radio-Canada
Dans sa tentative de maintenir en vie l’École Mathieu de Gravelbourg, une délégation du Conseil des écoles fransaskoise (CÉF) a effectué plusieurs rencontres à la mi-avril, notamment avec le président du Burundi en Afrique de l'Est, dans le but de recruter des étudiants francophones, selon le directeur général du CÉF Ronald Ajavon.
En 2021, la survie de cette école secondaire fransaskoise ne tenait qu'à un cheveu : un seul étudiant y était inscrit.
Puis, l'école a commencé à accueillir au compte-gouttes des étudiants à l'international. Ils sont arrivés du Cameroun, du Burkina Faso, du Burundi.
Au total, 11 nouveaux étudiants ont donc déposé leurs valises à Gravelbourg depuis le mois d'octobre dernier.

Zalissa Behem fait partie des 10 nouveaux résidents qui étudient et vivent à l'École Mathieu de Gravelbourg.
Photo : Radio-Canada
C’est le cas de Zalissa Behem qui est originaire du Burkina Faso. Elle est arrivée il y a deux mois grâce à sa sœur qui a entendu parler des écoles fransaskoises en Saskatchewan.
Moi je voulais venir au Canada depuis longtemps parce que je me suis dit que le Canada est un pays où l’éducation est bien et tout
, explique la jeune femme de 17 ans.
Même chose pour Cécilia Tougma, qui est arrivée il y a quatre mois et termine maintenant sa 11e année. C’est grâce à sa tante qui habite à Ottawa qu’elle a appris l'existence de l’école dans la communauté de Gravelbourg, à près de trois heures de route de Regina.
Ainsi, en ajoutant trois autres étudiants locaux fransaskois, l'école compte maintenant 14 élèves, de la 8e à la 12e année.
Le directeur de la vie étudiante Claude-Jean Harel, qui faisait partie de la délégation au Burundi à la mi-avril, voit donc d’un bon œil le recrutement à l’international.
Pour lui, c’est à travers la promotion de l’éducation fransaskoise que la survie d’établissements scolaires comme l’École secondaire Mathieu à Gravelbourg pourra être assurée.
[Les familles] entendent parler du Conseil des écoles fransaskoises par l’entremise des démarches qui ont été faites. Il y a eu de la sensibilisation à l’offre éducative, c’est quelque chose qui se déroule depuis un bout de temps et qui commence à porter fruit maintenant
, explique-t-il.

Claude-Jean Harel est enseignant à Gravelbourg et directeur de la vie étudiante depuis quelques semaines. Il fait parti des membres du CEF qui se sont rendu au Burundi.
Photo : Radio-Canada
Une mission de promotion et de recrutement qui semble faire œuvre utile. Pourtant, Radio-Canada en a appris l’existence par l’entremise de médias burundais.
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Lorsque questionné sur le manque de communication quant à cette mission dont le CÉF semble pourtant être fier, le directeur de la vie étudiante botte presque en touche.
Ça [le fait de mettre de l’avant une telle mission] c’est votre interprétation.
De son côté, le directeur général Ronald Ajavon a reconnu qu’il y avait eu un manque de transparence, qu'il explique par le peu de préavis avant le départ.
Le voyage s'est passé très vite, il fallait organiser ça dans quelques jours rapidement et nous n'avons pas eu le temps de communiquer.
Zone grise autour du programme d’agriculture
La délégation du CÉF avait également pour mission d'établir un partenariat avec le Burundi, notamment pour la mise sur pied d’un programme qui permettrait aux jeunes d’en apprendre plus sur les techniques agricoles de la province.
Les échanges ont porté sur les besoins éducatifs du Burundi, notamment en préparation à des carrières en agriculture. Ces domaines d’apprentissage peuvent être intégrés aux cours d’Arts Pratiques et Appliqués (APA) du CÉF
, peut-on lire dans un courriel du CÉF envoyé le 24 avril à Radio-Canada.
Une information que le directeur de la vie étudiante n’était pas en mesure de valider.