« Un jour sombre pour l’éducation », selon le Syndicat de l’enseignement de l’Estrie

Richard Bergevin est le président du Syndicat de l'enseignement de l'Estrie. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / John Naïs
« C'est un jour sombre pour l'éducation » : c'est ainsi que le président du Syndicat de l'enseignement de l'Estrie, Richard Bergevin, a réagi au dépôt d’un projet de loi du ministre de l’Éducation Bernard Drainville. Ce projet veut réformer la gouvernance en milieu scolaire.
Pour nous, c’est une mauvaise décision de la part du ministre. [...] Le ministre de l'Éducation se place dans un rôle de grand marionnettiste qui va décider autant pour les centres de services scolaires que pour les enseignantes et les enseignants.
Lancée trois ans après l’abolition des commissions scolaires, cette réforme à la Loi sur l’instruction publique prévoit accorder plus de pouvoirs au ministre Drainville.
Ce dernier pourrait notamment nommer les dirigeants des centres de services scolaires et, dans des cas graves, annuler leurs décisions si elles ne respectent pas les objectifs et les orientations du gouvernement.
Ce changement ne passe pas auprès du Syndicat de l’enseignement de l’Estrie. Souvent, nous sommes critiques nous-mêmes, les organisations syndicales, mais les directions générales restent quand même plus près du terrain, plus près des élèves que Bernard Drainville à Québec, dans sa tour. Nous, on juge qu’on s'en va dans la mauvaise direction
, soutient Richard Bergevin.
C'est à nous à faire les choix
Québec crée également un nouvel Institut national d'excellence en éducation (INÉ), à l’image de celui qui existe déjà dans le domaine de la santé.
Richard Bergevin déplore toutefois ce qu’il estime être une tentative d’imposer une approche unique à la grandeur du Québec.
D'avoir un groupe de chercheurs qui va recenser les données, les informations, les recherches qui ressortent à travers le monde, au Québec, et qui nous permettent d'avoir les meilleures informations possibles sur les méthodes pédagogiques qui devraient être utilisées, on juge que c'est intéressant
, constate le représentant syndical.
Mais ce qu'on voit à travers le projet de loi, ce n’est pas juste d'avoir un institut qui va faire ressortir les meilleurs éléments et qui va transmettre l'information aux enseignantes et aux enseignants. Le ministre se donne le droit d'imposer, de rendre des formations obligatoires
, déplore-t-il.
C'est à nous à faire les choix, ce n'est pas au ministre de décider pour nous ce qui est bon comme formations, c'est à nous. On parle d'autonomie professionnelle.
Présentement, ce que le ministre de l'Éducation nous propose, c'est de travailler sur des éléments qui sont périphériques plutôt que de se mettre les mains directement là où on devrait travailler, c'est-à-dire la pénurie d'enseignantes et d'enseignants [...] Ce qui est important, c'est d'avoir des gens qualifiés qui enseignent aux élèves pour les faire réussir
, ajoute-t-il.
Avec les informations de Marie-France Martel