OSEG défend son projet de réaménagement du parc Lansdowne à Ottawa

Les dirigeants d'Ottawa Sports and Entertainment Group (OSEG) estiment que le projet de réaménagement du parc Lansdowne pourrait finalement rapporter 218,7 millions de dollars de moins que prévu au cours des quatre prochaines décennies. Néanmoins, ils pensent que le projet est toujours viable. (Photo d'archives)
Photo : Ottawa Sports and Entertainment Group
Les dirigeants d'Ottawa Sports and Entertainment Group (OSEG) ont défendu le projet de réaménagement du parc Lansdowne, mercredi, devant le Comité des finances et des services organisationnels, alors qu’un nouveau rapport estime que le projet pourrait rapporter moins d’argent que prévu.
Une semaine plus tôt, un rapport dévoilait que l’accord conclu entre la Ville d'Ottawa et OSEG devrait rapporter 326 millions de dollars sur 40 ans, soit 218,7 millions de dollars de moins que ce qui avait initialement annoncé en mai 2022.
Mais d’après ses dirigeants, OSEG a perdu beaucoup d'argent au cours de deux deux dernières années en raison de la pandémie de COVID-19 et d'autres facteurs tels que : le mauvais état des infrastructures et les résultats décevants des équipes sportives locales, ceux du Rouge et Noir d’Ottawa, entre autres.
Lansdowne 2.0
En mai 2022, le conseil municipal avait décidé de réaménager le parc rebaptisé « Lansdowne 2.0 » , au coût de 330 millions de dollars.
Ce projet revisité devait inclure une nouvelle patinoire, un nouvel aréna et des gradins du côté nord du parc, en plus de la construction de 1200 logements.
Cependant, au comité plénier mardi, l’entreprise a expliqué qu’elle dépensait déjà 8 millions de dollars chaque année pour payer ses hypothèques, d'autres prêts et pour le maintien des infrastructures.
Pendant les deux années de la pandémie, OSEG en a profité pour faire des travaux d’horticulture, améliorer la qualité d’air dans les édifices, en plus d’avoir effectué des travaux sur les murs du pavillon Aberdeen, a fait valoir l’entreprise.
La majorité de l’argent dépensé vient des partenaires de l’OSEG, a-t-on affirmé.
Plusieurs facteurs ont changé ces dernières années, l’inflation est à la hausse, nous avons différents éléments qui ont changé et qui font que nous n’avons pas les résultats espérés
, a lancé en mêle de presse, Roger Greenberg, président exécutif et associé directeur général de l’OSEG.

Roger Greenberg, président exécutif et associé directeur général de l’Ottawa Sports and Entertainment Group
Photo : Radio-Canada
Un partenariat insoutenable
, selon les promoteurs
Par conséquent, les dirigeants estiment que des investissements de la Ville sont nécessaires pour assurer des revenus à long terme.
Mais ce qui est important à comprendre est que, ce que nous avons présenté aujourd’hui se base sur les infrastructures existantes et comment nous essayons de les maintenir depuis des années. Et le partenariat que nous avons avec la Ville est insoutenable
, a ajouté M. Greenberg.
L’erreur que nous avons commise est que nous avons sous-évalué à quel point les infrastructures existantes étaient [mal] entretenues. Donc l’accord que nous avions fait au préalable ne peut plus continuer.
Pour l’année 2023, le groupe prévoit accueillir jusqu’à quatre millions de visiteurs. Elle s’attend par conséquent à une croissance.
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Un projet controversé
Depuis sa genèse, le projet du réaménagement du parc Lansdowne n’a cessé de faire couler beaucoup d’encre au sein de la communauté. Certains résidents ont d’ailleurs demandé plus de temps afin de revoir les plans de réaménagement.
Mardi pendant le Comité, des résidents ont dénoncé le manque de transparence
pointant du doigt notamment le fait que le projet va rapporter moins d’argent que prévu.
Mais de son côté, OSEG assure faire preuve de transparence dans ses démarches.
Nous informons la Ville de tout ce que nous faisons
, a commenté Mark Goudie, président et chef de la direction de l’OSEG.

Mark Goudie, président et chef de la direction de l’Ottawa Sports and Entertainment Group
Photo : Radio-Canada
Pendant ce temps, le maire d’Ottawa, Mark Sutcliffe, est convaincu que le parc Lansdowne est devenu une attraction touristique
importante pour la Ville. Néanmoins, il pense qu’il est important de mieux analyser la requête d'OSEG avant de décider s’il faut plus injecter de l’argent dans le projet ou non.

Mark Sutcliffe, maire d'Ottawa
Photo : Radio-Canada
C’est une destination pour tous, ça prouve que nous avions bien fait de nous investir. Il faut se rappeler que c’est un actif de la Ville et nous devons avoir un retour sur investissement. On ne peut pas jeter l’argent par la fenêtre. S'il faut plus investir, [il faut s'assurer que] ça convient à tout le monde et que la voix de tout le monde est entendue
Une analyse qui fait écho auprès de la conseillère d’Orléans-Sud-Navan, Catherine Kitts, qui était déjà au conseil municipal quand le Lansdowne 2.0 avait été approuvé.

Catherine Kitts, la conseillère d’Orléans-Sud-Navan
Photo : Radio-Canada
Je pense qu’il y a des discussions difficiles que nous devons avoir. On doit regarder le Lansdowne 1.0 et voir quelles sont les leçons. Pour moi c’est une destination qui a été améliorée. Mais, je pense que nous avons fait des erreurs financières dans le 2.0 , on doit investir dans les infrastructures et dans les logements
, a-t-elle dit en entrevue à Radio-Canada.
Avec les informations de Frédéric Pepin