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L’Hôpital Chaleur déborde d’aînés, alors que 34 lits d’un foyer à proximité sont vides

L'entrée d'un foyer de soins.

Des dizaines de lits demeurent fermés au foyer Notre-Dame-de-Lourdes en raison du manque de personnel.

Photo : Radio-Canada / NICOLAS STEINBACH

Radio-Canada

Au moment où les hôpitaux du Nouveau-Brunswick débordent, de nombreux lits demeurent fermés dans les foyers de soins en raison du manque de personnel. C'est le cas à Bathurst, où des dizaines de places sont libres tout près de l'Hôpital régional Chaleur.

Le taux d'occupation de plusieurs hôpitaux de la province est très élevé. À l'Hôpital régional Chaleur, à Bathurst, il était de 110 % à la fin avril, une situation qualifiée d'alarmante par le Réseau de santé Vitalité.

Une des causes de cet engorgement est le nombre élevé de patients qui attendent une place dans un foyer de soins ou de l'aide à domicile. Ils occupent plus de la moitié des lits disponibles à l'Hôpital régional Chaleur.

Des places sont pourtant libres dans des établissements de soins de longue durée de la région. Au foyer Notre-Dame-de-Lourdes, tout près de l'hôpital, 34 des 130 lits de niveau 3 sont actuellement vides.

Selon la directrice générale de ce foyer de soins, Hélène Roy, cette situation s'explique par le manque d'employés.

Le manque de personnel en soins de santé, c’est une crise qui existe partout dans tous les secteurs, les foyers de soins inclus. Les infirmières auxiliaires sont particulièrement difficiles à recruter. Il nous en manque plusieurs ici.

Une citation de Hélène Roy, directrice du foyer Notre-Dame-de-Lourdes

Crise en santé en Atlantique

Consulter le dossier complet

Une infirmière prend soin d'un patient dans un hôpital.

Hélène Roy avance qu'il faudrait qu'elle parvienne à recruter une trentaine d'employés, dont au moins cinq ou six infirmières certifiées, pour pouvoir accueillir 130 résidents.

Impossible de remplir des lits sans personnel supplémentaire

Tous les établissements de soins de longue durée sont réglementés par le ministère du Développement social du Nouveau-Brunswick.

Un des critères est l’offre d’un minimum de 3,09 heures de soins par patient aux 24 heures, ce qui rend actuellement impossible l'admission de nouveaux résidents au foyer Notre-Dame-de-Lourdes.

Une chambre d'hôpital.

Les conditions de vie des patients qui attendent leur transfert dans un foyer de soins sont difficiles. Ils sont parfois entassés à cinq lits par chambre à l’Hôpital régional Chaleur.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

On a des normes à respecter en termes d’heures de soins minimaux qu’un patient doit recevoir et je ne peux pas permettre de donner moins que ça. Ils méritent mieux, explique Hélène Roy.

Elle ajoute que la pandémie a eu un effet majeur dans ce foyer, qui a perdu jusqu’à 70 employés par année au sommet de la pandémie, en 2020-2021.

Il y a eu un exode de personnel plus important à ce moment-là, côté épuisement professionnel, changement de carrière, retraite anticipée. Ç'a été majeur cette année-là. Depuis, ça s’est stabilisé, affirme-t-elle.

Les choses semblent toutefois en voie de se stabiliser. La direction du foyer Notre-Dame-de-Lourdes envisage être en mesure de faire dix nouvelles admissions au cours des six prochaines semaines.

Un scandale, selon David Coon

Le foyer Notre-Dame-de-Lourdes de Bathurst n'est pas le seul dans cette situation. Le chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick, David Coon, avance que 280 lits sont fermés dans les foyers de soins de la province en raison du manque de personnel.

C’est un scandale pour les personnes âgées et pour les patients qui sont à l’hôpital, affirme-t-il.

On doit augmenter les salaires et donner les primes pour augmenter le nombre de places dans les foyers de soins et pour rouvrir les lits qui sont actuellement fermés. Ça, c’est une première étape très importante, dit David Coon.

Cet avis est partagé par la directrice du foyer Notre-Dame-de-Lourdes, Hélène Roy. Avec ce que les gens du centre hospitalier reçoivent comme incitatifs, c’est un peu difficile pour les foyers de soins de faire compétition. On ne peut pas offrir les mêmes choses, dit-elle.

L'entrée du foyer Notre-Dame-de-Lourdes, à Bathurst, au Nouveau-Brunswick.

L'entrée du foyer Notre-Dame-de-Lourdes, à Bathurst, au Nouveau-Brunswick

Photo : Radio-Canada / NICOLAS STEINBACH

Comme les verts, les libéraux demandent une amélioration des conditions de travail du personnel des foyers de soins pour, au moins, stopper l’hémorragie dans un premier temps.

La province doit aussi accroître ses efforts en matière de recrutement, disent-ils.

On a vu qu’il y a un montant du budget qui a été mis de côté pour faire le recrutement des infirmières, mais on n’a rien vu dans le [budget du ministère du] Développement social pour recruter, affirme le député libéral de Bathurst–Ouest-Beresford, René Legacy.

La province dans son ensemble a besoin d’infirmières. Si on commence à les déménager d’une organisation à l’autre, on ne réglera pas le problème à long terme.

René Legacy affirme d'ailleurs que la ministre du Développement social lui a dit que la situation à Bathurst devrait s’améliorer d’ici à la mi-mai. Elle lui aurait dit que de 20 à 30 lits devraient être disponibles dans des établissements de soins de longue durée afin d'accueillir des patients de l’Hôpital régional Chaleur.

Les ministres de la Santé et du Développement social n’ont pas répondu à nos demandes d’entrevue.

D’après le reportage de Nicolas Steinbach

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