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Kamloops veut elle aussi interdire la consommation de drogues illicites en public

Une personne s'injecte une drogue dans la rue.

La crise des surdoses en Colombie-Britannique a coûté la vie à 2314 personnes en 2022.

Photo : Getty Images / Spencer Platt

À l'instar de plusieurs municipalités qui craignent les effets de la décriminalisation de drogues dures en Colombie-Britannique, le conseil municipal de Kamloops a voté pour interdire la consommation de drogues illicites dans les lieux publics.

La modification des règlements municipaux interdirait la consommation de drogues illicites dans les installations municipales, les parcs, les espaces publics et sur les routes, sous peine d'amende, au même titre que pour la consommation d’alcool en public.

La motion (Nouvelle fenêtre) (en anglais) présentée par la conseillère municipale Katie Neustaeter et votée en deuxième lecture, mardi, ne précise pas de mesures pour faire respecter l'interdiction proposée.

S'il est adopté en troisième lecture, le nouveau règlement devra toutefois être examiné et approuvé par le ministère de la Santé mentale et des Dépendances, puisqu'il pourrait avoir un impact sur les politiques provinciales de santé publique.

Une conséquence de la décriminalisation?

La Colombie-Britannique a décriminalisé la possession de petites quantités de drogues illicites le 30 janvier dernier. Le gouvernement provincial y voit un outil pour aider à contrer la crise des surdoses qui l’a forcé à déclarer l’état d’urgence, il y a sept ans.

Katie Neustaeter estime qu'il y a un manque d’encadrement de cette décriminalisation qui est devenue, selon elle, un problème grave à Kamloops.

Nous avons entendu parler de nombreux cas où des enfants qui fréquentent la bibliothèque au centre-ville de Kamloops et sont témoins de surdoses dans cet espace public.

Une citation de Katie Neustaeter, conseillère municipale de Kamloops

Questionné à ce sujet, le parti BC United demande au gouvernement provincial de mettre au point une politique générale pour toutes les municipalités qui interdit l’utilisation de drogues illicites en public.

La ministre responsable du dossier, Jennifer Whiteside, a rétorqué qu’il faut avant tout se rappeler le but de la décriminalisation.

La majorité des personnes qui meurent d'empoisonnement par des drogues toxiques meurent seules, à l'intérieur, sans soutien. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour sauver des vies.

Une citation de Jennifer Whiteside, ministre de la Santé mentale et des Dépendances

Elle précise que l’évaluation se fera donc au cas par cas.

L’intérêt des villes grandit

En avril, la Municipalité de Sicamous, située au nord-est de Kamloops, a adopté un règlement interdisant l’usage de drogues illicites dans les lieux publics, qui sont souvent fréquentés par les familles, ce qui laisse quelques endroits disponibles pour la consommation.

La Régie de la santé de l’Intérieur a demandé à la Municipalité de Sicamous de soumettre le règlement à une période d’essai, sans l’imposition d’amendes, et souhaite que les policiers utilisent des mesures non punitives comme des avertissements oraux.

La Ville de Maple Ridge a confirmé qu’elle mettra de l’avant une motion semblable à Kamloops et à Sicamous dans la semaine du 8 mai.

New Westminster, Kelowna, Nanaimo, et Campbell River ont également fait part de leur intérêt pour l'interdiction des drogues illicites dans les espaces publics.

Des drapeaux représentant les vies perdues à la suite de surdoses de drogues sont photographiés lors d'une commémoration en 2022.

Le 14 avril 2016, la Colombie-Britannique a déclaré une urgence de santé publique en raison de l'augmentation significative du nombre des surdoses.

Photo : Radio-Canada / Ben Nelms

Guy Felicela, un défenseur des personnes vulnérables, estime que les municipalités qui vont de l’avant avec ce type de règlement doivent s’assurer qu'il existe des endroits sécuritaires pour la consommation.

Les villes doivent ouvrir des lieux de consommation à la fois pour l'inhalation et l'utilisation intraveineuse. On ne peut pas seulement se plaindre que l’utilisation des drogues se fait en public tout en n’offrant pas d'endroit sûr où aller , explique-t-il.

Avec des informations de Francis Plourde

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