Un contrat de 270 000 $ pour faire l’autopsie du lancement de SAAQclic
Le lancement de SAAQclic a entraîné des heures supplémentaires totalisant environ 2,6 millions de dollars.

Le lancement de SAAQclic a entraîné des heures supplémentaires totalisant environ 2,6 M$.
Photo : Radio-Canada / Érik Chouinard
La firme internationale PricewaterhouseCoopers (PwC) a décroché un contrat d’audit de 270 000 $ pour faire l’autopsie du lancement chaotique de la plateforme SAAQclic, qui a plongé la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) dans une crise, en février dernier.
C’est ce qu’a confirmé le nouveau président-directeur général de la SAAQ, Éric Ducharme, lors d’une séance d’étude des crédits budgétaires qui avait lieu mardi après-midi, à l’Assemblée nationale.
Le contrat a été octroyé de gré à gré avec l’accord du conseil d’administration de la SAAQ et du ministère de la Cybersécurité et du Numérique, a précisé M. Ducharme.
Le mandat de la firme PwC ratisse plutôt large.
Les problématiques qu’on a vécues, auraient-elles pu être évitées? Qu’est-ce qui aurait pu être fait différemment aussi? Également, au niveau de l’authentification numérique, est-ce que c’est les bonnes solutions qui ont été prises?
M. Ducharme s’attend à ce que PwC dépose son rapport d’ici l’été prochain
.
Le rapport sera-t-il rendu public?
Face à cette révélation, le porte-parole du Parti libéral du Québec (PLQ) en matière de transports, André A. Morin, a demandé à la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, de s’engager à rendre public le rapport de PwC, ce qu’elle a refusé de faire.
On va se donner le droit de le voir d'abord et ensuite on verra. Chose certaine, on rendra publiques au moins les conclusions du rapport
, a indiqué la ministre.
N'ayant pas vu le rapport pour l'instant, je nous garde un certain droit de réserve.

Geneviève Guilbault, la ministre des Transports et de la Mobilité durable. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Le PDG de la SAAQ a par ailleurs confirmé que le lancement difficile de la plateforme SAAQclic avait entraîné des heures supplémentaires totalisant environ 2,6 millions de dollars en date du 27 avril dernier.
À son avis, il aurait été difficile de prévoir que le lancement de la nouvelle plateforme informatique allait créer d’aussi longues files d’attente dans les bureaux de la SAAQ.
M. Ducharme croit cependant que certaines choses auraient pu être faites différemment. Davantage de personnel aurait pu être prévu, en cas de dérapage. Plus de publicité aurait aussi pu être faite en amont afin de mieux faire connaître SAAQclic.
D’autres têtes pourraient-elles rouler?
À sa sortie de la séance d’étude des crédits budgétaires, M. Ducharme a laissé entendre que la SAAQ se dirige actuellement vers un retour à la normale.
On s'occupe de remettre sur les rails et de passer à travers la vague. Ça s'améliore depuis plusieurs jours. On est à émettre l'ensemble des immatriculations
, a-t-il indiqué.
Il a toutefois assuré qu’il évaluera ensuite l’ensemble de son équipe d’administration, à la lumière des événements des derniers mois. Je pourrai, un jour, voir s'il y a des changements à faire
, a-t-il déclaré.
On fera le tour avec les équipes et on fera le tour avec chacune des personnes.
Rappelons que M. Ducharme a récemment pris les rênes de la SAAQ, après que le gouvernement eut limogé Denis Marsolais, le PDG précédent qui était à la tête de l’organisation lors du lancement de SAAQclic.
M. Marsolais a été démis de ses fonctions le 5 avril dernier. La ministre Geneviève Guilbault avait alors admis son insatisfaction par rapport au manque de planification et à la décision de fermer les bureaux de la SAAQ pendant trois semaines avant le lancement de SAAQclic.
Mardi après-midi, lors de l’étude des crédits budgétaires, Mme Guilbault a cependant laissé entendre qu’il n’aurait pas été informatiquement possible de mettre en oeuvre SAAQclic en différentes phases.