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Les étudiants à temps partiel peuvent espérer avoir accès aux bourses Perspective

La ministre de l’Enseignement supérieur a indiqué que des ajustements au programme de bourses incitatives seraient apportés une fois qu’elle aurait en main des données permettant de brosser un portrait plus complet de son efficacité.

Une foule de personnes, de dos, portant des mortiers.

Le programme de bourses Perspective Québec a pour objectif d'augmenter la diplomation dans des secteurs qui connaissent une pénurie de personnel, comme l'enseignement, l'éducation de la petite enfance, le génie, les technologies de l’information et certains domaines de la santé et des services sociaux.

Photo : getty images/istockphoto / Rattankun Thongbun

Lors de l'étude des crédits en enseignement supérieur mercredi, la députée libérale Marwah Rizqy ainsi que le député solidaire Alexandre Leduc ont demandé à la ministre Pascale Déry d’élargir l’admissibilité des nouvelles bourses Perspective Québec aux étudiants à temps partiel.

Ceux qui étudient à temps partiel le font très souvent pas par choix, mais par nécessité, a soutenu Marwah Rizqy. Je pense qu’ils en ont grandement besoin [de ces bourses].

Pour le moment, seuls les étudiants à temps plein ou réputés à temps plein qui sont inscrits dans un programme ciblé par l’Opération main-d'œuvre peuvent réclamer cette bourse incitative. Les étudiants admissibles peuvent réclamer un montant de 1500 $ au cégep et de 2500 $ à l’université après chaque session à temps plein réussie.

Une ministre en commission parlementaire

La ministre de l'Enseignement supérieur Pascale Déry lors de l'étude des crédits budgétaires en enseignement supérieur le 3 mai 2023

Photo : Radio-Canada / Assemblée nationale du Québec

La ministre Déry a répondu en reconnaissant que les parcours d’études étaient en effet de plus en plus atypiques. Il y a une réalité qui n’est plus la même […] On est conscient de cet enjeu-là, a-t-elle affirmé.

La volonté d’aider les étudiants à temps partiel est là. On travaille là-dessus et [l’inclusion des étudiants à temps partiel] fait partie des scénarios qu’on regarde.

Une citation de Pascale Déry, ministre de l’Enseignement supérieur

Voilà une nouvelle qui réjouit Hadrien Chénier-Marais, qui représente les étudiants de la Faculté de l’éducation permanente de l’Université de Montréal, dont sont membres une majorité d’étudiants à temps partiel. Il avait d’ailleurs dénoncé cette exclusion plus tôt cette année.

Je suis très heureux de voir que la ministre considère ce scénario. Ça va venir aider les étudiants qui sont dans ces parcours-là à revenir sur le marché du travail le plus rapidement possible pour venir combler les besoins qu’on a sur le marché du travail, a-t-il indiqué.

On accueille très favorablement cette ouverture-là de la ministre. Maintenant, reste à ce qu’elle se concrétise.

Une citation de Hadrien Chénier-Marais, président et coordonnateur général de l’Association générale des étudiants et des étudiantes de la Faculté de l’éducation permanente de l’Université de Montréal

Des ajustements apportés éventuellement

Les porte-parole des oppositions libérale et solidaire ont également pressé la ministre Déry d’indiquer si et quand la liste des programmes admissibles aux bourses Perspective allait être révisée ou bonifiée.

Marwah Rizqy et Alexandre Leduc ont réitéré le besoin d’ajouter certains programmes laissés pour compte qui ont été injustement exclus de ces bourses selon eux, tels que la technique en travail social, le baccalauréat en pratique sage-femme, ou encore les maîtrises en psychoéducation et en orthophonie. Des étudiants de certains de ces programmes étaient d’ailleurs présents lors de la séance de l’étude de crédits à titre de spectateurs.

Ça va être éventuellement ajusté. Donnez-moi quelques mois pour avoir le portrait réel [des impacts] des bourses Perspective Québec sur les professions ciblées, a répondu la ministre Déry.

C’est exactement ce que madame McCann [la ministre de l’Enseignement supérieur précédente] a dit, il y a un an, à la précédente étude de crédits, que ça serait révisé, rapidement. Ça n’a pas été fait, a rétorqué le député solidaire Alexandre Leduc, insatisfait de la réponse de la ministre.

Marwa Rizqy debout derrière un lutrin lors d'un point de presse.

Marwa Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et d’enseignement supérieur. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Pascale Déry estime qu’à l’automne prochain, elle aura des données qui lui permettront de mieux évaluer l’efficacité de ce nouveau programme de généreuses bourses incitatives.

À la lumière de celles-ci, des ajouts pourraient être faits, mais pas de retraits, a-t-elle indiqué. On nous demande d’ajouter une vingtaine de programmes. Je n’ai pas l’intention d’enlever des bourses.

Des données préliminaires encourageantes

Par ailleurs, la ministre Déry a indiqué avoir déjà en main des informations préliminaires qui permettent d’être optimiste quant à l’efficacité de ce nouveau programme qui coûtera 1,7 milliard de dollars sur cinq ans aux contribuables.

On va regarder comment le programme se comporte. On a des données provisoires qui nous donnent un aperçu de la tendance et qui nous disent que ça fonctionne. […] Ces données sont très encourageantes, a affirmé la ministre Déry.

Plus de 61 500 demandes de bourses Perspective Québec ont été acceptées, 26 500 environ au cégep et plus de 35 000 à l’université, a confirmé le ministère de l’Enseignement supérieur à Radio-Canada. Au total, ce sont donc plus de 127 millions de dollars qui ont été versés à des étudiants admissibles en vertu de ce nouveau programme de bourses.

Plus de 5000 demandes de bourses ont été refusées, parce que l’étudiant n’avait pas réussi tous les cours de sa session, parce qu’il n’avait pas le statut d’étudiant à temps plein ou réputé à temps plein, parce qu’il n’est pas résident du Québec ou parce qu’il bénéficiait déjà d’une autre bourse plus généreuse, toujours selon le ministère de l’Enseignement supérieur.

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