La Maison-Blanche craint un désastre économique en cas de défaut de paiement prolongé

La Maison-Blanche est à couteaux tirés avec les républicains du Congrès en ce qui concerne le relèvement du plafond de la dette.
Photo : Reuters / Zach Gibson
La Maison-Blanche, en plein bras de fer avec l'opposition républicaine sur la dette publique, a prédit mercredi un désastre économique aux États-Unis en cas de défaut de paiement prolongé.
Les conseillers économiques du président Joe Biden estiment que, si la première puissance mondiale cesse durablement d'honorer ses échéances financières, elle pourrait perdre cet été plus de huit millions d'emplois et voir son produit intérieur brut (PIB) plonger de 6 %.
Les marchés boursiers dévisseraient quant à eux de 45 % au troisième trimestre, prédisent ces conseillers, réunis au sein du Council of economic advisors
de la Maison-Blanche.
Ils assurent que, même en cas de défaut de paiement bref, l'économie américaine subirait une hausse du chômage et une récession, mais de moindre ampleur.
L'exécutif américain publie ce scénario catastrophe au moment où Joe Biden tente de faire monter la pression sur le camp conservateur au sujet de la dette publique.
Le démocrate de 80 ans affirme que les républicains, qui contrôlent l'une des chambres du Congrès, doivent rapidement et sans condition voter avec les démocrates pour relever le plafond maximal d'endettement public autorisé.
Manœuvres et négociations
Le président a ainsi proposé une réunion le 9 mai aux principaux chefs du Congrès, représentant les deux grands partis. L'opposition demande, en contrepartie de ce vote, une baisse des dépenses publiques.
La question du relèvement du plafond de la dette, une exigence propre aux États-Unis, a longtemps été considérée comme une formalité parlementaire, mais a commencé à tourner à l'affrontement politique lorsque Barack Obama était président.
Le gouvernement fédéral a en réalité atteint ce fameux plafond de 31 000 milliards de dollars à la mi-janvier, mais a jusqu'ici géré la situation par des manœuvres comptables.
Le Trésor américain a toutefois averti que, faute de vote du Congrès, le gouvernement pourrait se trouver obligé dès le 1er juin de faire des coupes draconiennes dans certaines dépenses sociales.
Avant de tomber éventuellement dans une situation de défaut souverain, complètement inédite, qui verrait l'Amérique dans l'incapacité d'honorer certaines échéances financières.