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Santé mentale : une aide pas toujours facile à trouver pour les étudiants

Plusieurs étudiants font face à des problèmes de santé mentale au cours de leurs études universitaires.

Plusieurs étudiants font face à des problèmes de santé mentale au cours de leurs études universitaires.

Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui

La majorité des étudiants de niveau postsecondaire, surtout au niveau universitaire, serait de plus en plus sujette à la dépression et à l'anxiété partout au Canada. Les demandes d'aide psychologique des étudiants auraient augmenté de manière significative, selon des professeurs et responsables de différentes universités de la Ville Reine.

Un rapport de l'Alliance canadienne des associations étudiantes de 2021 - 2022 révélait que les trois quarts des étudiants interrogés ont déclaré avoir eu des problèmes de santé mentale au cours de leurs études.

Selon Tanya Blake, une mère de famille et une étudiante en sociologie à l’Université York, beaucoup de jeunes sont extrêmement stressés et déprimés. Ils ne savent pas quoi faire.

Je me demande parfois si les ressources disponibles sont en mesure de vraiment répondre à mes besoins individuels. J'hésite un peu à demander de l'aide.

Une citation de Tanya Blake
Portrait de Tanya Blake, une étudiante en sociologie à l’Université York.

En plus d'être insuffisante aux yeux de Tanya Blake, l'aide financière visant à bonifier l'offre de soutien en santé mentale pour les étudiants postsecondaires en contexte de pandémie tarde à se faire sentir sur le terrain.

Photo : Radio-Canada / Déborah St-Victor

Même constat du côté de la directrice adjointe à l'enseignement du Campus Glendon de l’Université York, d’Audrey Pyée.

La pandémie a continué à avoir un impact négatif sur la santé mentale des universitaires. Les étudiants ont plus d’anxiété, ont des demandes et des besoins différents de ce qu’ils avaient dans le passé, explique-t-elle.

Parmi les besoins, Mme Pyée mentionne entre autres les besoins alimentaires, le soutien financier, l’accompagnement et les soutiens psychologiques.

Plusieurs étudiants doivent travailler à temps partiel et d’autres ont même deux emplois pour payer leurs études. Cela met leur corps à rude épreuve, confie Tanya Blake.

Portrait d'Audrey Pyée, la directrice adjointe à l'enseignement du Campus Glendon de l’Université York.

L'université tente plusieurs approches pour soutenir les étudiants afin qu'ils se sentent bien, affirme Audrey Pyée, la directrice adjointe à l'enseignement du Campus Glendon de l’Université York.

Photo : Radio-Canada / Déborah St-Victor

La directrice adjointe assure que le bien-être des étudiants est l’une des principales priorités de son établissement.

Nous fournissons de la nourriture au moyen des banques alimentaires disponibles sur le campus, précise-t-elle. Nous avons un Centre de counselling sur le campus.

Des conseillers sont là en personne et en ligne sur Zoom. Il y a aussi une diversité de thérapeutes qui sont disponibles pour les étudiants. L’étudiant peut directement aller au Centre ou en ligne pour prendre un rendez-vous et expliquer ses besoins, ajoute-t-elle.

Différentes formes de soutien psychologique

Portrait de Hera Dadayan, une étudiante au Campus Glendon de l’Université York.

Hera Dadayan évoque l'écoute et la compréhension du corps professoral qui, selon elle, sont importants pour calmer l'angoisse des étudiantes et des étudiants.

Photo : Radio-Canada / Déborah St-Victor

Hera Dadayan, une étudiante au Campus Glendon de l'Université York souligne l’importance du soutien et de la disponibilité du corps professoral pour une bonne santé mentale et l'amélioration des résultats scolaires.

Avec des classes plus petites, c’est plus facile de parler aux professeurs, dit-elle. Ils sont souvent très compréhensifs. Je n’ai jamais eu de problème lorsque j’ai demandé de remettre un travail plus tard. On ne m’a jamais dit non.

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Jeff Bale, professeur et vice-président des affaires extérieures de l'Université de Toronto, parle de son approche pédagogique centrée sur l'étudiant visant à diminuer l’anxiété.

J'envoie des commentaires sur les travaux écrits de mes élèves plusieurs jours avant notre rencontre afin qu'ils aient la possibilité de les examiner avant que nous ayons une conversation à ce sujet. Il s'agit ainsi d'une forme de soutien visant à diminuer l'anxiété, mentionne-t-il.

Les ressources sont disponibles, mais avec des bémols

Portrait de Sarah Dwarka.

L'accès aux services sur les campus demeure un enjeu de taille, souligne Sarah Dwarka.

Photo : Radio-Canada / Déborah St-Victor

Certains étudiants précisent toutefois que les ressources ne sont pas facilement accessibles.

Il y a des ressources à la bibliothèque et au centre des étudiants mais le plus souvent le centre est fermé, lance l'étudiante, Sarah Dwarka.

Comme piste de solutions, elle suggère plus d’affiches afin de tenir les étudiants au courant des ressources disponibles sur le campus.

Je pense qu’il doit y avoir plus d'événements récréatifs pour ceux qui se sentent seuls.

Une citation de Sarah Dwarka

Moi, je ne suis pas sur les réseaux sociaux. Alors, mon seul accès à ces informations est quand je viens sur le campus.

Parmi les autres obstacles pour accéder aux services sur le campus, Hera Dadayan cite les temps d'attente.

Je suis allée parler au service académique, mais cela a pris du temps pour recevoir l’aide dont j’avais besoin. À la fin, j’ai eu l’aide souhaitée, mais ça aurait été plus facile si le service avait été accéléré.

Portrait de Jeff Bale.

Jeff Bale est professeur et vice-président des affaires extérieures de l'Université de Toronto.

Photo : Jeff Bale

Selon Jeff Bale, professeur et vice-président des affaires extérieures de l'Université de Toronto, le processus est trop lourd.

Le processus par lequel les étudiants doivent démontrer leurs besoins en santé mentale est extrêmement difficile et long en cas de crise. Ils doivent remplir plusieurs formulaires. Les étudiants que j'ai aidés dans ce processus m'ont dit que c'était extrêmement difficile et que cela ne faisait qu'aggraver le problème.

Ils peuvent bénéficier de ressources et du soutien, mais la liste d'attente est très longue, conclut-il.

Portrait Gabrielle Cooper-Saint-Cyr et une amie.

Gabrielle Cooper-Saint-Cyr ( à gauche) espèere plus de servicces bilingues.

Photo : Radio-Canada / Déborah St-Victor

Pour sa part, Gabrielle Cooper-Saint-Cyr, étudiante en langue à l’Université York, ne met pas en doute l’accessibilité des ressources, mais soulève le problème de la langue.

Je pense que la question devrait plutôt être : est-ce que les services sont offerts dans les deux langues? À Glendon, on a des services, mais ils sont plus difficiles à trouver en français.

Même si les étudiants pensent qu'il reste encore du travail à faire afin de donner un meilleur accès au soutien en santé mentale dans leurs écoles, les choses changent pour le mieux, juge Mme Pyée.

Elle entend aussi développer de nouveaux projets de soutien et de service de mentorat auprès des étudiants internationaux francophones qui, selon elle, subissent un choc culturel en arrivant ici et sont sujets à l’anxiété à cause des problèmes financiers ou d’isolement.

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